Interventions sur "vidéosurveillance"

19 interventions trouvées.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaTyphanie Degois :

La question des abattoirs est sensible, parce que l'on y donne la mort. L'introduction de la vidéosurveillance y donnerait un gage de contrôle et de suivi lors de la mise à mort de l'animal. Ne pas légiférer, c'est maintenir la suspicion alors que, depuis une dizaine d'années, comme nous l'avons rappelé hier, la consommation de viande ne cesse de diminuer. En 2017, par exemple, les Français ont consommé 4,9 % moins de porc. En refusant de légiférer, on n'aide pas forcément les agriculteurs. Je sais, mon...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLoïc Dombreval :

...s, celui d'avancer sur la question du contrôle vidéo en abattoir et celui d'apaiser les passions, sur un sujet qui les déchaîne, ce que je peux tout à fait comprendre. Cet amendement d'apaisement et de consensus vise à expérimenter le contrôle vidéo sur la base du volontariat. En France, certains abattoirs, ceux de Bergerac, Bègles, Houdan, Douai, notamment, ont déjà mis en place des systèmes de vidéosurveillance, de façon individuelle et sans que l'on puisse en tirer des conclusions générales. Il s'agirait de voir quels établissements seraient volontaires pour mettre en place une expérimentation, suivie par le ministère de l'agriculture. Tous les abattoirs qui le souhaiteraient, et uniquement ceux-là, sur la base du volontariat, je le répète, pourraient participer à cette expérimentation, qui durerait de...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Baptiste Moreau, rapporteur de la commission des affaires économiques :

...Enfin, puisqu'il faut des vétérinaires pour examiner les bandes vidéos, le problème du manque de vétérinaires dans les abattoirs ne serait que partiellement résolu. Cependant, j'émettrai un avis favorable sur l'amendement no 1561 de M. Dombreval, dont je tiens à saluer le travail, afin de permettre des expérimentations et de disposer d'une véritable évaluation des moyens à mettre en oeuvre si la vidéosurveillance devait être généralisée, donc du coût que cela pourrait représenter.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNicolas Démoulin :

J'ai vu la vidéo dont il a été question : effectivement, elle est abominable. Après l'avoir vue, quand je suis arrivé ce matin dans l'hémicycle, je pensais voter pour l'amendement de mon collègue Falorni. Et puis j'ai réfléchi, parce que je n'aime pas me déterminer trop vite et de manière irréfléchie. Cet amendement me pose un problème important. Si nous autorisons la vidéosurveillance dans les abattoirs, nous allons stigmatiser une profession. Pourquoi alors ne pas l'instaurer dans d'autres métiers – chez les pêcheurs…

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNicolas Démoulin :

J'irai plus loin. J'ai l'air de changer de sujet, mais puisqu'il est question de bien-être, parlons de celui des personnes âgées ou des sans-abri. Pourquoi ne pas installer demain les mêmes dispositifs de vidéosurveillance dans les centres d'hébergement ?

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNicolas Démoulin :

Je suis vraiment très sensible au bien-être animal. Mais il faut trouver les bonnes solutions. Or passer le cap que représente le fait d'autoriser la vidéosurveillance, c'est aller vraiment loin et ouvrir la voie à des dérives qui me font très peur. Il faudrait l'expérimenter, mais je ne sais même pas si je vais voter l'amendement de M. Dombreval, car, pour toutes ces raisons, je reste assez sceptique.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Diard :

Je rappelle à mes chers collègues que nous en sommes à un stade du texte où c'est du bien-être animal qu'il est question ; je ne savais pas que l'on pouvait parler des SDF ou des EHPAD. Tout ce que l'on peut remarquer, c'est qu'il y a dans notre société une extension de la vidéosurveillance. Moi aussi, dans la ville dont j'étais maire, j'ai fait étendre la vidéosurveillance. Je n'avais pas les moyens, dans cette petite commune, d'affecter une personne derrière la caméra vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Nous gardions les images ; si les gendarmes signalaient un fait, l'élucidation en était évidemment améliorée. Si l'on doit vraiment effectuer la comparaison, restons-en là. Vous...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGuillaume Garot :

...je suis aussi président du Conseil national de l'alimentation, lequel abrite le comité d'éthique en abattoir installé par votre prédécesseur, Stéphane Le Foll, pour que le CNA réfléchisse à ce que devrait être l'abattoir du XXIe siècle, en particulier du point de vue éthique. Tel sera le sens de mon propos ce soir. Ce que vous dites, les uns et les autres, c'est que faute de présence humaine, la vidéosurveillance est un pis-aller, un palliatif. Nous n'avons pas les moyens de renforcer cette présence ; donc nous cherchons d'autres solutions. On ne peut nier, cependant, que celle qui est proposée pose de vraies questions de fond, d'ailleurs rappelées par Loïc Dombreval. Sommes-nous favorables à une société de la surveillance généralisée ? À la présence de caméras dans tous les lieux où il risque d'y avoir u...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLaurence Maillart-Méhaignerie, rapporteure pour avis de la commission du développement durable et de l'aménagement du territoire :

