Interventions sur "joueur"

18 interventions trouvées.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaOlga Givernet :

... historiques. La privation de La Française des jeux n'empêchera sûrement pas ce genre d'actions dans le futur, comme elle n'empêchera pas la collecte des quelque 3 milliards de taxes perçus par l'État. Mais aujourd'hui l'État est juge et partie : il est collecteur de taxes, actionnaire et régulateur. Dans ce dernier rôle, il lui incombe notamment de prévenir le jeu des mineurs et de protéger les joueurs contre l'addiction, mais aussi d'empêcher les activités frauduleuses, comme le blanchiment d'argent. C'est pourquoi l'Assemblée nationale préconise l'instauration d'un régulateur unique et indépendant. Nous travaillons sur ce sujet depuis plusieurs mois dans le cadre du suivi d'un rapport d'information relatif à la régulation des jeux d'argent et de hasard que j'ai rendu avec mon collègue Régis ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Paul Dufrègne :

... problématique plus effectives et efficaces » pour les pratiques dans le champ régulé. De tels constats obligent à la vigilance et devraient a minima interroger la puissance publique sur sa capacité à agir efficacement contre les dérives du jeu. À notre grand désarroi, il n'en est rien ici. Pire, le Gouvernement table sur le fait qu'un opérateur privé aura le souci de s'inquiéter de la santé des joueurs, quand bien même cette politique préventive viendrait réduire les profits. Rappelons-nous du précédent du Rapido, jeu retiré de la commercialisation, car jugé trop addictif. Comment aurait agi un opérateur privé en pareille circonstance ? La réponse semble évidente. En commission, M. le ministre s'est plu à citer Fédor Dostoïevski, oubliant de préciser que Dostoïevski lui-même était un joueur ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRégis Juanico :

...aujourd'hui une régulation puissante, interne, dont je pense que le meilleur garant reste l'État. Aujourd'hui, le jeu se développe : 56 % de Français jouent et leur mise moyenne s'accroît progressivement chaque année. C'est une réalité. Même si La Française des jeux a perdu quelques-uns de ses 26 millions de clients ces dernières années, ce chiffre remonte. L'objectif est d'atteindre 1 million de joueurs supplémentaires en 2020. Je veux aussi vous alerter sur le contexte de forte croissance des paris sportifs. Après la Coupe du monde, tous les opérateurs ont noté une augmentation très importante des mises sur les paris sportifs, qui atteindront 6,7 milliards d'euros en 2018, contre 5 milliards en 2017. Le jeu, aujourd'hui, se développe donc de façon importante. L'Observatoire des jeux et de no...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDaniel Fasquelle :

...endre très au sérieux. Les jeux sont un secteur d'activité à part. Vous ne pouvez pas les considérer comme une activité de service comme une autre, qui peut être livrée au marché. L'Union européenne le reconnaît puisqu'elle permet aux États de réglementer cette activité. Nous craignons que toutes les mesures mises en oeuvre pour lutter contre l'addiction soient remises en cause et que demain, des joueurs qui étaient jusque-là protégés ne le soient plus. Pour terminer, nous avons besoin d'une autorité unique qui régule tous les jeux, pas seulement certains d'entre eux. Nous attendons de votre part des propositions fortes, pas des demi-mesures, en matière de régulation. Ces enjeux sont majeurs. Il ne faut pas les sous-estimer. Sans réponse de votre part sur les différents points que j'ai soulevé...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPierre Dharréville :

...ire d'Europe. Ce jeu véhicule jusqu'à la caricature le modèle libéral d'accumulation stérile des profits. On voit donc bien que le jeu correspond à un modèle social, remplit une fonction sociale. Si l'on envisageait les choses autrement, on pourrait concevoir d'autres modèles de jeu, par exemple des jeux de loterie offrant des gains plus raisonnables et répartis entre un nombre plus important de joueurs. Une telle option serait beaucoup plus saine du point de vue social, mais ce n'est guère ce qui est en train de se développer avec l'amplification des logiques de jeu que Régis Juanico a décrites. Si nous voulons continuer à réfléchir sur ces enjeux et à peser, il nous semble tout à fait nécessaire de conserver la maîtrise dont nous disposons actuellement sur La Française des jeux. Au-delà de t...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFabien Di Filippo :

