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L'article 27 prévoit des dispositions spécifiques à l'assurance chômage des salariés démissionnaires. Désormais, « démission » rimera non plus avec « précarité », mais avec « choix ». Cet article favorise les évolutions professionnelles. Il assure l'épanouissement professionnel grâce à un accompagnement et un soutien personnalisés. Via la sollicitation d'un conseil en évolution professionnelle composé d'organismes et d'institutions compétentes, le salarié démissionnaire devra exprimer un nouveau projet professionnel sérieux. Le rôle premier de ce consei...
...charte de responsabilité sociale visant à exclure les travailleurs des plateformes du salariat, il entérine un troisième statut, entre le salariat et le travail indépendant. C'est la porte ouverte au renforcement du dumping social, avec des employeurs qui pourraient jouer sur plusieurs statuts. C'est pour nous inacceptable. Les travailleurs des plateformes sont placés dans une situation de grande précarité, en étant dépendants des directives des plateformes. Ils ont des revenus souvent dérisoires, qui les obligent à la pluriactivité, des conditions de travail difficiles et une protection sociale au rabais. Nombre d'entre eux ont d'ailleurs eu à se mobiliser pour revendiquer des droits. Ce que nous proposons ici, c'est, à l'inverse, d'en finir avec cette situation et de donner à ces travailleurs le...
...ont aucune des libertés liées à ce statut. C'est ce que l'on appelle plus communément « l'ubérisation », qui consiste à maquiller une relation de subordination en faisant croire que le travailleur est indépendant. Au Royaume-Uni, les tribunaux londoniens ont imposé à la société Uber le paiement de ses chauffeurs au salaire minimum, reconnaissant de facto leur lien de subordination. En France, la précarité des travailleurs faussement indépendants augmente à mesure que les tarifs fixés unilatéralement par la plateforme baissent. C'est pourquoi nous proposons que tous ces salariés aient enfin de vrais droits, liés à leur subordination. Votre projet de loi, sur ce point, ne répond ni à cet objectif, ni aux promesses faites par le candidat Emmanuel Macron. Je veux dire ici à quel point la déception es...
Cet article a un sens politique important, puisqu'il traduit dans la loi un engagement de campagne du Président de la République et de la majorité présidentielle. Nous entendons ici combattre la précarité en responsabilisant les employeurs par l'ajout d'un nouveau critère parmi ceux qui peuvent être utilisés par les accords d'assurance chômage. Ce nouveau critère aura un impact sur les cotisations patronales en prenant en compte les fins de contrat de travail, notamment lorsque celui-ci est assorti d'une forme de précarité. Ce bonus-malus fera évoluer à la hausse ou à la baisse le taux de cotisat...
...tiplication des CDD, en particulier de très courte durée, et aurait un impact positif sur la durée moyenne des CDD et le taux de recours aux CDI. La Cour des comptes estimait dans son rapport de 2011 que CDD et intérim coûtaient 7,5 milliards d'euros à l'UNÉDIC, tandis que les CDI, qui représentent 87 % des salariés, dégageaient un excédent de 12,5 millions d'euros. Cette mesure vise à taxer la précarité plutôt que l'emploi, et pourrait s'assimiler à des frais de dossier pour clôture de contrat de travail.
Vos propos de ce soir, madame la ministre, rejoignent en partie ce que nous disions au moment de l'examen des ordonnances. Je ne crois pas qu'avec ce dispositif vous parveniez à vous racheter une conduite en la matière, même si cela n'enlève rien aux vertus que j'ai pu reconnaître à certains dispositifs. Il reste que les ordonnances ont considérablement contribué à développer la précarité. Le petit système que l'on mettra ensuite en place ne fera pas oublier le sens de l'histoire. Je reviens un moment sur le sujet de la dette, que Mme la ministre a évoqué à la fin de notre séance précédente. Celle-ci, vous le savez, dépend beaucoup de la conjoncture. Or vous avez dit que l'État avait des droits sur l'assurance chômage, puisqu'il se portait garant. Je ne dirai pas cela : avoir de...
