45 interventions trouvées.
...uvoir ». Cela change beaucoup de choses, mes chers collègues, car « pouvoir » le faire et « devoir » le faire, ce n'est pas tout à fait la même chose ! Au commencement était le Verbe. Au commencement était le Rêve... Continuons donc plus avant cette exégèse des renoncements. Le « Maître des horloges » présentait également, ce 11 octobre 2017, une autre exigence : celle de la visibilité pour les producteurs. Je le cite de nouveau : « Je souhaite que la contractualisation indispensable que je viens d'évoquer puisse se faire aussi sur une base pluriannuelle. [… ] Personne ne peut faire la transformation de son modèle productif en ayant une visibilité annuelle, parfois infra-annuelle, sur les prix d'achat. Et donc je souhaite que les négociations commerciales s'inscrivent dans une contractualisation p...
Les agriculteurs, premières victimes, mais aussi les consommateurs, sont ainsi devenus une simple variable d'ajustement dans la guerre de profitabilité que se livrent les groupes transnationaux de l'agroalimentaire et de la distribution. Cette guerre défait toute la chaîne de valeur. Cette guerre sape toute construction d'une politique agricole durable et juste pour les producteurs. Cette guerre fragilise l'ensemble du secteur agroalimentaire français, pourtant stratégique pour l'économie nationale en termes d'emplois, de balance commerciale, mais aussi de structuration de notre territoire. Mais la plus grande hypocrisie politique se révèle dans le constat que la France, gouvernement après gouvernement, a non seulement accompagné cette voie de la libéralisation des échang...
...motionnelles et des conditions générales de vente. Certes, ils doivent avoir peur... Il y a dix ans, lors des débats sur la LME, nous nous opposions fermement, nous autres députés communistes, à la libéralisation des relations commerciales au vu de la structuration des filières agricoles et agroalimentaires, avec une concentration excessive des centrales d'achat, un tissu de PME éparpillé et des producteurs peu organisés. Il faut croire que nous avions, comme souvent, raison trop tôt.
...ché. En 2010, lors de l'examen de la loi de modernisation de l'agriculture, présentée par... – je cherche le nom. Qui était ministre de l'agriculture en 2010 ? Oui, Bruno Le Maire ! – , j'avais de nouveau insisté sur le mirage de la contractualisation, le renard étant toujours plus libre dans le poulailler ! Nous voyons huit ans plus tard combien les relations commerciales ont été favorables aux producteurs. Il faut se rappeler ce qu'on nous avait promis à l'époque sur la contractualisation et se rappeler les propos que pouvait tenir à cette tribune l'ancien ministre de l'agriculture Bruno Le Maire.
...rprofessions d'intervenir directement sur la construction des prix d'achat. Conférence annuelle, définition de prix planchers, coefficient multiplicateur, déclenchement d'un encadrement des marges de la distribution en cas de crise… Ces outils de bon sens sont toujours rejetés par dogmatisme libéral, alors qu'ils sont les seuls à même de bousculer des rapports de force totalement défavorables aux producteurs. Nous continuerons de les défendre après l'adoption de ce texte minimaliste et même avant, au cours de nos débats. Globalement, nous disposons d'ailleurs d'une vision assez claire des marges de chacun des acteurs, même si certains continuent de ne pas vouloir transmettre leurs comptes, et si nous ne sommes pas dupes des nombreux mécanismes qui permettent de faire du camouflage dans le détail de...
... Car les importations constituent aujourd'hui un des leviers majeurs, pour ne pas dire essentiel, des groupes transnationaux de l'industrie agroalimentaire et de la distribution pour assurer leurs stratégies de marges et de rentabilité financière. Voilà pourquoi l'essentiel du travail de communication politique des derniers mois a consisté à entretenir l'illusion d'un volontarisme au service des producteurs – un volontarisme qui s'opérerait sur la base d'une simple évolution du droit commercial interne, mais en occultant bien évidemment le fond du contenu des politiques économiques soutenues au niveau communautaire et international. Un grand écart qui se résume fort bien dans cette question – je pense, monsieur le ministre, que vous y répondrez – : peut-on promettre des prix rémunérateurs aux paysa...
