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...uelques heures, avant leur examen. Dans ces conditions, les parlementaires n'ont pas le temps de prendre connaissance avec sérieux des propositions de changements, voire des revirements du Gouvernement, ce qui est particulièrement grave. Troisième raison, vous présentez un projet incomplet car, de votre propre aveu, vos concertations ne sont pas terminées ! C'est le cas de la partie relative aux travailleurs handicapés et à l'égalité entre les femmes et les hommes. Ainsi, vous ajoutez un article bateau à votre projet de loi, qui ne servira que d'accroche, pour tenter d'éviter une censure du Conseil constitutionnel et vous intégrez, en cours d'examen, les conclusions de concertations faites en dehors de l'enceinte du Parlement, sans même l'en informer. Je vous le dis, madame la ministre, l'insincérit...
Travailleurs détachés, financement de la formation professionnelle, travail des personnes handicapées, tous ces sujets vont faire l'objet d'une ordonnance.
... payées dans le pays d'origine. Par conséquent, le travail détaché continue à faire peser la même menace sur la Sécurité sociale dans notre pays. Sur certains plans, ce qui a été décidé à l'échelon européen représente même un recul – nous expliquerons pourquoi. Au demeurant, il faudrait que l'on finisse par s'habituer à l'idée que ce n'est pas la directive Bolkestein qui a inventé le fait que des travailleurs d'un pays aillent travailler dans un autre ; avant la directive de 1996, il y avait déjà des gens qui allaient travailler dans un pays ou dans un autre, mais cela se faisait sur d'autres bases, c'est-à-dire qu'ils payaient leurs cotisations sociales à l'endroit où ils arrivaient, et ils ne pouvaient pas être embauchés à d'autres conditions que les gens du coin. Ce que la directive a inventé, c'e...
Mais quand je suis retraité, quelle raison aurais-je de m'assurer contre le chômage, puisque je ne suis pas susceptible de travailler de nouveau ? L'aberration est là. À côté de cela, il y a dans ce chapitre quelques horreurs que nous combattrons autant que nous pourrons. Ainsi, qu'est-ce que ce journal de bord ? Qui a bien pu avoir une idée pareille ? Voici le travailleur chômeur équipé d'un petit carnet, comme un enfant qui va à l'école, et l'on va vérifier dans son carnet s'il a bien fait son travail, s'il a bien téléphoné, s'il a bien répondu aux courriels – que d'ailleurs il ne peut plus recevoir, puisqu'il n'a plus d'abonnement – , et aux coups de téléphone qu'il n'a pas entendus parce qu'il faisait autre chose. Un journal de bord ! Dans certains pays, il y a...
...t bien commencer comme apprenti avant de devenir ingénieur et même P-DG – il y en a eu au moins un exemple. Mais le système de négociation au sein de l'entreprise est tout autre. Chez nous, on entre dans les métiers à tous les étages, grâce à des diplômes – de ceux-ci, nous allons parler ; ils sont fondamentaux. C'est une autre organisation : ne la déprécions pas, elle a d'immenses avantages. Les travailleurs allemands se trouvent en grande difficulté lorsque se présente un saut technologique au sein d'un processus de production. Ce n'est pas le cas des travailleurs français. Par exemple, quand sont arrivées les machines à commande numérique, l'industrie allemande a fait face à toutes sortes de problèmes avant que la génération qui faisait tourner les anciennes machines soit capable de faire tourner ...
...ue le taux de croissance atteignit pour la dernière fois 2 % : aussitôt, tous les métiers qualifiés sont en tension ; on découvre que l'on manque de gens qualifiés partout, ou que l'on a laissé le temps passer et que, les habitudes de travail étant perdues, il faut se dépêcher de remettre tout le monde à la tâche. Alors, ô miracle, malgré cette tension dans tous les corps de métier, on trouve les travailleurs dont on a besoin, et ce pour la raison que je rappelais il y a quelques instants. Cette main-d'oeuvre a été qualifiée par les savoirs qui lui ont été transmis. L'éducation nationale, qui a conduit 80 % d'une classe d'âge jusqu'au niveau du bac,
mais le cadre du temps législatif programmé me donne le temps d'expliquer nos principes, et je voudrais vous exposer ce à quoi nous croyons, pour que vous compreniez bien quel sera notre angle d'entrée dans la discussion des articles. Nous sommes partisans de la professionnalisation durable. Ce concept signifie qu'il faut rendre le travailleur capable par lui-même de s'adapter au changement inéluctable des machines, puisque, comme je l'ai dit, le cycle est passé de dix à cinq ans. Il faut le rendre capable de s'adapter aux nouvelles conditions de la production. Personne n'a dit qu'un savoir ou une qualification professionnelle était immuable. Le concept doit donc être celui-là. Agissons avec modestie à chaque fois que nous touchons au...
