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...s ne pouvons souscrire à cette approche stigmatisante, qui tend à présenter les chômeurs comme des fainéants, pour ne citer qu'un des qualificatifs qui a été employé récemment dans le débat public, alors que la fraude aux allocations ne représente que 0,4 % du total des allocations versées. Cela ne justifie pas la fraude mais montre l'ampleur limitée du phénomène. Personne n'est content d'être au chômage. Il s'agit d'un phénomène massif dans notre pays – les derniers chiffres continuent de le montrer. Le problème auquel nous sommes confrontés est d'ordre économique : c'est la pénurie d'emplois. On nous renvoie souvent à l'argument des 200 000 offres de Pôle emploi non pourvues, mais encore faut-il apprécier la qualité de ces dernières, comme je l'ai indiqué précédemment. Je tiens à rappeler que ...
Non, il n'y a pas que moi, c'est ce que perçoivent les gens. Le chômage n'est pas un choix, mais une situation extrêmement violente que subissent des femmes et des hommes qui ont besoin de travailler et veulent le faire. Bien souvent, ils n'ont pas le choix, pour différentes raisons, liées par exemple au contexte socio-économique du territoire ou à leur formation. Nous pensons qu'au lieu de proposer de telles dispositions, il aurait été plus opportun de prévoir les e...
...ndeurs d'emploi à travers cette rédaction d'un compte rendu mensuel ? Pour diverses raisons, beaucoup ne seront pas capables de répondre à cette obligation. Tout dépendra de l'esprit que l'on souhaitera donner à cette mesure. Mme la ministre vient de nous expliquer qu'il s'agit surtout d'accompagnement, ce qui se comprend un peu mieux. En toute hypothèse, cette disposition ne fera pas reculer le chômage, seule la reprise de l'économie pouvant y parvenir, mais c'est une autre question.
Nous avons besoin d'accompagnement humain et d'une relation suivie entre le demandeur d'emploi et son conseiller lorsque le chômage dure. Les obligations formelles, auxquelles vous allez contraindre un certain nombre de chômeurs avec ces expérimentations, n'auront aucun résultat réel sur leur capacité à trouver un emploi. Au contraire, elles risquent d'ajouter une préoccupation à celles qu'ils ont déjà ; quand on est chômeur, on regarde sa boîte aux lettres le matin, en espérant recevoir une réponse pour l'emploi auquel on a ...
...ou qu'il n'ait pas trouvé le candidat adéquat, il y a un emploi non pourvu pour trois cents chômeurs. Il y a donc quelque chose d'absurde à vouloir accroître le contrôle dans un contexte de pénurie. En revanche, et mon collègue Prud'homme a bien raison de le dire, si vous voulez du contrôle et du carnet de bord, il y a fort à faire dans d'autres domaines. Ainsi, la fraude prétendue à l'assurance-chômage représente 60 millions d'euros, avec un taux de recouvrement de 90 %, alors que celle aux cotisations patronales est estimée à hauteur de 20 milliards – les deux chiffres sont donc sans commune mesure – , avec un famélique taux de recouvrement de 1,5 %. Êtes-vous favorable, madame Iborra, à l'instauration d'un carnet de bord pour les patrons, destiné à suivre le paiement des cotisations patronale...
Le journal de bord que vous proposez, je vous le dis sincèrement, est une honte ! Vous êtes à deux doigts d'imposer aux travailleurs privés d'emploi un traceur pour vérifier leurs allées et venues. Chaque jour, vous trouvez une nouvelle idée pour les culpabiliser : un jour, une fraude minime aux prestations ; le lendemain, le fantasme selon lequel il n'y a du chômage que parce qu'il y a des gens qui ne veulent pas travailler ! Pourtant, selon les chiffres mêmes de Pôle Emploi, 86 % des inscrits mènent leur recherche d'emploi de façon méthodique. Tout cela n'est qu'une diversion visant à éviter de pointer les vrais responsables. Notre amendement propose de remédier à cet état de choses. S'il y a des chômeurs, c'est parce que la politique que vous et vos prédé...
Nous avons déjà débattu de cet amendement, et il a été rejeté. Vous souhaitez que le ministère du travail publie un rapport trimestriel sur les chiffres du chômage ; dans le même temps, vous demandez depuis tout à l'heure un renforcement des moyens alloués à Pôle Emploi et à l'accompagnement des demandeurs d'emploi. Plutôt que de rédiger des rapports, je préfère que les services du ministère se concentrent sur ces missions essentielles. Avis défavorable.
J'aimerais m'attarder un peu sur l'article 34, non pas en raison de son importance dans l'économie générale du projet de loi, mais parce que l'expérimentation prévue, contrairement à ce qu'affirmait notre collègue du groupe La République en marche, démontre bien l'absurdité et le cynisme de celui-ci. Je commencerai par la phrase suivante : « Les causes individuelles du chômage, fréquemment mises en avant comme les principales, ou bien n'ont qu'une action infime, ou bien ne sont pas vraiment individuelles. » Madame la ministre, ces propos répondent à votre projet de loi, et c'est très bien. Ils ont plus d'un siècle, et c'est fâcheux. En effet, ils sont extraits de travaux du grand sociologue Max Lazard publiés en 1912, lesquels ont définitivement démontré que les propri...
Si des gens sont au chômage, chers collègues, c'est qu'il n'y a pas assez d'emplois. Chaque année, 200 000 emplois nets sont créés, ce qui ne suffit aucunement à absorber les millions de chômeurs dont vous avez hérité et dont vous vous acharnez à augmenter encore les effectifs. Face à cette situation, que proposez-vous ? On en pleurerait presque : accentuer la pression sur les chômeurs afin qu'ils retrouvent des emplois do...
… et que la moitié des individus en situation d'illettrisme vivent en zone rurale, et 10 % d'entre eux en zone urbaine sensible. Voici le visage de ceux auxquels vous retirez leurs droits fondamentaux ! Ils peuvent cotiser pour le chômage chaque mois, mais n'auront pas le droit d'être couverts ! Vous inventez donc une expérimentation infantilisante pour les demandeurs d'emploi et pour ceux qui sont en recherche d'emploi, et faites peser sur les chômeurs le poids de la culpabilité et du sentiment de faute résultant de leur situation de chômage, alors même que celui-ci devrait être considéré comme un problème de société et qu'un ch...
J'inscris mes pas dans ceux de l'orateur précédent. Il faut avoir été au chômage pour comprendre les difficultés morales que connaissent les chômeurs. Lorsqu'on est en échec, lorsqu'on est au chômage, l'essentiel, que le projet de loi oublie, c'est l'accompagnement. Ce n'est pas un journal de bord qui remplacera l'accompagnement et le suivi de personnes qui ont besoin d'être non pas remotivées, mais soutenues, de retrouver une certaine dignité et de sortir de l'échec. Cela, ...
Il faut repartir de données objectives. Aujourd'hui, il y a en France 200 000 créations d'emplois nettes par an. Vous n'avez qu'à imaginer le chômage comme une file d'attente composée de 6 millions de personnes : vous comprenez bien le problème. Cela ne sert donc à rien de culpabiliser quelqu'un en lui disant qu'il est chômeur parce qu'il n'a pas assez bien travaillé à l'école ou parce qu'il n'a pas assez bien cherché un emploi. Le problème – nous le disons depuis le début – , c'est la pénurie d'emplois ! Cela ne sert à rien d'infantiliser le...