... d'euros nets pour une organisation qui tue nos emplois agricoles et industriels. Utilisons ces 9 milliards d'euros pour garantir à nos agriculteurs une compensation des prix mondiaux, comme le font d'autres pays comme les États-Unis ou le Canada. Le modèle actuel que vous défendez – que vous faites semblant de défendre – est absolument intenable. Mon second point a trait à la réconciliation des producteurs et des consommateurs. Vous avez rejeté tous les amendements visant à prendre en compte la souffrance et le bien-être des animaux. Si on ne comprend pas le changement de société actuellement à l'oeuvre, ce sont les producteurs qui finiront par payer très cher le refus des consommateurs français – positif – de manger n'importe quoi, de participer à la souffrance animale et de ne pas savoir ce qu'i...
...anormal. J'ai eu l'occasion de le dire en première lecture : dans un monde globalisé et capitalistique, la loi doit avoir pour objectif de protéger les plus fragiles et de corriger la distorsion économique et juridique existant dans une relation commerciale. On le sait, les centrales de distribution et les grandes et moyennes surfaces sont des mastodontes qui écrasent tout sur leur passage : les producteurs, les artisans, les commerçants, et, in fine, la qualité de la vie. Il s'agit pour nous de rétablir une justice sociale dans la relation commerciale. L'instauration de sanctions liées au manquement aux obligations contractuelles, le relèvement du seuil de revente à perte et l'encadrement des promotions nous semblent de bonne politique ; ces mesures adressent un message fort : la distribution ne ...
...des discussions sur ce projet de loi, des temps d'adaptation et le renforcement du rôle des interprofessions. La recherche de la performance économique et environnementale doit s'inscrire dans une démarche de filières. Nous voulons à tout prix éviter l'écueil, facile, de la surtransposition. Nous préférons à celle-ci la simplification des normes, afin d'alléger les contraintes qui pèsent sur nos producteurs. Nos demandes s'accordent avec des exigences importantes en matière de protection animale et environnementale. Nous avons le devoir, en tant que parlementaires, de renouer le lien fortement fragilisé entre une agriculture modernisée et compétitive et une agriculture respectueuse de l'environnement. C'est un des objectifs du texte. Je salue donc toutes les avancées réalisées sous l'impulsion du ...
... ainsi que Marc Le Fur, que j'aperçois également. Je veux parler de la directive Nitrates. Depuis vingt ans, les agriculteurs bretons ont fait de vrais efforts pour reconquérir la qualité de l'eau. Si la nouvelle directive Nitrates n'est pas encore totalement finalisée, nous en connaissons les orientations, monsieur le ministre : on demandera aux producteurs laitiers de compter le nombre de jours où les vaches laitières vont au pâturage.
... sur proposition du député Bernard Reynès, membre du groupe Les Républicains, car les éleveurs et producteurs français étaient confrontés à un déficit de compétitivité par rapport aux pays périphériques, notamment à l'Espagne. Monsieur le ministre, ce déficit de compétitivité existe toujours aujourd'hui. La circonscription dans laquelle je vis comprend les polders du Mont-Saint-Michel, non loin du pays de Saint-Malo. À Saint-Georges-de-Gréhaigne, par exemple, les producteurs de salades subissent la conc...
...: son budget et ses finances. Je crains qu'il ne se fiche pas mal d'où il est, des conditions de travail de nos agriculteurs et de leurs revenus ! Si vous, ministre de l'agriculture, ne tapez pas du poing sur la table à ce propos, nous sommes morts. Là encore, cela ne concerne pas seulement les laitiers, mais tous les métiers de l'agriculture qui emploient de la main-d'oeuvre, qu'il s'agisse des producteurs de tomates, de carottes, de choux-fleurs ou d'oignons.
...notion de haute valeur environnementale. Je souhaiterais désormais que nous réalisions une avancée avec la notion de « haute valeur nutritionnelle » et j'ajouterai dans mon triptyque celle de « haute valeur sociale » : c'est ce qui rémunérerait nos agriculteurs et assurerait des relations commerciales saines entre l'ensemble des maillons de la chaîne. J'aurais pu dire un mot des organisations de producteurs et des associations d'organisations de producteurs – AOP. Voilà dix ans, en effet, lorsque nous sommes parvenus à la fin de la contractualisation, Bruno Le Maire avait indiqué qu'après les contrats arriveraient des organisations de producteurs et que ce serait super, parce que cela permettrait de discuter d'égal à égal. Dix ans plus tard, on est au point mort. Vous devrez donc vous intéresser, m...
