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Ma remarque vaudra pour la réforme du code civil comme pour d'autres choses. Il existe deux dangers : ne pas faire ou sembler faire. Ne pas faire revient à s'en remettre, pour le code civil, à la définition du code Napoléon, selon lequel la société est simplement une assemblée d'actionnaires qui recherchent le profit. Même si je comprends vos réserves, monsieur Fasquelle, pas un seul dirigeant d'entreprise ne dira, individuellement, qu'il ne prend pas en compte, pour son intérêt propre et pour l'intérêt général, l'environnement et le droit des salariés. On ne peut pas en rester au code Napoléon : il faut absolument actualiser, quelques siècles plus tard, cette définition. Les exempl...
...er Yvonne Muller : « L'intérêt social ne doit pas être confondu avec l'objet social et oblige, de ce fait, à poser l'intégration de la responsabilité sociale des entreprises dans la société en ces termes : si l'objet social peut être défini comme l'ensemble des activités déterminées par les statuts qu'une société peut exercer – autrement dit son programme statutaire – conformément à l'intérêt des actionnaires, l'intérêt social traduit, au-delà de l'approche contractuelle mais aussi institutionnelle, de la société, l'intérêt supérieur de l'entreprise entendu comme entité économique, ayant des finalités propres et distinctes de celles de ses seuls actionnaires ». Votre amendement vise finalement à transposer l'intérêt commun des actionnaires de l'article 1832 du code civil à l'article 1833, ce qui est...
...et des finances, que l'étymologie a de l'importance. Introduire, en creux, l'entreprise comme communauté de travail dans le code civil, c'est-à-dire lui donner une existence juridique, serait une première, dont l'audace serait sans aucun danger pour le droit. L'entreprise n'est pas une aire qui n'appartient à personne, c'est une communauté de travail réunissant des dirigeants, des salariés et des actionnaires, lesquels apportent les capitaux. Cette définition en creux de l'entreprise nous tient à coeur. Affirmer que celle-ci agit « en tenant compte », c'est la faire entrer dans une logique de comptabilité, où il convient de rendre compte : l'expression est plus forte et plus juste que « prendre en considération ». Enfin, « tenir compte des enjeux », ce n'est pas la même chose que « tenir compte des ...
Je vous retourne votre question, madame la rapporteure thématique : où placer le curseur permettant de définir un partage satisfaisant de la valeur ? On sait en tout cas qu'aujourd'hui, un salarié travaille en moyenne trente à quarante jours par an pour rémunérer les actionnaires. Est-ce tolérable ? Pour moi, non. Dans certaines grosses sociétés, notamment celles du CAC 40, l'écart de salaire – nous y reviendrons tout à l'heure – est en moyenne de 1 à 257. Ce curseur-là est-il bien placé ? Je ne le pense pas. Certes, nous pouvons travailler ensemble à la définition d'un partage équitable de la valeur, mais vous voyez bien que la situation actuelle n'est pas tolérable. B...