Interventions sur "élevage"

18 interventions trouvées.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Ruffin :

... heures, les poulets étaient comme ébouillantés. » « Il y en avait combien ? », je lui ai demandé. « Dix-sept mille », m'a-t-il répondu. C'était finalement un petit incident informatique, la faute à l'ordinateur. Cette anecdote décrit bien, dans sa banalité, un système inhumain, au sens propre : sans humain. J'insiste : il s'agit d'un système ; un système, né dans l'après-guerre, qui a fait de l'élevage une industrie ; un système qui a aussi, je l'admets, permis de diminuer le coût de la viande. Vous savez comment, dans ce système, on nomme vaches, poules et cochons ? Du « minerai », comme s'il s'agissait d'une matière aussi inerte, aussi insensible que du charbon ; comme si, jusque dans le vocabulaire, il fallait réduire l'animal à l'état de minéral. C'est pourquoi votre texte de loi, monsie...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Ruffin :

Nous aurons ce débat tout à l'heure et, en toute franchise, j'ignore encore en quel sens je vais le trancher. C'est pourquoi, que des associations tournent des films dans un élevage en Bretagne, dans un abattoir du sud, je le comprends : il faut des exemples pour marquer les esprits. Mais de ce système, on ne sortira pas par des accusations en série, des procès à répétition. Je propose quoi, alors ? Je reprendrai simplement une promesse du candidat Emmanuel Macron, un engagement désormais oublié, renié : la fin de l'élevage des poules en cage. Ce ne serait qu'un début, je ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNicolas Turquois :

...entraîner les agriculteurs, il faut les convaincre que cette démarche est la bonne. Or, à vouloir trop stigmatiser un certain nombre de pratiques existantes, qui sont dures, qui ont leur histoire, je crains que l'on ne perde ce pari. La question du bien-être animal est légitime, de même que celle sur les méthodes d'abattage, mais attention aux réponses que l'on apporte. Si on se limitait au seul élevage en extérieur, avez-vous conscience que la surface agricole utile française ne suffirait pas à notre consommation d'oeufs ? Je comprends les limites du versant industriel de l'élevage mais se rend-on compte que la surface agricole française ne suffirait pas à notre consommation ? Il faut arriver à concilier ces exigences-là. En ce qui me concerne, je suis favorable à un temps d'adaptation et à l'...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Diard :

...respectueux du bien-être animal. Les retombées économiques d'une agriculture respectueuse du bien-être animal seront très positives. Selon moi, le texte actuel donne une image négative du bien-être animal car il se focalise trop sur la répression de la maltraitance et pas assez sur l'incitation à promouvoir le bien-être animal. J'ai déposé plusieurs amendements visant, d'une part, à interdire l'élevage en batterie – avec, évidemment, les poules pondeuses en point de mire, si j'ose dire – , l'élevage en cage – et quelles cages ! – pour les lapins et, surtout, pour interdire les nouveaux couloirs de broyage des poussins mâles afin que cessent des méthodes aussi barbares. Vous savez que, depuis peu, l'animal n'est plus juridiquement un meuble mais un être sensible. Plus nous comprendrons l'intell...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNicole Le Peih :

Agricultrice de profession, je souhaite faire part de quelques réflexions sur le sujet qui nous préoccupe. La France est le premier producteur d'oeufs en Europe : 14 milliards sont produits chaque année et une moyenne de 220 consommés par personne et par an. La France possède quatre types d'élevages : les poules pondeuses en cage, les poules élevées au sol, les poules élevées en plein air et les poules bio. Quel luxe pour l'achat d'un oeuf : quatre choix ! Il est vrai qu'une attente sociétale existe concernant les conditions d'élevage, et c'est bien légitime. Le Président de la République a pris à cet égard des engagements forts pendant la campagne. Pour y répondre, le Gouvernement privilé...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaThierry Benoit :