...rs que le texte examiné en première lecture faisait l'objet de 110 amendements déposés par le groupe qui s'appelait alors Nouvelle Gauche, c'est-à-dire par les socialistes, sept seulement ont été retenus. On était loin, là aussi, des promesses de campagne. Au bout du compte, nous étions nombreux à attendre une loi d'ambition pour transformer notre modèle agricole et le rendre plus juste pour les producteurs, plus sain pour les consommateurs et plus durable pour notre planète, et nous nous retrouvons finalement avec une addition de dispositions dont certaines sont sans doute utiles – il faut le souhaiter, car c'est l'intérêt général – , mais qui ne consacre pas une vision forte pour notre politique agricole et agroalimentaire. Au moment où nous débutons la discussion en nouvelle lecture de ce proje...
...mais le méthane que l'on arrive, à travers le cycle de leur nourriture, à tirer de ces pauvres bêtes. C'est tout de même extraordinaire, non ? Naturellement, à partir de là, il n'y a plus de compétition honnête sur les marchés agricoles. Quand vous importez de Nouvelle-Zélande des carcasses de moutons, la viande est un sous-produit de la laine : il n'existe donc plus de compétition normale entre producteurs. Toute la théorie de l'avantage comparatif repose justement, dans la théorie classique, qui date tout de même du XVIIe siècle – je me permets à ce propos de signaler l'archaïsme qu'il y a à se référer à une théorie, celle du libre-échange, qui date de cette époque – sur des exemples agricoles. Et bien justement, cela ne fonctionne pas. Cela ne fonctionne plus. Dans ces conditions, monsieur le...
...té de De Gaulle : les prix – tous les prix, y compris ceux des gommes et des crayons que vos parents achetaient pour leurs gamins – étaient alors administrés ! Quel problème y a-t-il donc à fixer des prix plancher ? Si nous ne les fixons pas, qui le fera ? En aval, comme je viens de le dire, le marché financier. Et en amont ? Vous avez prévu d'organiser des réunions entre les agriculteurs et les producteurs d'intrants. Pensez-vous par exemple que le syndicat des producteurs de maïs ou de telle ou telle autre culture va aller rencontrer Bayer et Monsanto pour fixer les prix de l'amont ? Les paysans sont donc hors d'état de peser sur l'aval comme sur l'amont, et l'on compte ensuite sur une culture de bienveillance – car l'on sait que, naturellement, les acteurs de ces marchés sont d'abord, autour de...
...lle 80 heures par semaine, 360 jours par an, voire davantage, n'obtient que quelques gouttes. Sur les réseaux sociaux, on trouve ce commentaire avisé : « Auchan France oublie vite les engagements EGALIM ! » – c'est-à-dire les engagements pris lors des états généraux de l'alimentation. En écho à cette situation, et à d'autres où c'est plutôt la coopérative qui prend la matière grasse, laissant au producteur le maigre, un responsable de la Fédération nationale des producteurs de lait – dont il y a beaucoup d'adhérents dans le pays de Bray, dans ma circonscription – déclarait récemment : « On est loin de l'état d'esprit qui prévalait lors de la construction du plan de filière laitière et du début de la conclusion des États généraux de l'alimentation [... ] Les producteurs ne sont plus seulement la var...
...s à ce texte d'être plus ambitieux. Parmi les mesures dont je suis particulièrement fière, je veux citer, bien sûr, le renforcement du rôle du médiateur et de l'OFPM pour accompagner les interprofessions dans la définition des indicateurs, et la modulation des sanctions en cas de manquement aux nouvelles règles de contractualisation, avec une amende fixée en pourcentage du chiffre d'affaires. Le producteur et le distributeur doivent être au même niveau dans les négociations. Autres mesures : un article 11 ambitieux, étant entendu que c'est d'abord à l'école que l'on apprend à nos enfants à bien manger, ou encore la meilleure prise en compte de l'aide alimentaire, qui reste une question centrale pour nombre de nos concitoyens. Des mesures sont attendues dans le cadre du plan « pauvreté » présenté d...
... texte contient deux lacunes qui la priveront, à n'en pas douter, des effets bénéfiques que l'on en attend. D'abord, en confiant aux filières la charge considérable que représente la mise en oeuvre de cette démarche sans prévoir de véritables garde-fous législatifs, on sème le trouble partout. À l'approche de la période de négociation, le doute s'installe ainsi de manière irrémédiable : quid des producteurs isolés ? Quid du processus de création des indicateurs de prix et de leur opposabilité ? Votre réforme, non aboutie, va se révéler vaine. Ensuite, en cas de conflit au cours de l'élaboration du prix, vous n'avez pas souhaité, malgré tous nos efforts en ce sens, doter le médiateur des indispensables pouvoirs qui seuls lui garantiraient l'efficacité, à savoir la possibilité de saisine des juges c...