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...e note que jusqu'à présent personne n'a proposé d'autre moyen que de définir comment on distingue qu'une fausse nouvelle pourrait être en cause. Pourquoi pas ? Cette démarche conduit cependant à des résultats que nous continuons à trouver aberrants. Avant d'y revenir, je veux donner acte au Gouvernement du fait qu'il s'occupe d'un problème qui n'est pas souvent traité, et même jamais : celui des médias, de leur fonctionnement et de leur dynamique interne. C'est nouveau. Mais vous devez admettre que, contrairement à ce que nous reprochait amicalement l'un de nos collègues, il est normal de se dire que puisqu'on en discute, autant aller au fond du sujet. Il ne nous semble pas que l'essentiel soit l'algorithme de répétition d'une nouvelle, fausse ou vraie : il nous semble que l'essentiel est ail...
...l y a aussi des journalistes condamnés à plusieurs reprises pour diffamation à l'issue de leurs prétendues investigations, à l'image par exemple de ceux qui ont écrit un livre sur le système des Insoumis. Ils ont été condamnés cinq ou six fois pour diffamation et peuvent néanmoins revenir, une septième fois, blancs comme neige, pour répéter leurs calomnies sur telle ou telle personne assez en vue médiatiquement pour que leur livre se vende ! C'est contre cela que la plupart d'entre nous s'indignent. Ce n'est pas contre le fait que quelqu'un tienne un discours différent du nôtre, nous les Insoumis ou vous, Les Républicains : ce n'est pas le problème ! La plupart du temps, nous admettons qu'on nous critique et qu'il y ait des polémiques. Ce que nous n'admettons pas, c'est que l'on professe de te...
...e répand le point de vue du gouvernement français. Si vous ne voulez pas de Russia Today en France, il n'y aura plus de France 24 ou que sais-je encore en Russie, ou même plus d'Agence France-Presse – organisme semi-public ! Je vous l'ai déjà dit une fois, pour rien, mais je le répète : nous prenons un risque. Mais comme je parle depuis onze minutes déjà, je vais aller au plus court. Le système médiatique, selon moi, souffre de trois maladies. Premièrement, la propriété : 90 % de la presse est dans la main de neuf personnes. Prenez le problème par le bout que vous voulez, mais sûrement pas en écoutant les journalistes : eux disent que jamais personne ne leur a téléphoné pour leur donner une instruction. Bien sûr, ballot, ils n'ont pas besoin de te téléphoner puisqu'ils t'ont recruté pour que...
… des scandales ont été dénoncés par des journalistes qui, pendant des mois et des mois, ont analysé des fichiers ! Vous vous servez d'ailleurs de leurs informations pour nourrir le débat politique ! Je ne pense donc pas qu'il faille jeter en pâture les médias devant la représentation nationale et devant la France entière. Les médias font leur travail. Quand cela les arrange, ils sont avec nous ou avec vous, et quand cela les arrange, ils sont contre vous ou contre nous ! Ce n'est pas possible, monsieur Mélenchon, de dire tout d'un coup que l'ensemble des médias est contre la France insoumise, contre Jean-Luc Mélenchon ! Ce n'est pas cela !
C'est pourtant ce qui transparaît de vos propos ! Vous vous posez en victime des médias, monsieur Mélenchon, et ce n'est pas le cas.
Par ailleurs, mes collègues ont fait la démonstration que vous n'avez pas besoin de cette loi pour régler le problème que vous dénoncez. Vous devriez plutôt, si vous êtes vraiment soucieux du travail des médias, vous interroger sur le cadre économique dans lequel ils s'inscrivent et sur le régime de propriété, car tels sont les dangers qui pèsent sur le pluralisme et la démocratie dans notre pays. Il a été rappelé que 80 % des médias sont possédés par neuf personnes. Et il arrive même que certaines personnes investissent dans les médias, alors même que cela leur fait perdre de l'argent : c'est donc bie...
