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...par les eurotièdes, le démantèlement, à Nice, du système communautaire, la fuite en avant en direction de la Turquie et le refus suicidaire de prolonger l'Europe monétaire par une politique économique commune. Ajoutons à cela l'étalement de nos divisions dans l'affaire irakienne. Ce cycle mortifère a marqué le pas il y a deux ans, quand le Premier ministre Tsipras a compris et fait comprendre au peuple grec que son avenir était en Europe et que rien ne serait pire pour son pays que de sortir de l'euro. Aujourd'hui, l'Europe continue d'agacer, mais l'anti-Europe a cessé de séduire. Depuis lors, de Vienne à Madrid, de La Haye à Paris, et même – preuve par l'absurde de l'introuvable alternative – de Londres à Washington, le cycle de l'enlisement se retourne progressivement. Ce retournement procèd...
...éants de demain peuvent être européens si nous prenons le temps de les construire, comme nous avons commencé à le faire avec Airbus : les noces entre Alstom et Siemens sont annoncées, et nous suivrons ce dossier avec vigilance, et l'entreprise STX peut constituer un embryon d'entreprise européenne. Jean Monnet disait que les pays d'Europe avaient besoin de marchés plus larges pour assurer à leur peuple la prospérité que les conditions modernes rendent possible et par conséquent nécessaire. Depuis, nos marchés ont bien évolué, mais la question demeure : comment faire pour que l'Europe reste une locomotive dans le monde de demain ? À notre sens, des accords de libre-échange permettraient aux États membres de mener une politique commerciale et industrielle de partenariat commune à l'échelle mondi...
...Elle est évoquée dix-huit fois dans le discours de la Sorbonne, mais elle n'est jamais définie. La souveraineté, c'est l'autorité sans partage d'un groupe sur la population qui le compose et le territoire qu'il occupe. Et la légitimité de cette autorité sans partage, c'est la démocratie. C'est parce que la loi est votée par tous qu'elle s'applique à tous. Il n'y a donc de souveraineté que dans le peuple, et il n'y a de communauté que la communauté légale constituée par le peuple constituant qui décide des lois qui s'appliquent à lui. Voilà où est la souveraineté de la France : dans son peuple. Et cette définition est celle de son histoire ; il n'en existe pas d'autre. Il n'y a pas de lieu de la souveraineté. Il ne faut pas confondre la souveraineté et la puissance. La puissance de la France est ...
Elle est liée à la souveraineté du peuple, parce que c'est le peuple qui a toujours tiré la France des impasses dans lesquelles ses élites maintes fois l'ont enfermée. Je vous mets en garde contre l'idée qu'au paradigme central de l'autorité populaire viendraient se substituer des chiffons rouges qu'on partagerait. L'Europe de la défense serait ainsi devenue la nouvelle mode, par exemple, et on en oublie quel sort a connu la Communauté ...
Ce qui tue l'Europe, c'est d'avoir rendu impossible l'expression d'un intérêt général européen, c'est-à-dire d'avoir empêché son peuple, ses peuples de constituer ensemble un intérêt général, qui est nécessairement un intérêt social. Les traités européens interdisent l'harmonisation sociale, ils interdisent l'harmonisation fiscale. Ils ne connaissent qu'une règle : la concurrence libre et non faussée, c'est-à-dire la compétition de chacun contre tous à l'intérieur des nations et entre les nations. C'est parce qu'on agit de cette ...
Voilà ce qui tue l'Europe plus que tout autre égoïsme, plus que toute autre construction bureaucratique incompréhensible. Il faut donc changer de cap. Ce sera l'objet de cette élection, du moins c'est ce que je souhaite ; et cela doit apparaître aussi clairement que possible. On m'a soutenu que, parce qu'il y avait un Parlement européen, le peuple était représenté, mais ce n'est pas du tout le cas. Le Parlement européen est le seul Parlement au monde qui n'a pas la possibilité de proposer une loi. Dans le meilleur des cas, il partage son pouvoir avec la Commission et le Conseil ; le reste du temps, c'est-à-dire 70 % de l'activité du Parlement européen, les textes pourraient tout aussi bien être votés dans un club de philatélistes, car ils ...
Madame et monsieur les ministres, mesdames les présidentes de commission, mes chers collègues, avec ce débat, nous avons l'occasion de revenir sur les causes profondes de la crise existentielle qui mine l'Europe. Je ferai tout d'abord un constat : si le lien de confiance entre les peuples et l'Union européenne est si gravement atteint, c'est le résultat, non pas de la défiance populaire envers un bouc émissaire mais, comme le disait Pierre Bourdieu, de la mise en pratique d'une utopie, le néolibéralisme, convertie en programme politique. Oui, c'est bien le fruit abîmé d'un programme politique dont nous héritons aujourd'hui, un programme aux orientations économiques et monétaires ...
..., parlons plus d'Europe, allons au fond des choses, ne cachons rien ! Surtout, changeons l'Europe néolibérale qui se détruit elle-même ! Rendons-la à la souveraineté populaire, exigeons des actes forts en rupture avec les politiques menées depuis trente ans. Faisons en sorte qu'elle ne soit plus une simple constellation d'or sur un drapeau qui se mêle désormais aux plis des drapeaux de chacun des peuples qui la constituent !
