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...se en cause devant le Parlement constitué en Haute Cour, dans l'hypothèse d'un manquement à ses devoirs manifestement incompatible avec l'exercice de son mandat. Nous sommes profondément attachés à cet équilibre institutionnel, qui repose sur les articles 5, 20 et 49 de notre Constitution. Alors que le Président de la République a lui-même acté qu'il était le seul responsable de l'affaire Macron-Benalla, rappeler ces évidences institutionnelles pourrait conduire à considérer que cette sinistre affaire est close. Mais nous pensons qu'alimentée par des zones d'ombre, des contradictions, des mensonges d'un grand nombre de protagonistes et du président Macron lui-même,qu'elle ne fait que commencer
Parce que cette affaire a été révélée, nous avons appris que M. Benalla, barbouze s'il en est, …
Quinze jours de suspension, alors que les faits reprochés à M. Benalla auraient, pour un gardien de la paix, conduit à une exclusion de fonction minimale de six mois et, selon les éléments de contexte, à une révocation pure et simple du fonctionnaire. Au commencement, il y a donc deux poids, deux mesures, et un régime de faveur qui a été décidé par M. Macron lui-même. Comment voulez-vous que, dans ces conditions, nos policiers, nos gendarmes, nos fonctionnaires fas...
M. Benalla s'est vu attribué, début juillet, un grand logement de fonction, sans doute pour le réconforter de sa courte et fictive suspension de service !
M. Benalla a participé à la cérémonie de panthéonisation de Simone Veil et aux festivités organisées en l'honneur de l'équipe de France de football à l'Élysée.
Comment tout cela a-t-il été rendu possible ? Pourquoi personne n'a osé dire « stop » à ce scandale, qui n'est pas la dérive d'un homme jeune, immature et impulsif : ce scandale, c'est celui du chef de l'État – il l'a reconnu – , qui a protégé et privilégié un homme qui lui a rendu des services ? Que M. Macron soit fidèle en amitié et soit redevable des services rendus par M. Benalla pendant sa campagne électorale, on aurait même pu en être ému, mais quelque chose a changé depuis mai 2017 : M. Macron est Président de la République, chef de l'État…
On touche là à la première question d'ordre institutionnel qui nous préoccupe. À la lumière de ce scandale, après avoir appris que M. Benalla avait été chargé d'une mission de réorganisation de la sécurité du Présiden t de la République, après avoir appris que M. Macron a chargé M. Kohler de lui faire des propositions en la matière, après avoir appris que la sécurité était, depuis quelques mois, composé d'hommes qui n'ont rien à y faire, nous demandons que l'organisation de la sécurité du Président soit désormais définie par la loi.
C'est finalement ce que les Français retiendront de cette affaire Macron-Benalla. Il est dit que les Français n'aimeraient pas leurs parlementaires. À leur décharge, la loi de 2017, cette loi pour une République exemplaire, promesse de campagne de M. Macron, …
Ils mesurent également que, pour lutter contre les dérives morales et sanctionner les abus de pouvoir manifestes, nous avons besoin d'une justice indépendante, d'une presse libre, d'un Parlement fort et respecté. Le 9 juillet dernier, devant le Congrès, j'ai demandé si nous allions donner un chèque en blanc à M. Macron pour réduire les pouvoirs du Parlement. À la lumière de l'affaire Macron-Benalla, il est urgent de résister à la tendance d'un pouvoir technocratique, éloigné du terrain, coupé des réalités. Affaiblir l'Assemblée nationale, s'attaquer au bicamérisme, créer des circonscriptions à taille inhumaine, instaurer le scrutin proportionnel qui fabrique des élus hors sol seraient des évolutions constitutionnelles dangereuses.
nous avons trop de respect pour la fonction présidentielle – , mais pour exercer notre responsabilité première : le contrôle de l'action du Gouvernement. Or votre gouvernement, qui est aussi celui de M. Macron, a failli. Il a failli par faiblesse, par lâcheté, en laissant M. Benalla asseoir son pouvoir.