...nserver un contrôle sur les stratégies commerciales et financières des jeux ou décider de l'opportunité de pousser ou de modifier les jeux à gratter ou les jeux de tirage, comme le Rapido. Nous souhaitons qu'il conserve un moyen de pression important sur des sujets qui, quoi qu'on dise, tiennent à la santé publique, compte tenu des risques d'addiction, d'endettement et d'isolement que courent les joueurs. Il doit posséder au sein de l'entreprise un moyen d'action immédiat qui lui permette d'orienter les pratiques.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlexis Corbière :

... la vérité des chiffres. L'essentiel n'est pas là. Personne ici ne s'oppose aux jeux, mais regardons la réalité en face, « avec pragmatisme » comme vous aimez à le dire : on joue de plus en plus. Les chiffres rapportés par notre collègue Juanico sont parlants à cet égard : chaque année, 40 000 personnes perdent leur emploi en raison de leur addiction croissante au jeu. Non seulement le nombre de joueurs augmente, mais le nombre de joueurs dits à risque est passé de 400 000 en 2010 à plus d'un million aujourd'hui. Contestez-vous cette évolution ? Elle est due notamment au fait qu'il est de plus en plus facile de jouer en ligne grâce aux smartphones. Surtout, les catégories sociales qui jouent le plus sont aussi celles qui sont le plus touchées par la précarité et la baisse du pouvoir d'achat. C...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCaroline Fiat :

...eprise est privatisée ! Vous parlez de divertissement, et c'en est peut-être un pour ceux qui ont les moyens de jouer. Ce que je trouve insupportable, c'est que l'on utilise ce mot pour désigner une maladie : l'addiction est une maladie, et une maladie n'est pas un divertissement, j'aimerais bien que cela soit clair sur ces bancs. Il existe actuellement une plateforme téléphonique permettant aux joueurs à risque de bénéficier d'un soutien psychologique. Ce dispositif sera-t-il maintenu une fois que l'État ne contrôlera plus La Française des jeux ? J'ai un méchant doute à ce sujet. Je veux bien croire que tout le monde, ici, n'est pas né avec une cuillère d'argent dans la bouche. Dans ce cas, vous savez ce que c'est qu'avoir 50 euros en poche et 300 euros de factures à payer.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRégis Juanico :

...es pistes pour la future régulation des jeux d'argent et de hasard, sans répondre, d'ailleurs, à la question précise que j'avais posée sur les résultats de la mission menée par l'IGF et le Conseil d'État, que vous avez diligentée et qui devait vous remettre ses conclusions fin septembre – peut-être pourrez-vous nous en reparler. Vous avez insisté sur la nécessité d'encadrer les taux de retour aux joueurs et sur la question de la catégorie des jeux autorisés. Nous en reparlerons sans doute un peu plus tard. En commission spéciale, vous avez demandé à Olga Givernet de bien vouloir retirer un amendement, au motif qu'une précision du périmètre des jeux de loterie, d'une part, et des jeux de grattage et de tirage, d'autre part, conduirait La Française des jeux à retirer entre dix-neuf et vingt-six j...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaIan Boucard :

Il s'agit d'un amendement de mon collègue Daniel Fasquelle. La proportion maximale des sommes versées aux joueurs par La Française des jeux, c'est-à-dire le taux de retour aux joueurs, s'élève aujourd'hui à 75 %. La fixation d'un tel taux répond d'abord à un objectif de lutte contre l'addiction, c'est-à-dire à un enjeu de santé publique qui est l'une des justifications de l'existence d'un monopole, compte tenu notamment des exigences européennes. Or, la persistance d'un monopole d'une FDJ privatisée nécessi...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRégis Juanico :

...ur le fait que, comme cela a été dit, nous soyons aujourd'hui inondés de messages des opérateurs du secteur des jeux d'argent et de hasard, même si des messages de modération sont également diffusés. L'un des instruments sur lequel nous pouvons jouer en termes d'encadrement et de maîtrise de l'expansion et du développement de nouveaux jeux, notamment des plus addictifs, est le taux de retour aux joueurs – c'est-à-dire ce qui revient à ces derniers. Ce taux est très fort dans les casinos, où il est de 95 %, et moins fort, en moyenne, pour La Française des jeux, où il se situe autour de 67 à 70 %, ce qui est une bonne garantie. L'amendement vise à limiter de façon générale le taux de retour aux joueurs à 75 % pour tous les jeux de La Française des jeux.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarie Lebec, rapporteure de la commission spéciale :