...on européenne. Nous devons tenter de répondre à cet enjeu vital sous peine de voir l'euroscepticisme, le rejet, l'europhobie, le désamour, la désaffection continuer de croître partout en Europe. Des exemples nous ont encore été donnés récemment. Le Président de la République n'esquive pas ce sujet. Comme lui, et beaucoup d'autres, je considère que l'Union européenne ne peut pas se faire sans les peuples, et surtout pas contre les peuples – ce serait pire que tout. Mais la réponse apportée par le Président Emmanuel Macron tient en deux pistes, essentiellement : les conventions démocratiques et les listes transnationales. Autant il y a peu à redire des conventions démocratiques – notre groupe serait prêt à participer à l'exercice pour peu que ces conventions soient véritablement démocratiques, o...
...i à nous. Céderons-nous à la tentation du repli ou oserons-nous tendre la main ? Céderons-nous au conformisme ou oserons-nous faire le pari fou de l'avenir ? La première tentation existe, c'est bien sûr celle de la facilité. Celle de considérer que l'Europe a rempli son oeuvre. Elle a assuré la reconstruction de notre continent, elle a assuré les conditions de la prospérité, elle a réconcilié des peuples que l'histoire avait déchirés. Et c'est parce qu'elle a réussi ce pourquoi elle avait été créée que nous n'en aurions plus besoin. À cet argumentaire, nous pourrions ajouter que l'Europe ne répond plus aux préoccupations qui sont celles de nos concitoyens aujourd'hui. Elle ne sait pas nous protéger contre les grandes migrations qui bousculent l'Europe au Sud. Elle ne sait pas nous protéger cont...
...conomie réelle au bénéfice du développement durable et de l'emploi ? Oserons-nous lancer une véritable politique de recherche sur les énergies de demain ? Oserons-nous nous affranchir de l'unanimité pour avancer sur ces sujets autour d'un noyau dur d'États – la zone euro ou un espace plus restreint – partageant la même vision de l'avenir ? Et surtout, oserons-nous le faire à temps, avant que les peuples, à la fois déçus par l'incapacité de l'Europe à se réformer et enfermés dans l'illusion mortelle d'une paix à jamais acquise, ne finissent, maille après maille, par déconstruire l'oeuvre de nos prédécesseurs ? Oui, mesdames et messieurs, le débat ouvert, avec un courage inégalé depuis plus de vingt-cinq ans, par le Président Emmanuel Macron, nécessitera, pour y répondre, un acte de foi. Un acte...
...e de la croissance économique, l'Europe de la culture, l'Europe de la paix mais surtout l'Europe de la solidarité. Le citoyen européen doit comprendre la force de l'Europe, telle que l'espéraient ses pères fondateurs. Pour cela, une seule voie, la refondation d'une Europe souveraine, unie et démocratique. Les conventions démocratiques pour la refondation de l'Europe ont vocation à impliquer les peuples européens, à les informer, à communiquer et dialoguer pour que chacun connaisse l'Europe et ses institutions et participe à son renouveau. La volonté n'est pas d'imposer mais de proposer, de développer une méthode participative. Il est nécessaire d'ouvrir un processus de discussions avec et entre les États membres mais également avec et entre les citoyens. Si l'objectif de ces conventions démocr...
La ligne rouge est tracée : oui nous sommes européens, mais jamais nous n'accepterons que cette construction européenne se fasse au détriment des peuples, en acceptant un fédéralisme plus fort dans lequel le seul avenir proposé serait celui de la dilution des prérogatives des États et donc de leur souveraineté.
Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, je suis issu d'un petit peuple de Méditerranée. Depuis des siècles, des hommes et des femmes sont venus de tous les horizons se fondre dans un sentiment commun d'appartenance à ce peuple, le peuple corse. Cette fusion et cette appartenance, chaque jour confirmées, sont notre fierté et notre raison d'être politique. Elles devront être inscrites dans la loi, et je suis sûr qu'elles le seront bientôt. La destinée nous a placés a...
...d'une mondialisation globale, il est nécessaire de nous armer du droit pour renforcer la protection de tous les travailleurs de l'Union. Protéger et faciliter sont les fers de lance des négociations européennes sur le travail. Aussi, nous soutenons la régulation des durées de détachement et encourageons la création d'une agence européenne qui facilite le contrôle du travail détaché. L'Europe des peuples n'est pas uniquement économique ou financière. L'Europe, c'est l'adhésion à une union protectrice, solidaire : celle qui parle du quotidien, des conditions de travail, des moyens de lutter contre la pauvreté. Les salariés détachés qui travaillent en France doivent bénéficier des mêmes conditions d'emplois que les travailleurs français, notamment de la même rémunération globale. Nous y tenons ! ...
...Les bénéfices économiques de cette ouverture sont réels et indéniables, et doivent maintenant être mieux partagés. L'Europe ne doit pas se réduire à un espace financier froid ; elle doit être protectrice pour les plus faibles et combative contre ceux qui oublient que notre planète est en danger. C'est par l'harmonisation des normes que nous créerons une cohérence européenne et que la défiance des peuples s'atténuera. L'Europe doit être à la hauteur des enjeux de notre siècle. Protéger nos concitoyens, c'est construire une véritable Europe de la défense, mettant en commun ses atouts militaires et parlant d'une seule et même voix. Mais protéger les Européens, c'est aussi porter l'idée d'une gouvernance monétaire européenne forte et équilibrée. Réconcilier, cela passe aussi par un processus démocr...