...ous offrent la possibilité d'aborder un sujet très sensible. Je voudrais aussi rappeler aux députés ayant quelque expérience parce qu'élus depuis plusieurs législatures comme aux nouveaux députés qu'en janvier 2015, le Parlement a modifié le code civil pour inscrire dans le marbre le fait que les animaux sont des êtres sensibles. Il a ainsi envoyé un signal fort tant aux acteurs de la chaîne de l'élevage qu'à l'opinion publique pour que tous prennent conscience du fait que les animaux, qu'ils soient de compagnie ou d'élevage, sont des êtres sensibles. Monsieur le ministre de l'agriculture, monsieur le rapporteur, la situation que nous connaissons aujourd'hui n'est pas de votre responsabilité mais, parce que vous avez travaillé ce projet de loi, vous serez les éléments modérateurs. C'est vous que...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaThierry Benoit :

qui, comme certaines autres régions de France, telle la Normandie, est une région d'élevage. Dans les années 1950 et 1960, dans les exploitations relativement petites de l'ouest de la France, les acteurs de la chaîne agroalimentaire ont convaincu les éleveurs de créer des bâtiments hors-sol, pour avoir un complément de revenus, dans les domaines du porc, du poulet ou du veau de boucherie. Ces élevages hors-sol, il faut le dire, étaient caractérisés par une concentration des animaux dan...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaThierry Benoit :

… mais aussi à certaines autres régions du monde – , ces filières se sont modernisées et industrialisées. C'est ce que l'on appelle aujourd'hui l'« élevage industriel ». Il y a eu, dans les années 1980 et 1990, une forme de dérive dans les techniques d'élevage comme dans la nutrition animale. Ce qui était apporté aux animaux n'était pas toujours vertueux. La France a ainsi connu le problème des farines animales. Depuis un peu plus de vingt ans, les éleveurs, les techniciens, les usines d'aliments du bétail, les usines de transformation des viandes...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaThierry Benoit :

Nous avons vu des images terribles tournées dans des élevages. Souvent, ces établissements appartiennent à des agriculteurs en situation de totale désespérance, pour ne pas dire de déshérence, qui baissent les bras, nourrissent moins régulièrement les animaux, apportent moins de soins. On arrive ainsi à des situations dramatiques, épouvantables, inqualifiables et innommables. Pour ce qui concerne les abattoirs, c'est-à-dire les outils chargés de tuer ces ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Luc Mélenchon :

... Tout cela pour dire que nos consommations et leur but varient et dépendent d'habitudes socioculturelles. Ensuite, la paysannerie a toujours été capable de s'adapter, et l'a toujours fait à condition qu'on ne lui mette pas la barre trop haut et qu'on ne lui demande pas d'aller dans une seule direction. Je voudrais rappeler, après mon collègue, de quel prix s'est payée la fâcheuse poussée vers l'élevage hors sol. Naturellement, au point de départ, il s'agissait de faire aussi bien que les autres. Mais, en vérité, cela a signifié faire aussi mal qu'eux. Aujourd'hui encore, on nous dit que, pour obtenir de la viande et du lait au tarif auquel les Allemands s'en procurent, avec des fermes de mille vaches, deux mille vaches, cinq mille vaches, dix mille vaches, il faudrait faire comme eux. Non ! Qu...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Yves Bony :

Je ferai court – à l'origine, je n'avais pas l'intention d'intervenir. Je voudrais simplement apporter un témoignage, en formulant le souhait qu'au cours de ce débat, l'élevage ne soit pas mis à terre, à l'opposé du but de ce projet de loi – vous en serez bien d'accord avec moi. Souvent, on voit le verre à moitié vide ; j'aimerais qu'on le voie à moitié plein. Monsieur Ruffin, vous avez visité – si j'ai bien compris, car je n'étais pas présent avec vous – un hangar vidé de ses bêtes, car toutes étaient mortes. Vous qui avez souvent cité mon voisin Bruno Dufayet, je vou...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Yves Bony :

... l'année ; nous les couvons ; nous les maternons ; nous passons des nuits blanches lors des naissances ; nous mettons plus en danger notre santé que celle des animaux, je peux vous l'assurer. Avant sa naissance, un nom est prévu pour chaque petit veau, qu'il soit femelle ou mâle. Mes petits-enfants vont les caresser. C'est cela aussi le bien-être animal. On ne peut pas voir que le côté noir de l'élevage. Je ne voudrais pas que, après ces débats, les consommateurs, nos concitoyens, s'imaginent que tout est négatif en France. Les éleveurs aiment leurs animaux. Dans le Cantal, nous avons eu l'exemple malheureux d'un exploitant qui allait très mal, sans que ses voisins ne s'en soient aperçus. Il était en pleine déprime parce que, de norme nouvelle en nouvelle norme, on ne cessait de lui en demander ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Yves Bony :