...es protection animale, créés à l'initiative de la précédente majorité. Nous avons également proposé de rendre applicable dans tous les abattoirs la protection définie par la loi Sapin 2 en faveur des lanceurs d'alerte. Nous avons enfin ouvert les abattoirs à la responsabilité sociale des entreprises, qui les engagent dans des démarches de progrès. Certains abattoirs possèdent déjà des caméras de vidéosurveillance, mais ce choix relève de la liberté d'entreprendre et de celle des directeurs d'abattoirs, tout comme celui de mener avec le personnel le travail qui convient. La vidéo serait-elle la réponse à l'absence ou au manque de personnels ? C'est à l'État de répondre à cette question. À mon avis, il faut toujours des personnes, ne serait-ce que pour contrôler. La réponse est aussi, probablement, d'invest...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMonique Limon :

Je vais donner mon avis personnel ; c'est Gilles Legendre qui exposera de quelle manière le groupe appréhende la question de la vidéosurveillance. Pour ma part, je ne voterai pas en faveur de l'amendement de Loïc Dombreval. Je ne peux pas. Il me semble préférable de former, d'accompagner les professionnels. C'est un métier dur. Une vidéosurveillance n'a jamais été un outil de management, ni de formation. Faire des contrôles, oui, bien évidemment ; sanctionner, certainement ; mais en mettant tout en place en amont pour améliorer les conditi...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Charles Taugourdeau :

C'est la première fois de toute ma vie d'élu que je vois autant d'enthousiasme, voire de précipitation à promouvoir la vidéosurveillance dans l'espoir de régler un problème.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Charles Taugourdeau :

Je rappelle que nous parlons d'entreprises privées, et non pas du domaine public. Or quand je songe à tous les problèmes, à toutes les contraintes que représente l'installation d'un système de vidéosurveillance sur le domaine public, dont l'objectif est pourtant la protection de tous les citoyens, je me pose quand même beaucoup de questions ! Madame la rapporteure pour avis, vous avez dit qu'il ne fallait pas stigmatiser les salariés. Je suis tellement d'accord avec vous ! Mais quand je dis qu'il ne faut pas stigmatiser les agriculteurs, j'aimerais que l'on soit d'accord avec moi.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Charles Taugourdeau :

Les agriculteurs sont contrôlés en permanence. Si vous voulez développer la vidéosurveillance, équipez donc de caméras les personnes qui viennent contrôler les agriculteurs. Tous ceux qui connaissent ses agriculteurs savent que les contrôleurs se comportent parfois comme des cow-boys à leur égard.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Charles Taugourdeau :

...oblème, y compris dans les gros abattoirs, et il faut que la direction assume ses responsabilités. On ne va pas mettre des caméras partout ! Va-t-on en installer dans les bureaux, dans les services de la fonction publique, dans les accueils où l'on renseigne les citoyens pour que les associations de consommateurs puissent visionner les vidéos ? On va loin ! C'est pourquoi je dis : prudence sur la vidéosurveillance. Je préfère les contrôles inopinés : les contrôleurs sont là pour cela, qu'ils fassent leur travail !

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaThierry Benoit :

Comme cela a été souligné par plusieurs intervenants, nous abordons là un sujet hautement sensible : celui du bien-être animal et de la vidéosurveillance dans les abattoirs, sur des postes de saignée et de mise à mort. L'amendement no 1561, qui concentre mon attention – car je ne voterai pas les autres – mérite qu'on y regarde de près. Il propose une expérimentation, et je suis par principe favorable aux expérimentations. De plus, comme l'a très bien dit Guillaume Garot, la question éthique est complexe et on ne connaît pas les effets inattendus d...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNicolas Turquois :

À titre personnel – en aucun cas au nom de mon groupe – , j'ai particulièrement apprécié les interventions de Nicolas Démoulin et de Monique Limon ; je suis sur la même ligne. La vidéosurveillance me semble poser question, car dans quel engrenage mettons-nous le doigt ? Je comprends le questionnement légitime de M. Dombreval et d'une série de nos collègues, mais je suis persuadé que les patrons d'abattoir se serviront de l'expérimentation comme d'un argument commercial : on vendra de la viande d'animaux abattus dans des abattoirs avec vidéosurveillance. Je suis contre ce principe car la pr...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaThierry Benoit :

Je vois bien comment cela va se passer : une fois que l'Assemblée aura lancé cette expérimentation, les chefs d'établissements diront : « Pas de problème, faisons cette expérimentation ! Vous savez, notre abattoir est une citadelle de verre, tout y est transparent ! » Ils avertiront leur personnel de la mise en place de la vidéosurveillance, et tout ira tambour battant. Mais cette démarche est hautement sensible. C'est pourquoi je souhaite que les personnels affectés à ces tâches – la saignée, la mise à mort des animaux – soient impliqués, associés. Il faut que tout cela se fasse de manière fluide et souple pour eux, sans stress ni pression supplémentaire.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGilles Le Gendre :

Je voudrais, au nom du groupe La République en marche, m'associer aux propos de M. le ministre concernant la qualité des débats, non seulement sur la question de la vidéosurveillance, mais depuis le début des échanges sur le bien-être animal. Nous touchons là au coeur de la mission qui nous est confiée, à ce qui fait la noblesse de la politique. Nous devons tenir compte, d'un côté, d'éléments rationnels incontestables : la vidéo n'apportera pas, à elle seule, une solution miraculeuse. Nous ne devons pas stigmatiser les entreprises de ce secteur ni les salariés, qui accomplis...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Baptiste Moreau, rapporteur de la commission des affaires économiques :

Elle est en cours d'impression : il sera proposé que la vidéosurveillance puisse être mise en place à titre expérimental, sous réserve de l'accord du comité social et économique – ou, en l'absence de CSE, des représentants du personnel – et de la CNIL, puisque c'est obligatoire. C'est en cours… C'est imminent…