...orsque la conjoncture s'améliore, par exemple dans le secteur automobile, quand après une crise comme celle que nous avons connue survient la reprise, que certains modèles se vendent très bien – chez PSA, un véhicule sort à chaque minute – , les entreprises ont besoin de renforcer leurs effectifs. Ces personnes qui viennent travailler en intérim sortent de périodes de chômage, donc d'une forme de précarité. Ce n'est pas le bagne ! Il faut donc faire attention à ce que l'on dit. Ces personnes acceptent des contrats plus ou moins longs – en général, relativement longs – , qui répondent à un besoin social. Pendant toute cette période, ces personnes sortent du chômage – peut-être qu'elles y seront de nouveau. Mais il ne faut pas punir l'ensemble des entreprises sous prétexte que certaines d'entre ell...
...ailleurs sont tirés vers le bas car la compétition attise les possibilités de conduire des politiques irrespectueuses de ces droits. Si la loi ne protège pas les travailleurs, la société sera de plus en plus dure pour eux. Aujourd'hui, huit embauches sur dix se font en contrats courts et précaires. Les salariés n'ont jamais été aussi flexibles. Madame la ministre, vous venez de nous dire que la précarité, c'est mal. Mais que prévoient les ordonnances ? Elles proposent le CDI de chantier – vous semblez avoir la mémoire courte – , qui est un CDD sans prime de précarité ; elles proposent la rupture conventionnelle collective, qui signifie également davantage de précarité.
Lorsque vous instaurez de la précarité, vous prétendez faire autre chose. Je sais que 1984 de George Orwell vient d'être réédité – cela va sans doute aider nos concitoyens à comprendre le langage que vous employez à chaque projet de loi. Le texte sur l'immigration devait allier fermeté et humanité : on a vu ce qu'il en était, il n'y avait que la fermeté. Aujourd'hui, vous défendez une loi de liberté alors qu'en réalité, cette loi va p...
...quoi cette bienveillance est-elle destinée uniquement aux entreprises ? Cet article est un moyen détourné de leur faire des cadeaux supplémentaires. Nous demandons la suppression du bonus attribué aux entreprises qui ne font qu'assumer leurs devoirs. Si notre amendement était adopté, nous voterions en faveur de l'article pour sanctionner les entreprises qui enfreignent les règles et aggravent la précarité.
Je voudrais replacer la question de la taxation des contrats courts dans un cadre plus large. Les ordonnances ont institué les contrats de chantier, qui sont en réalité des contrats courts dans lesquels les employeurs sont dispensés de verser une prime de précarité – cette possibilité leur est en tout cas offerte. Avant les ordonnances, il était déjà plus facile de rompre un CDI qu'un CDD – c'est plus vrai encore aujourd'hui. L'OCDE le dit, la rupture d'un CDI est plus facile en France qu'en Allemagne. Il s'agit non pas de punir tout le monde, mais de réguler un système, précisément parce que d'autres échappatoires peuvent être trouvées : rompre plus faci...
...s'exerce la pression du capital – il faut appeler un chat un chat – , les actionnaires voulant toucher des dividendes toujours plus importants. Dans les petites et moyennes entreprises, la pression vient d'un carnet de commandes bien souvent en berne, car notre économie est en difficulté. Face à ces situations, on peut se dire : puisqu'il en est ainsi, ouvrons le champ de la flexibilité et de la précarité au mépris des conditions de vie des salariés. Dans ce cas, la loi cède. Pourquoi sommes-nous contre la précarité ? À un moment donné, il faut se le dire, et je le dis dans cette enceinte : parce que cela crée de l'anxiété pour les salariés ; lorsqu'on est en contrat précaire, on ne peut pas se projeter, non seulement dans sa vie professionnelle, mais parfois dans sa vie tout court. Essayez donc d...
Nous partageons votre objectif : lutter contre la précarité dans l'emploi. Cependant, nous préférons instaurer un dispositif de bonus-malus, qui est un dispositif de contrôle a posteriori, plutôt qu'une règle a priori qui consisterait à plafonner le nombre de CDD dans la loi, comme vous le proposez. Ce faisant, selon moi, on risquerait de lutter moins contre la précarité dans l'emploi que contre l'emploi tout court. Avis défavorable.
Je voudrais moi aussi parler de précarité. Au cours de la précédente législature, dans le cadre de la loi El Khomri, nous avons voté l'interdiction des contrats de travail inférieurs à vingt-quatre heures. Or c'est une catastrophe : on a accru la précarité !