...tre proposition de loi risque surtout de mener à une judiciarisation du débat politique, et il n'est pas certain que le débat politique lui-même aura à y gagner. Des questions importantes se posent. La concentration de la presse dans les mains de quelques-uns est un véritable problème pour notre démocratie, et il faudrait défendre le pluralisme d'une manière beaucoup plus volontariste. Nombre de médias et de journaux peinent aujourd'hui à faire exister leur singularité, parce qu'ils n'ont pas les moyens capitalistiques dont disposent les grandes groupes. Enfin, il nous semble absolument nécessaire de garantir la liberté de la presse, or les dispositions que vous adoptez pourraient y contrevenir.
...a fini en tragédie. Dès le début de la démocratie, on s'est posé la question de la vérité et de sa corruption. Dans la démocratie athénienne, les tribuns, cher Jean-Luc Mélenchon, vilipendaient l'écriture. Ils voulaient même l'interdire. On n'a jamais interdit l'écriture, mais on a appris à écrire, on a appris à juger et on a appris à comprendre. L'imprimerie, la radio et la télévision, tous les médias ont nécessité une appropriation. Ils ont nécessité, de la part de nos concitoyens, une forme de distance, de recul, puis d'appropriation, et finalement d'intelligence collective. C'est le même phénomène avec les réseaux sociaux : ce ne sont pas les patrons de presse ou les journalistes qu'il faut vilipender, c'est trop facile, monsieur Mélenchon ! Ce qu'il faut revoir, c'est notre manière de con...
... vérité : notre projet est tout autre, je le répète. Ce texte, pour n'oublier aucun de ses aspects, a également une dimension éducative. En effet, comme cela a été dit sur les différents bancs, la masse d'informations en circulation et la difficulté de faire le tri entre celles qui se téléscopent – je ne reviens pas sur la question de la terre plate, qui m'est chère – nécessite une éducation aux médias. C'est aussi ce que ce texte propose. Enfin, nous voulons que les plateformes soulèvent le capot de leur moteur pour que nous comprenions comment elles fonctionnent et qu'elles nous garantissent qu'en cas de fausse nouvelle avérée, elles peuvent exercer un contrôle. Cela ne résout pas tout, mais c'est une avancée, que nous voulons poursuivre au niveau européen.
...lé par un pays étranger va placer l'autorité de régulation dans une situation plus que délicate. Tout comme le juge des référés à l'article 1er, on donne au régulateur de nouveaux pouvoirs, qui sont difficiles à exercer. On se rappelle que la mise en demeure de Russia Today par le CSA pour manquement à l'honnêteté de l'information et à la diversité des points de vue a donné lieu à une réaction immédiate de la Russie. Le lendemain, France 24 était accusée d'avoir violé la loi russe, avec un risque de suspension à la clé. Je répète qu'agir seuls, sans l'Europe, risque de conduire à des neutralisations stériles.
...net est épargné. Vous pourriez, par exemple, légiférer pour contraindre les GAFAM – Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft – à coopérer plus étroitement avec la justice, notamment pour permettre l'identification des auteurs de fausses nouvelles. Actuellement, les hébergeurs échappent à la loi de 1881 et ne sont pas responsables pénalement des publications qu'ils diffusent, contrairement aux médias traditionnels. Vous pourriez aussi leur enjoindre de vous transmettre leurs méthodes de collecte et de modération, ainsi que les algorithmes qui les accompagnent. Lorsque nous vous signifions cet état de fait, vous nous rétorquez que notre légitime préoccupation ne s'inscrit pas dans les textes que vous proposez. Vos propositions de loi ciblent avant tout les entreprises médiatiques étrangères,...
C'est le coeur encore chargé d'émotion que nous apprenions un mois plus tard, dans le Figaro Magazine, que toute l'affaire était en réalité une mise en scène et que les corps exhibés à la télévision provenaient du cimetière de la ville. Souvenez-vous de l'histoire des bébés assassinés par des soldats irakiens au cours de l'été 1990, à l'hôpital de Koweït City ! Là encore, les grands médias avaient été complètement bernés par le témoignage poignant de la jeune Nayirah, qui racontait, la larme à l'oeil, devant une commission du Congrès américain comment de cruels soldats de l'armée de Saddam Hussein s'étaient introduits dans l'hôpital et avaient ouvert le feu sur des couveuses avant de les renverser par terre, abandonnant les nourrissons sur le sol. Cette fois, la supercherie n'avai...