...issent entendre le Gouvernement et s'exprimer sur sa responsabilité. Ensemble donc, mais chacun restant soi « au coeur du commun combat », avec ses particularités, à l'image de la rose et du réséda d'Aragon ; chacun de nos trois groupes développera sa propre analyse et ses motifs le conduisant à censurer le Gouvernement. Nous nous retrouverons sans aucun doute sur un constat : l'affaire « Macron-Benalla », révélée par le journal Le Monde, a permis de lever le voile sur la réalité de l'exercice du pouvoir par le Président de la République. Lui, qui avait fait de la moralisation de la vie publique l'une des promesses majeures de sa campagne, se trouve aujourd'hui empêtré dans ce qu'il faut bien appeler un scandale d'État.
« La scène [où le collaborateur d'Emmanuel Macron malmène des manifestants] est choquante », estime le Washington Post. Pour le quotidien espagnol El Mundo, « le nom d'Alexandre Benalla ternira à jamais le mandat [du président] ».
En Italie, La Repubblica souligne que « le scandale Benalla révèle les faiblesses de sa fulgurante ascension vers le pouvoir, ce "hold-up du siècle" mené avec un groupe d'aventuriers ». Mais, au-delà de l'affaire en elle-même, ce qui apparaît stupéfiant, c'est la gestion de la communication par l'Élysée et le long silence de l'exécutif. Pour les médias allemands, l'image du président a été écornée : « Il était vraiment vu comme le président jeune, dynami...
Pour le groupe GDR et les députés communistes, ce scandale révèle surtout les dérives que produit un régime hyper-présidentialiste. Ce n'est pas une simple petite affaire policière ni le comportement isolé d'un seul homme ou de quelque « cabinet noir » qui sont en cause aujourd'hui. Bien au-delà d'une simple « affaire d'été », pour reprendre les propos d'Alexandre Benalla, c'est précisément l'ultra-concentration des pouvoirs aux mains d'un monarque élu
… les dysfonctionnements graves de nos institutions révélés par l'affaire « Macron-Benalla » soulignent la menace que fait peser cette dérive autocratique sur l'État de droit. L'esprit clanique qui anime le sommet de l'État est contraire aux exigences de la culture républicaine. Il conduit l'exécutif à oublier ce que formulait si bien Roger Caillois : « Tout pouvoir vient d'une discipline et se corrompt dès qu'on en néglige les contraintes. »
La crise que nous vivons engage la responsabilité du Gouvernement, mais aussi celle du Président la République, qui a déclaré être « le seul responsable » dans l'affaire dite « Benalla ». Cet aveu de responsabilité n'est pas sans conséquence. Certes, la Constitution de la Ve République est particulièrement protectrice – et il le sait – à son égard, puisque, selon l'article 67, « le Président de la République n'est pas responsable des actes accomplis en cette qualité ». Une irresponsabilité de principe qui ne saurait omettre l'hypothèse évoquée par l'article 68, lequel prévoit ...
...résentation nationale de s'interroger quant à l'opportunité d'enclencher cette procédure de destitution. Le fait, notamment, de ne pas avoir directement ou indirectement demandé à saisir le procureur de la République, comme l'y obligeait l'article 40 du code de procédure pénale, pourrait fonder ce manquement. Bien évidemment, la responsabilité directe du Président de la République dans l'affaire Benalla ne saurait nous faire oublier la responsabilité du Gouvernement dans la politique menée depuis le début de la législature, une politique sociale d'une violence inouïe à rencontre des salariés, des personnes privées d'emplois, des retraités, des jeunes…
... président Chassaigne, à avoir une pensée pour Jean Jaurès. Permettez-moi d'en avoir une pour le général de Gaulle, qui disait : « Il faut prendre les choses comme elles sont, car on ne fait pas de politique autrement que sur des réalités ». Chacun devrait méditer ces paroles, qui nous invitent à nous concentrer sur les faits, et uniquement les faits. Les faits révélés dans le cadre de l'affaire Benalla sont graves. Nous avons tous été choqués par les images où l'on voit un collaborateur de l'Elysée brutaliser des manifestants. Même s'il faut replacer les faits dans leur contexte, rien ne justifie qu'une personne non investie des pouvoirs de police intervienne dans une opération de maintien de l'ordre, qui plus est aussi brutalement. Nos compatriotes ont le droit de connaître la vérité. Le parq...