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une barbarie, mes chers collègues, qui a frappé douloureusement notre territoire national et emporté tant de nos compatriotes. En septembre 2015, le président Hollande a pris acte de l'échec de la stratégie occidentale. Il a pris acte qu'en Syrie, rien ne se ferait sans la Russie, sans les puissances régionales que sont l'Iran et la Turquie. La Russie a peut-être beaucoup de défauts, mais convenons qu'elle a permis d'accélérer la chute de Daech. Que serait devenue la poudrière syrienne sans l'intervention des Russes ?
Convenons aussi, et c'est de la realpolitik, que la Russie a des intérêts stratégiques en Syrie, en particulier ses bases militaires, et qu'elle les défend avec constance. Est-il raisonnable, dans ces conditions, de s'interdire, par dogme, de travailler à une solution politique globale pour la Syrie avec la Russie ? Tout le monde sait que rien ne s'est fait depuis 2015 et que rien ne se fera en Syrie sans la Russie, …
... est un pays complexe, ethniquement et religieusement. Et pourtant, nous, nous continuons à laisser flous nos véritables objectifs. J'ai cru comprendre que le départ de Bachar el-Assad n'était plus un objectif central pour la France. Il faudrait nous confirmer que c'est bien le cas, monsieur le Premier ministre. Et si c'est le cas, pourquoi ne travaillons-nous pas à une solution partagée avec la Russie ? Je garde en mémoire la réaction du président Chirac, lorsque, en 2003, il a refusé que la France ne s'engage dans le bourbier irakien.
...ts parfois, je crains que la France n'ait choisi, à nouveau, l'isolement au Levant ; un isolement qui l'empêchera de peser sur le cours des choses. Vous avez annoncé des initiatives politiques et diplomatiques, mais nous n'avons pas été rassurés – ni par les mots du Président de la République ni par les vôtres, monsieur le Premier ministre. Nous n'avons pas compris, en vérité, premièrement, si la Russie et les puissances régionales étaient des interlocuteurs crédibles et souhaités par la France, deuxièmement, si Bachar el-Assad était aux yeux de la France un acteur du règlement global. Nous pensons quant à nous qu'il est temps de dire aux Français ce que nous cherchons en Syrie et quels sont nos objectifs – si nous en avons. Faute de quoi, les frappes aériennes de samedi n'auraient été que la ma...
...nauté internationale. C'est le lot de cette dernière que d'être régulièrement testée par ceux qui entendent se soustraire aux règles communes que nous nous sommes fixées. Certains ont accusé la France et ses alliés d'être intervenus avant même qu'une enquête indépendante ne soit conduite sur place pour confirmer la réalité et, le cas échéant, la provenance des attaques, mais c'est oublier que la Russie s'est opposée en 2017 au renouvellement du mécanisme d'enquête conjoint de l'ONU et de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques, ainsi que, mardi dernier, au projet de résolution, proposé par les États-Unis et soutenu par la France, visant à créer un instrument d'enquête. C'est encore ce qui s'est passé aujourd'hui, avec le refus de l'accès d'inspecteurs au site de Douma. Face à ce...
... interdit la mise au point, la fabrication, le stockage et l'usage des armes chimiques. Vingt ans après, la résolution 2118 adoptée par le Conseil de sécurité de l'ONU impose quant à elle, aux termes de son article 21, que la Syrie s'engage à démanteler intégralement son arsenal chimique, sous peine d'un recours à des mesures militaires. Cette résolution a été adoptée à l'unanimité. Pourtant, la Russie utilise invariablement son droit de veto contre tout projet d'intervention visant à la faire respecter. L'hypocrisie d'une telle attitude ne devait pas nous détourner d'une action légitime face à la responsabilité de protéger les peuples qui incombe à la communauté internationale lorsqu'elle fait face à des violations qui, pour citer Kofi Annan, « vont à l'encontre de tous les principes sur lesq...
... armes chimiques. Cela a bien été le cas, puisque l'intervention a visé le principal centre de recherche et deux centres de production du programme clandestin chimique du régime de Bachar el-Assad. Les douze missiles tirés par la France ont tous atteint leur objectif, et nous pouvons nous en féliciter. Enfin, il fallait prévenir le risque d'escalade militaire, bien réel dans la région. Ainsi, la Russie a bien été prévenue du lancement de l'opération, notamment via le canal de déconflixion, ce mécanisme mis en place entre les commandements des armées qui interviennent en Syrie afin d'éviter tout incident. Le respect de ces conditions légitime l'intervention de la France, et le groupe UDI, Agir et indépendants soutient la décision du Président de la République.
Une fois cette victoire acquise, notre pays devra assumer son rôle, au sein de l'Europe, pour oeuvrer à la fin de la guerre civile. Cet exercice imposera un dialogue franc avec toutes les puissances qui se retrouvent directement ou indirectement engagées dans le conflit syrien : la Russie, la Turquie, l'Iran et les États-Unis notamment. Nous devons toutefois être conscients qu'il n'y aura pas de solution durable si celle-ci menace à terme la sécurité des voisins de la Syrie : j'insiste tout particulièrement sur ce point. Nous sommes également convaincus que la restauration de relations de confiance avec la Russie et la Turquie, qui ont un rôle clé dans le conflit, imposera à l'Eu...
