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...mes chers collègues, on peut difficilement le contester, je crois : il y a un moment Europe et, au coeur de ce moment, il y a un moment Macron en Europe. La première question qui se pose à nous, au Gouvernement comme au Parlement, est : « De quoi ce moment est-il fait ? » Si nous n'y répondons pas clairement, nous serons incapables d'organiser, sur des bases sérieuses, une relance cohérente de l'Union européenne. Ce que nous vivons, selon moi, c'est à la fois l'épuisement d'un cycle, la renaissance d'une menace et la découverte d'un inéluctable. L'épuisement d'un cycle, d'abord. Aujourd'hui s'achève une période de vingt années d'enlisement de la construction européenne, caractérisée, au milieu des années 1990, par la relève des eurofervents par les eurotièdes, le démantèlement, à Nice, du sys...
Oui, c'est certain. Le Président de la République a, dans ses discours d'Athènes et de la Sorbonne, pris toute la mesure des effets de cette nouvelle prise de conscience européenne. Il a compris que l'on sortirait de la crise de l'Union, non pas par la pause – on ne répare pas une voiture arrêtée en la maintenant à l'arrêt – , mais par un sursaut et un supplément d'ambition européenne.
...itions françaises est totalement indexée sur le courage avec lequel le Gouvernement conduira le redressement des finances publiques. Et, je dois le dire, il en faudra plus que l'actuel projet de loi de finances pour apaiser, notamment, une opinion allemande échaudée par des années de fausses promesses. La deuxième chose à laquelle je vous invite à prêter attention est le risque permanent, dans l'Union européenne, de dégradation d'une bonne idée initiale en cauchemar pratique. J'en donnerais deux exemples. Le Président s'est prononcé, à juste titre, pour une Commission européenne réduite à quinze membres. Imaginez toutefois ce que serait une telle Commission si cette réduction était opérée, comme il est prévu par le traité, par le jeu d'une rotation égalitaire des suppressions de postes qui fer...
...l ? Monsieur le ministre, madame la ministre, nous aurions toutefois mauvaise grâce à bouder le plaisir que nous a procuré le Président Macron à Athènes et à la Sorbonne. Sachons voir qu'il a composé une magnifique ouverture, mais reconnaissons qu'il lui faudra, qu'il vous faudra, qu'il nous faudra maintenant écrire l'opéra. C'est une rude tâche qui attend le Gouvernement et ses partenaires de l'Union. Vous pouvez compter sur nous pour vous aider à l'accomplir.
...ent, avec grande satisfaction, en tant que députée nationale ; en tant qu'ancienne parlementaire européenne, je mesure combien la position du Président de la République et du Gouvernement redonne du sens à l'influence française au sein des institutions européennes. L'Europe est non pas une option, mais une nécessité vitale : le XXIe siècle est celui des États-continents, et les pays membres de l'Union européenne doivent s'unir pour peser face aux grandes puissances de demain, grâce à ce qu'Aristide Briand appelait « une sorte de lien fédéral ». La France seule, l'Allemagne seule, l'Italie seule, la Pologne seule, aucun État membre n'est plus à l'échelle utile pour être à la hauteur de nos partenaires d'aujourd'hui et, surtout, de ceux de demain. Le Président de la République l'a souligné dans ...
...rante de la refondation européenne. Tout cela, dans les intentions, apparaît satisfaisant, mais ce n'est pas la garantie de la meilleure façon d'avancer et de combler les fractures au sein de l'Europe. Les outils sont déterminants, mais ils ne font pas à eux seuls une politique nouvelle. Les fractures sont de trois ordres. D'abord, il existe une fracture sur la nature et les objectifs mêmes de l'Union, et ce, entre les décideurs nationaux et européens, et les citoyens. Selon une étude de juin 2017 menée dans dix pays, seulement 34 % du public a le sentiment d'avoir bénéficié de l'appartenance à l'Union européenne, contre 71 % des responsables. Une majorité du public – 54 % – estime que son pays était un meilleur endroit pour vivre il y a vingt ans. L'identité joue un rôle significatif dans la ...