... ne restituant pas toujours l'intégralité des avoirs. L'absence de définition est justement, en l'espèce, source de contentieux, aussi préférons-nous plafonner les sommes que peuvent percevoir les opérateurs de jeux. Ces dérives nuisent aux particuliers qui ne récupèrent pas l'intégralité des sommes affichées sur leur compte, sans justification de la part des opérateurs, mais aussi à l'État si le joueur ne réclame pas son dû.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRégis Juanico :

Ce sous-amendement tend à préciser que l'obligation de vérifier l'inscription des joueurs potentiels au fichier des interdits de jeu est une obligation continue et non ponctuelle. À toute connexion d'un joueur à son compte client, La Française des jeux et le Pari mutuel urbain devront interroger le fichier des interdits de jeu du ministère de l'intérieur.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaIan Boucard :

Nous comprenons bien la logique du sous-amendement de M. Juanico. Le fichier des interdits de jeu est consulté à chaque fois qu'un joueur se présente à un casino. Même si son addiction le poussait à venir tous les jours, il serait vérifié tous les jours qu'il n'est pas inscrit à ce fichier ! Si l'on veut parvenir à une régulation commune, il faudrait mettre en place le même dispositif sur les sites internet cités. J'irais même plus loin que M. Juanico en proposant d'étendre cette mesure à l'ensemble des sites internet ! Vous évoqui...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarie Lebec, rapporteure de la commission spéciale :

La rédaction proposée permettra une mise à jour régulière des fichiers des joueurs. La périodicité sera définie par décret, mais il va sans dire que la vérification n'aura pas lieu tous les dix ans.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Woerth :

...d avec cet amendement. La régulation est une façon de rendre libre. Sans régulation, il n'y a pas de liberté possible. C'est dans cet esprit que la loi de 2010 a été adoptée, dont l'application a permis de faire passer dans le cadre légal une bonne partie des jeux en ligne. Cela étant, un certain nombre d'offres échappent encore à toute réglementation, créant ainsi une forme d'addiction chez les joueurs. Des centaines de milliers de joueurs se connectent à des sites en dehors de toute régulation. Cet amendement tend à tirer les conséquences des progrès réalisés en ouvrant le périmètre des jeux en ligne, légaux et régulés, aux jeux de cercle, de contrepartie et de machine à sous. Ces jeux seraient ainsi soumis à la taxation. Les montants, en ce domaine, sont importants, comme en attestent plus...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarie Lebec, rapporteure de la commission spéciale :

...h, mais le débat reste le même : en ouvrant davantage le périmètre des jeux en ligne, allons-nous tuer l'accès illégal à ces offres ? Cette perspective obligerait à libéraliser les jeux d'argent en ligne, à augmenter encore davantage l'offre disponible, ce qui emporterait le risque d'aggraver les pathologies. Les machines à sous comptent parmi les jeux les plus addictifs car le taux de retour au joueur y est particulièrement élevé. En les mettant en ligne, nous les rendrions accessibles 24 heures sur 24, sept jours sur sept, ce qui aurait aussi des conséquences très importantes pour les casinos, notamment au niveau de l'emploi. Vous avez soulevé, par ailleurs, l'existence d'une offre illégale. C'est une réalité, puisque l'ARJEL a fermé treize sites entre 2017 et 2018. Mais il appartient justem...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDaniel Fasquelle :

C'est extraordinaire ! Vous nous expliquez qu'il ne faut surtout pas autoriser le déploiement des machines à sous sur internet car elles sont dangereuses et pourraient favoriser l'addiction des joueurs, mais vous ne nous répondez pas quant au périmètre du monopole de La Française des jeux. Une fois la loi votée, quel mécanisme empêchera cette société de déployer des machines à sous dans ses points de vente et sur internet ? Nous n'avons aucune garantie à ce sujet. Pour une fois, je ne partage pas l'avis d'Éric Woerth, car je ne suis pas favorable à l'amendement. Mais je profite de son examen ...