...décideront de les faire entrer ou pas. Vous imaginez bien qu'ils les feront entrer lorsqu'ils auront un intérêt à le faire. Dites-moi où est la plus-value ! Pour conclure, je vous assure, une nouvelle fois, que la plupart des éleveurs et des agriculteurs aiment leurs animaux. Vous devez avoir cette réalité à l'esprit chaque fois qu'il est question de prendre une décision risquant de mettre notre élevage en danger.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCédric Villani :

Comme nous le savons et comme l'ont déjà dit certains de nos collègues, le bien-être animal est une question qui touche de plus en plus de nos concitoyens. Quelles sont leurs motivations ? Certains associent, souvent à raison, le bien-être animal à une meilleure qualité d'alimentation. Il y a encore quelques jours, un éleveur me parlait de la façon dont il mettait en oeuvre, dans son élevage de cochons, de bonnes pratiques, afin que ses animaux engraissent mieux et soient plus rentables, plus efficaces du point de vue économique. Pour d'autres, c'est simplement une question d'empathie : on reconnaît en l'animal quelque chose de proche, et de plus en plus proche au fur et à mesure que les années passent. Dans notre distinction entre les comportements cognitifs des humains et des anim...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Baptiste Moreau, rapporteur de la commission des affaires économiques :

La lutte contre la maltraitance des animaux d'élevage – dans les exploitations, pendant le transport ou l'abattage – est une préoccupation à laquelle je suis particulièrement sensible. Personne n'ignore que je suis éleveur. Or, comme beaucoup de députés – notamment M. Descoeur – l'ont noté, un éleveur est toujours attaché au bien-être de ses animaux ; il faut beaucoup de cynisme pour prétendre le contraire. Dans le débat sur cet article, j'essaierai...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLaurence Maillart-Méhaignerie, rapporteure pour avis de la commission du développement durable et de l'aménagement du territoire :

...nés aux articles L. 215-11 et L. 215-13 du code rural et de la pêche maritime. Je profite de cette intervention pour vous communiquer des statistiques à ce sujet : les dispositions pénales du code rural et de la pêche maritime ont donné lieu, en 2016, à 22 condamnations en matière délictuelle et à 461 condamnations en matière contraventionnelle. Rapportés au nombre d'exploitations consacrées à l'élevage en France, qui s'élève à 210 367, ces chiffres montrent la faible prévalence des délits – en tout cas des délits constatés. Comme cela a été dit, cela témoigne de la vertu des éleveurs français, de leur proximité avec leurs animaux, de l'attention qu'ils leur portent.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Diard :

...de protection des animaux sont des acteurs très importants dans l'évolution des législations sur ce sujet. Il ne faut pas nier que, sans les vidéos d'abattage diffusées sur les réseaux sociaux, aucune enquête n'aurait été menée en 2016. Il semble donc normal et nécessaire de permettre à ces associations de se constituer partie civile en cas de mauvais traitements infligés aux animaux lors de leur élevage, de leur parcage ou de leur abattage. Cet amendement me paraît important parce que la rédaction actuelle de l'article semble – l'avis favorable du rapporteur sur l'amendement précédent le confirme – ne pas viser les contraventions d'atteinte à l'intégrité physique ou à la vie de l'animal, telles que réprimées par le code rural et de la pêche maritime. Cette crainte est partagée par le Conseil d'É...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Baptiste Moreau, rapporteur de la commission des affaires économiques :

Comme je l'ai déjà indiqué, les sanctions prévues sont importantes. Elles pourraient certes concerner des éleveurs mais aussi les responsables d'abattoir ou de transports, qui ne sont pas aujourd'hui exposés à des sanctions assez lourdes. Il faut que les personnes concernées y réfléchissent à deux fois avant de maltraiter un animal d'élevage ; ces sanctions doivent les décourager. Mon avis est défavorable.