... la géopolitique a toujours commandé la politique, et la longue histoire de France en atteste. Encerclés je ne sais combien de fois sous l'Ancien régime, envahis quatre fois par notre voisin au cours d'un peu plus d'un siècle, agressés par toute l'Europe lorsque nous avons fondé la République, nous avons, comme leçon de notre histoire, décidé finalement de nous orienter vers la construction d'une union européenne. C'est notre histoire, et rien ne sert de revenir sur les conditions dans lesquelles elle s'est faite. En revanche, nous pouvons faire ce que nous voulons de l'avenir. La cause est devenue confuse en France, et la nation française, qui est la nation politique en Europe, comme le reconnaissent tous nos voisins, a besoin de savoir où elle va. De ce point de vue, depuis 2005, tout est co...
...s chiffons rouges qu'on partagerait. L'Europe de la défense serait ainsi devenue la nouvelle mode, par exemple, et on en oublie quel sort a connu la Communauté européenne de défense quand elle nous a été proposée. La défense n'est pas un projet commun. La défense, c'est l'Europe de la guerre. La guerre contre qui ? Il faut dire les choses comme elles sont, d'un bout à l'autre des résolutions de l'Union européenne : contre la Russie. Je ne suis pas d'accord : la Russie est non pas un ennemi, mais un partenaire. Nous n'avons pas à nous organiser contre les Russes.
...capitaux, organiser la conférence européenne sur les dettes souveraines, arrêter la libéralisation des services publics, mettre en place un protectionnisme solidaire. J'ai vu que le Président commence à le proposer en mettant une taxe carbone aux frontières de l'Europe, ce qui est un début ; si ça vaut pour le carbone, ça doit valoir pour le reste. Il faut mettre fin au dumping à l'intérieur de l'Union européenne, refonder la politique agricole commune pour garantir l'autosuffisance alimentaire, laquelle était d'ailleurs garantie par la première PAC et ne l'est plus aujourd'hui. Enfin, il faut abandonner le marché carbone, qui est un droit à salir quand on en a les moyens. Mes chers collègues, la France n'est pas mineure, la France est souveraine, et elle peut l'être. La France est contributeu...
Madame et monsieur les ministres, mesdames les présidentes de commission, mes chers collègues, avec ce débat, nous avons l'occasion de revenir sur les causes profondes de la crise existentielle qui mine l'Europe. Je ferai tout d'abord un constat : si le lien de confiance entre les peuples et l'Union européenne est si gravement atteint, c'est le résultat, non pas de la défiance populaire envers un bouc émissaire mais, comme le disait Pierre Bourdieu, de la mise en pratique d'une utopie, le néolibéralisme, convertie en programme politique. Oui, c'est bien le fruit abîmé d'un programme politique dont nous héritons aujourd'hui, un programme aux orientations économiques et monétaires libérales as...
Monsieur le président, monsieur le ministre, madame la ministre, mesdames les présidentes des commissions des affaires étrangères et des affaires européennes, chers collègues, la tenue d'un tel débat sur l'avenir de l'Union européenne, en début de législature, est tout à la fois symbolique et révélatrice. Symbolique, parce que l'Europe n'a pas occupé la place centrale qui devrait être la sienne dans cet hémicycle. Révélatrice, car cette démarche s'inscrit dans un ensemble d'initiatives qui traduisent enfin un attachement profond et sincère des plus hautes autorités françaises à l'avenir du projet européen. Européen...
Monsieur le président, monsieur le ministre, madame la ministre déléguée, chers collègues, c'est la première fois que je participe à un débat sur l'Union européenne dans cet hémicycle, et je suis heureuse de pouvoir le faire devant deux drapeaux, le drapeau français et le drapeau européen.
...atoire sans précédent, Brexit, terrorisme islamiste, poussée de l'indépendantisme catalan, isolationnisme américain, changement climatique, euroscepticisme, déplacement du centre de gravité géopolitique, réveil de certaines puissances hégémoniques sur le continent européen, mondialisation : les défis que nous avons à affronter sont énormes, et nous voyons bien que c'est seulement à l'échelle de l'Union européenne que nous pourrons le faire de façon sérieuse et utile. Je le disais tout à l'heure, c'est un véritable feu d'artifice de propositions qu'a tiré tous azimuts le Président de la République dans ses derniers discours. Il ne m'est pas possible de les citer ni de les commenter toutes. Certaines reprennent des projets ou des chantiers déjà bien engagés, d'autres reposent sur des textes euro...