J'aimerais rappeler que, si les tentatives de manipulation politique par voie médiatique exercées par la Russie sont plausibles, il serait sage de nous soucier aussi des cas de manipulation avérés orchestrés par certains de nos alliés pour servir leurs ambitions internationales. Il faut se souvenir de la fable des armes de destruction massive de Saddam Hussein en 2003, dont la scène culte fut jouée par l'ancien secrétaire d'État Colin Powell, qui agita devant le conseil de sécur...
Tandis que la noble tradition journalistique voulait qu'on ne diffusât jamais une information sans l'avoir scrupuleusement vérifiée, même lorsqu'un journal concurrent l'avait déjà publiée ou s'apprêtait à le faire, la dictature de l'instantanéité a fini par imposer une forme de mimétisme médiatique systématique qui confine nombre de journalistes, parfois bien malgré eux, au rôle de répéteur.
Désormais, une information en chasse une autre. Il faut être « dans le coup » ou disparaître. Il n'y a plus le temps pour les contre-enquêtes sérieuses – ni l'argent, d'ailleurs. Il est fréquent que les journalistes ne disposent que de quelques heures pour développer un argumentaire sur un sujet qu'ils découvrent le jour même. La majorité des médias commentent les événements selon la même grille d'analyse et une poignée d'experts répètent inlassablement la même litanie libérale dans les colonnes de nos journaux et sur tous les plateaux de télévision et de radio ayant les plus grandes audiences. La diversité des points de vue n'existe pas quand la plupart des grands médias prennent ouvertement position en faveur de la réforme ferroviaire pr...
La recherche forcenée de l'audimat et du sensationnel peut conduire à la diffusion d'informations tronquées et de fausses nouvelles, même au sein des médias traditionnels. Comme l'affirmait un grand sociologue, nous devrions collectivement nous insurger contre les diktats de l'audimat, au nom de la démocratie, car les exigences de cet outil commercial sont à la culture ce que les sondages d'opinion sont à la politique – ces sondages dont on ne connaît pas les méthodes de redressement et dont la diffusion influence véritablement l'orientation des vo...
Il suffirait pourtant que le CSA applique les prérogatives qui lui sont attribuées et sanctionne, comme il en a les moyens, les médias contrevenant à l'éthique journalistique. Vous avez rejeté toutes nos propositions qui visaient à garantir la pluralité de la presse, à limiter la concentration des médias, à plafonner les salaires des journalistes, à mettre en place un conseil national de déontologie journalistique, à refonder les aides publiques à la presse, à réattribuer, entre autres, les moyens pour que le journalisme d'inv...
… à soutenir la création de médias indépendants et à lutter contre la précarité des journalistes. Vous pouvez aussi vous tourner vers l'histoire récente de la presse, notamment outre-Atlantique : les États-Unis d'Amérique, pour garantir la pluralité de l'information, ont choisi d'installer dans leurs médias une doctrine, dite de « fairness », qui, entre 1949 et 1987, devait renforcer la diffusion plurielle des opinions au moyen ...
J'ai bien écouté notre collègue Larive. Les motions de rejet nous donnent du temps de parole, et il est bien normal de les utiliser, mais tout ce que vous avez dit, cher collègue, renforce plutôt l'idée qu'il faut débattre. Vous avez cité Timisoara, caractérisé par une information diffusée de façon massive par des médias identifiés ; quand la vérité est apparue, il a été assez simple de revenir sur cette information fausse. Aujourd'hui, c'est beaucoup plus compliqué, et c'est pour cela que nous devons examiner cette proposition de loi. La logique des médias, de ceux qui diffusent l'information a totalement changé. Que l'on soit d'accord ou pas avec les solutions et les dispositions que nous proposons, la façon ...
Après avoir écouté les différentes interventions, je veux rappeler que la démocratie est l'échange de points de vue ; le Parlement est véritablement le lieu où l'on doit débattre. Il ne faut donc pas renvoyer ou rejeter immédiatement le débat, même si nous ne sommes pas tout à fait d'accord sur les définitions – justement, parlons-en et avançons ! Cette loi permettra de responsabiliser les acteurs dans ce type de débat, resserrant enfin les liens entre le citoyen, les médias et les élus. Ne ratons pas ce rendez-vous, sinon je crains que, comme pour les fake news scientifiques auxquelles le président Mélenchon faisait r...