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Cet amendement propose de découpler la prescription des antibiotiques aux animaux et leur vente par les médecins vétérinaires, afin de garantir une prescription objective et raisonnée.
L'efficacité des antibiotiques est aujourd'hui menacée car les bactéries pathogènes deviennent toujours plus résistantes. Ce phénomène d'antibiorésistance aux traitements cause chaque année 25 000 décès en Europe. À l'origine de ce problème se trouvent les prescriptions trop fréquentes d'antibiotiques en médecine humaine, mais aussi dans les élevages qui, à eux seuls, sont responsables de 63 % de la consommation d'antibiotique...
Cet amendement concerne les prescriptions excessives d'antibiotiques aux animaux d'élevage. Monsieur le ministre, vous avez présenté la résistance aux antibiotiques comme un défi majeur. Effectivement, l'Organisation mondiale de la santé a alerté à plusieurs reprises sur ce sujet. Selon un rapport remis fin septembre au ministère de la santé, la résistance aux antibiotiques serait responsable de 12 500 décès par an en France. Les élevages sont à l'origine de 63 %...
Sur le thème de l'antibiorésistance, cet amendement vise à interdire la prescription des antibiotiques d'importance critique.
...ire travaille depuis fort longtemps sur l'antibiorésistance. Si la médecine humaine avait pris exemple sur la médecine vétérinaire en matière de sérieux dans la lutte contre l'antibiorésistance, nous aurions certainement moins de problèmes aujourd'hui. Les plans EcoAntibio qui ont été menés au cours du dernier quinquennat ont eu des effets très significatifs sur la réduction de l'utilisation des antibiotiques. Certains antibiotiques critiques ont été supprimés des traitements vétérinaires précisément pour lutter contre l'antibiorésistance – je pense notamment à la colistine, auparavant utilisée pour traiter les diarrhées des veaux, qui est me semble-t-il interdite depuis vingt-quatre mois. Il est déjà difficile de trouver des vétérinaires pour travailler en milieu rural, car c'est bien moins rentable...
Monsieur le ministre, monsieur le rapporteur, vous créez des antagonismes extrêmement inappropriés, voire malheureux. Nous serions selon vous des adversaires des vétérinaires en milieu rural, où il est particulièrement dur de recruter. Mais, précisément, ce n'est pas faire honneur aux vétérinaires que de croire qu'ils ne sont là que pour délivrer des antibiotiques aux animaux en milieu rural.
Ensuite, les enjeux de santé sont très importants – des rapports évoquent 10 millions de victimes d'ici 2050 ; 12 500 morts seraient liées à la résistance aux antibiotiques aujourd'hui en France. On ne peut pas s'en abstraire aussi facilement. Oui, la santé de nos concitoyens nécessite des ruptures. Elle réclame notamment que la spécificité du métier de vétérinaire soit reconnue, pas seulement dans la mission de délivrance des antibiotiques – rappelons que 63 % de la consommation d'antibiotiques est le fait des élevages. Nous souhaitons réfléchir à un modèle sain ...
Ce n'est peut-être pas la bonne réponse, mais c'est un vrai sujet. Certains pays qui importent nos produits sont aujourd'hui plus exigeants que nous en matière d'antibiotiques – les Chinois sont très sourcilleux sur la dose d'antibiotiques administrée aux animaux qui leur sont vendus. Je partage votre sentiment, monsieur le ministre. Il faut rendre hommage aux vétérinaires de campagne, de moins en moins nombreux, qui font preuve d'une disponibilité surprenante – de nombreuses corporations pourraient s'en inspirer. Je salue également les efforts qui ont été accomplis ...
Sans doute des efforts restent-ils à faire. Évidemment, les vétérinaires ne sont pas seulement des vendeurs d'antibiotiques – ce n'est qu'une partie de leur activité. Ces amendements, je sais à peu près d'où ils viennent : de l'Ordre des pharmaciens. Lorsqu'on se présente comme un chevalier blanc, on ne donne pas de leçons de morale aux autres !