...t à influencer les affaires du monde ? Oserons-nous construire une véritable police européenne aux frontières pour reprendre le contrôle des flux migratoires qui convergent vers l'Europe ? Oserons-nous bâtir une véritable police fédérale capable de traquer les terroristes et les criminels qui se jouent des frontières en les poursuivant, à travers des enquêtes uniques, sur tout le territoire de l'Union ? Oserons-nous construire une vraie défense européenne, au-delà des simples regroupements industriels, pour pouvoir projeter demain plus de 100 000 hommes vers des théâtres d'opérations extérieures si les intérêts stratégiques de l'Europe étaient menacés ? Oserons-nous harmoniser nos systèmes fiscaux et sociaux pour combattre le dumping ? Oserons-nous créer les outils régulateurs des flux financ...
Monsieur le président, monsieur le ministre, madame la ministre, chers collègues, les États d'Europe connaissent un déficit démocratique que chacun d'entre nous s'accorde à constater. Je salue l'ampleur de la tâche que s'assignent M. le Président de la République et le Gouvernement afin de tout mettre en oeuvre pour que ces États et les citoyens se réapproprient la belle idée d'une Union européenne et qu'elle soit perçue telle qu'elle est : l'Europe de la libre circulation, l'Europe de la croissance économique, l'Europe de la culture, l'Europe de la paix mais surtout l'Europe de la solidarité. Le citoyen européen doit comprendre la force de l'Europe, telle que l'espéraient ses pères fondateurs. Pour cela, une seule voie, la refondation d'une Europe souveraine, unie et démocratiq...
Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, plus que jamais, un débat sur l'avenir de l'Union européenne est nécessaire. Depuis le non français au référendum de 2005, notre pays hésite dans la démarche à adopter vis-à-vis de nos partenaires européens, alternant entre des phases de franche réussite, à l'instar de la présidence française en 2008, et de grands échecs patents, tel le recul incompréhensible de notre pays dans l'ensemble des différentes instances. Cette hésitation française a...
...Europe est en crise d'identité. Il est de notre devoir d'entendre la déception que les peuples expriment de plus en plus clairement. Il est de notre devoir de traiter ces citoyens pour ce qu'ils devraient être et qu'ils ne sont pas, les responsables de l'avenir de nos sociétés. Nous avons à quitter notre posture de gestionnaire pour retrouver le souffle du politique. Nous avons donné un corps à l'Union. Il nous reste maintenant à lui donner une âme. Car l'Europe est un élément constitutif de notre nature, une dimension humaine majeure. Les foires, les routes terrestres et maritimes, les couvents, les ports, les lieux de savoir furent depuis l'Antiquité des espaces d'échanges ; ils ont tissé un maillage inégalé, précurseur de l'Union européenne. La construction européenne a permis de chasser l...
Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, si l'Europe est en crise depuis quinze ans, c'est en partie à cause de l'absence de dirigeants nourrissant un véritable projet pour le continent et une véritable vision pour l'Union. Or, le récent discours du Président de la République sur l'avenir de l'Europe et l'intervention ce soir dans cet hémicycle du ministre sont venus largement contredire cette réalité. Depuis longtemps, nous n'avions pas vu s'exprimer en France, avec autant de force et de courage politique, un projet ambitieux de refondation de l'Europe. Il n'était que temps, car depuis 2005 et le non français, p...
... sa protection et son avenir ? Longtemps, on s'est laissé aller à présenter l'Europe comme la cause des difficultés de compétitivité que rencontrent notre économie et notre marché du travail. Or, à ne pas oser promouvoir les avancées de la construction européenne, nous avons laissé s'inscrire dans l'esprit collectif des peurs sur lesquelles jouent aujourd'hui les eurosceptiques de tous bords. L'Union européenne a été bâtie sur la volonté commune de pays prêts à travailler de concert non seulement pour la paix, mais aussi pour une réussite sociale et économique commune. Là où le charbon et l'acier liaient les fondateurs de l'Europe, une multitude de secteurs d'activité traversent nos pays de part en part : du primaire au tertiaire, nous évoluons en Europe et l'Europe évolue avec nous. Par nos...
L'Europe ne doit plus être un projet flou, une idée abstraite. Nous autres, parlementaires français, avec nos homologues allemands et européens, devons contribuer à l'attractivité législative de l'Union européenne en matière sociale. L'Union européenne sociale, c'est celle dans laquelle un salarié qui accède à un emploi par intérim ou qui vient d'un autre pays voisin a les mêmes droits qu'un travailleur permanent. C'est une Europe qui vise à réduire les inégalités sociales, économiques et territoriales. Oui, une Europe qui protège et aide ses citoyens. Je crois beaucoup en l'Europe et je ne sui...