...les CV et autres documents. À chaque fois que l'on ouvre un espace à la marchandisation, ils se jettent dessus. Mais là, il s'agit de la vie des gens, de la reconnaissance qu'ils ont d'eux-mêmes, à travers les métiers qu'ils savent pratiquer. Ces personnes arrivent avec un certificat de compétence valable pour cinq ans. Or la durée de vie d'un modèle automobile est de sept ans. Autrement dit, le travailleur est comme un animal avec une laisse, accroché à son poste de travail, parce qu'il sait faire une ou deux choses, parce qu'il détient une compétence.
...grands groupes. Tout le tissu des petites et moyennes entreprises, lui, passe après et prend ceux qui restent – je ne veux pas les méjuger, je dis simplement comment sont les choses. Et lorsque vous parlez avec les représentants du patronat du bâtiment, de la menuiserie ou de la métallerie, ils vous disent qu'ils ne sont pas d'accord pour que la formation, qui, jusqu'à présent, était donnée à des travailleurs qui la choisissaient librement – ça, c'est la liberté ! – , soit accaparée par tel ou tel grand industriel, telle ou telle grande boîte. Si vous voulez la preuve du contraire, demandez aux jeunes s'ils préfèrent travailler dans le restaurant ou l'hôtel du coin, ou dans une grande chaîne. Tout le monde préfère la grande chaîne, car on y est mieux payé, le travail y est plus fluide – c'est ce que...
... fait massivement ces deux dernières décennies ». Eh bien cela, à mes yeux, c'est une bonne nouvelle. Cela veut dire que nous allons relocaliser ; c'est exactement ce que nous étions ici un certain nombre à proposer. Mais si vous relocalisez, il faut trouver des gens pour le faire ! Que ce soit dans l'agriculture ou dans l'industrie, il ne suffit pas de claquer des doigts pour que surgissent des travailleurs, des ingénieurs, des bacs professionnels – surtout si, entre-temps, on a raccourci la durée de préparation du bac professionnel. Pourquoi était-elle de quatre ans ? Parce qu'il fallait du temps, cette blague ! On l'a ramenée à trois ans, pour faire des économies ; mais combien on en casse en route, de mômes qui étaient capables d'accéder à ce niveau en quatre ans et qui ne le peuvent pas en troi...
...s qui la rendent possible. Sinon, elle n'existe pas ; c'est un leurre, un piège cruel, qui donne aux individus le sentiment qu'ils sont responsables de leur sort – ils le sont, bien sûr, mais bien moins qu'ils ne le croient la plupart du temps, tant on leur a préparé les rails et les locomotives pour les emmener dans des directions qu'ils ne connaissent pas. Nous ne voulons pas qu'on enchaîne un travailleur à sa tâche. Nous ne voulons pas de diplômes régionaux, qui sont de pures rigolades : cela n'existe pas ; une qualification régionale n'a aucun sens ! Le point de départ est une qualification collective. Nous ne voulons pas que le marché se charge de planifier les formations, surtout quand on voit l'échec que représente déjà l'incapacité des élites à comprendre ce qu'est un enseignement profession...
...able ! Ce manque concerne parfois une région entière. Comment se fait-il que la région PACA n'en ait pas un seul ? C'est quand même inouï, non ? Faut-il que tous ces gens aient eu la tête ailleurs, se figurent que le développement du pays était ailleurs, je ne sais où – dans l'économie de services, comme ils disent – , pour qu'ils n'aient pas tenu compte de ces réalités-là ! Nous voulons que les travailleurs acquièrent des qualifications, et non des compétences ; que la valeur d'usage de leur savoir soit sans cesse étendue par le recours aux disciplines académiques, et que sa valeur d'échange – car telle est la double nature du savoir – soit reconnue. Comment faites-vous, si vous avez détruit les conventions collectives s'imposant aux entreprises –
Dans le système français, il y a l'école. On a un diplôme ; ce diplôme est placé dans une convention collective qui est signée avec les travailleurs et les patrons ; à tel diplôme correspond tel niveau d'embauche et tel niveau de salaire. Cela, c'est la République sociale : ça se passe comme ça ; c'est la base. Tu as ton diplôme, ça vaut tant ; donc ta valeur d'usage a une valeur d'échange. Si la convention collective ne s'impose pas à toutes les entreprises, quel est le sens de cette équivalence ? Il n'y en a plus. Si les diplômes changent...