En fait, on a empêché les gens d'exercer un petit boulot. Par exemple, un retraité ou un étudiant qui distribuait les journaux dix heures par semaine ne peut plus le faire, ou alors il lui faut une dérogation. Les gens qui fournissent des services à domicile et souhaitent disposer d'un contrat de travail de quelques heures – je ne dis pas que c'est de la précarité choisie – ne le peuvent plus. C'est une catastrophe ! Arrêtons, sous prétexte de protéger les gens, d'adopter des lois qui constituent une entrave au développement du travail !
Nous demandons nous aussi la suppression de l'article. Il semble incroyable qu'une personne puisse en remplacer plusieurs. Une telle éventualité est dans la veine de ce qu'a fait le Gouvernement depuis un an. Il souhaite continuer à précariser toujours plus ! On se prend à rire jaune en l'entendant nous dire qu'il lutte contre la précarité de l'emploi. Souvenez-vous du contenu des ordonnances sur le travail, de ce qu'ont essayé de faire PSA ou Pimkie, avec les plans de rupture conventionnelle collective, ou de ce qui se passe chez Carrefour, où 2 500 à 10 000 emplois vont être supprimés, alors que chaque Français imposable a versé en moyenne à ce groupe 44 euros, qui ont été directement remis aux actionnaires. À un moment, il faut ...
...apidement. Ensuite, nous souhaitons effectivement, comme nous l'avons longuement dit lors de l'examen de l'article 29, lutter contre la multiplication des contrats courts, qui conduisent un certain nombre de salariés à apparaître dans la liste des demandeurs d'emploi. Si le dialogue social n'aboutissait pas à la fin de cette année, il faudrait étudier la possibilité de lutter fortement contre la précarité dans l'emploi, à travers deux séries de mesures, celles qui permettent d'appliquer le bonus-malus sur la cotisation patronale à l'assurance chômage, tel que le prévoit l'article 29, et, le cas échéant, celles visant à modifier les règles de cumul entre les revenus d'activité et les allocations d'assurance, car il nous semble que, pour lutter efficacement contre la précarité dans l'emploi, il faut...
...t prévoit que le décret en Conseil d'État, s'il devait être pris, concernerait à la fois la modulation de la contribution patronale et les règles de cumul, et que les règles d'application ainsi fixées s'appliqueraient sur la même période. La mise en oeuvre conjointe de ces deux types de mesures serait en effet de nature à lutter plus efficacement contre la « permittence », c'est-à-dire contre la précarité ; il convient donc de faire en sorte que la modification des règles de cumul ne puisse intervenir que si est instauré en même temps le nouveau mécanisme de bonus-malus, dont les principes sont posés par l'article 29 du projet de loi. Nous sommes bien face à une politique qui libère et qui protège.
Après Pierre Dharréville, je veux redire notre opposition catégorique à la notion d'offre raisonnable d'emploi, qui est une aberration. Elle fait craindre une sanction à ceux qui recherchent d'ores et déjà sérieusement un emploi – nous avons prouvé que c'était la majorité des chômeurs et qu'il ne servait à rien de les contrôler encore et encore – et accable inutilement des gens qui sont dans la précarité. Elle détourne surtout du vrai problème. Il y a près de 6 millions de chômeurs dans notre pays, pour seulement 120 000 emplois vacants, ce qui correspond à une offre d'emploi, bien souvent indigne, pour 285 chômeurs. Cela revient donc à constater, une nouvelle fois, la pénurie d'emplois. Madame la ministre, pourquoi voulez-vous rejeter la responsabilité du chômage sur les chômeurs, quand c'est l...
Le présent amendement, issu d'une proposition de loi de Marie-George Buffet et Huguette Bello sur l'égalité professionnelle, vise à augmenter la prime de précarité pour les contrats à durée déterminée à temps partiel, en la fixant à 20 % de la rémunération totale brute de la personne salariée, contre 10 % pour les contrats à durée déterminée à temps plein. Outre une mesure en faveur des salariés précaires, notre objectif est surtout d'agir concrètement pour l'égalité professionnelle. En effet, les salariés travaillant à temps partiel, qui sont à 80 % des f...