... se prononcer sur une situation de crime de masse – et c'est le cas – , les membres permanents s'engageraient à renoncer à leur droit de veto ». Monsieur le Premier ministre, sortir de l'impasse juridique dans laquelle nous enferme le droit de veto en matière internationale, suppose de soutenir cette proposition. Nous vous le demandons très solennellement. Sans ce veto, qui a été utilisé par la Russie, la France aurait eu l'autorisation formelle d'intervenir pour faire respecter la résolution 2118. Monsieur le Premier ministre, la France a agi à la fois pour le droit international et en dehors de celui-ci. Elle a aussi agi – j'insiste sur ce point – sans ses partenaires de l'Union européenne. Aussi, permettez-moi de vous interroger : avez-vous, ou non, sollicité nos partenaires de l'Union eu...
...utés socialistes et apparentés, considérons que la stratégie internationale de la France devrait s'appuyer sur une coopération européenne renforcée, qui représente le seul positionnement susceptible de réaffirmer notre souveraineté dans le contexte international que nous connaissons. Oui, notre souveraineté passe par l'Europe ! L'échiquier géopolitique se redistribue avec, d'un côté, à l'est, la Russie, qui oeuvre à renforcer ses positions au Proche et au Moyen-Orient ainsi que dans les Balkans, et de l'autre, à l'ouest, un partenaire américain dont l'imprévisibilité peut interpeller. Cette évolution à l'est et à l'ouest risque de facto de conduire l'Europe à devenir spectatrice de son propre destin, ce qui est en contradiction totale avec l'oeuvre de construction européenne menée depuis soixan...
...n préalablement à la construction de toute stratégie. Aussi, monsieur le Premier ministre, je vous pose aujourd'hui la même question : en Syrie, qui, à cet instant, est l'ennemi contre lequel la France se bat ? S'agit-il de Bachar el-Assad ? Face à l'impasse des pourparlers de paix de Genève 2, comment la France, avec l'Europe, compte-t-elle réinitier un processus de discussion, en associant la Russie, la Turquie et l'Iran ? L'application des résolutions 2254 de 2015 et 2401 de 2018, déjà agréées, peut-elle être un jour effective ? Sans ce processus de discussion entre tous les partenaires, il n'y aura pas de paix en Syrie. Il n'y aura pas de paix en Syrie, et il y aura sans doute des fractures grandissantes au sein de l'OTAN. En conclusion, éviter la situation de samedi où la France agit à ...
Chers collègues, je sais que l'on compte le temps, mais écoutez-moi ! Nous avons tous écouté le Président de la République, dimanche soir. Nous l'avons entendu dire qu'il s'était retenu de participer à la réunion d'Astana. Que voulons-nous ? Le succès du trio d'Astana, qui réunit la Turquie, la Russie et l'Iran, pour ne citer qu'eux ? Voulons-nous qu'il parvienne à ses fins ? Ou préférons-nous soutenir le processus de Genève, qui n'avance pas ? Ou misons-nous sur une autre organisation internationale, dont nous proposons qu'elle se réunisse ? Nous ne le savons pas. Quel est donc l'objectif précis, à part, naturellement, la volonté de retrouver la paix, l'amitié, la concorde et l'amour, qui no...
Nous sommes dans le monde des BRICS – Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud. C'est fini le temps où, à quelques pays, on pouvait décider pour tout le monde ; tenez-vous le pour dit !
...visant le retour de la paix, sans initiative diplomatique digne de ce nom, relève plus de la posture et de la communication que de l'engagement politique et de l'action humanitaire. Ce matin même, Donald Trump, partie prenante de cette expédition punitive, a confirmé sa volonté de quitter au plus vite le terrain syrien, sans se préoccuper de l'avenir politique de ce pays. Ne nous en déplaise, la Russie est devenue centrale dans le conflit. Elle est aujourd'hui la seule puissance à avoir maintenu le dialogue avec l'ensemble des interlocuteurs – un des fondamentaux de la diplomatie que le gouvernement français semble avoir oublié. Autrement dit, le retour de la paix civile en Syrie passe aussi par la Russie et les autres acteurs régionaux, pas seulement par Washington ou Paris. Le nier, c'est fai...
… sur ordre du président Hollande. Le trafic du pétrole battait son plein, apportant des revenus confortables au califat en marche. Quelle duplicité ! La prise de Palmyre par les islamistes enlevait aux observateurs occasionnels des événements tout doute quant au combat occidental contre l'islamisme. C'est à cette date que la Russie a répondu favorablement à la demande d'aide de la Syrie et qu'elle a mis un terme à ce qu'il faut bien qualifier de drame. L'agression à laquelle a participé France la semaine dernière correspond précisément à la fin de la guerre sur le territoire syrien. Nous ne sommes plus en 2011 ni en mars 2018 : tout acte de guerre contre la Syrie n'a désormais plus la même signification. Le président Macro...
...lations civiles ne pouvait rester sans réponse, car elle constitue une menace pour la sécurité collective. Notre intervention se fondait juridiquement sur la résolution 2118 du Conseil de sécurité de l'ONU, qui ouvrait la voie à une action coercitive en cas de manquement du régime à ses engagements, pris en 2013, de démanteler son arsenal chimique. Malheureusement, en raison de l'opposition de la Russie au Conseil de sécurité, une réponse concertée et forte de la communauté internationale face à l'utilisation d'armes chimiques était impossible. La planification des opérations de la coalition a pris en compte le risque d'escalade militaire, en évitant de viser des objectifs pouvant abriter des forces alliées du régime. L'absence de victimes collatérales civiles est une autre preuve de la proport...