147 interventions trouvées.
...niquement une majoration conséquente de la fiscalité sur la santé. Une telle majoration viendrait inéluctablement peser sur le pouvoir d'achat des Français, ce qui serait évidemment inopportun. De fait, la rédaction retenue aura pour effet d'élargir considérablement l'assiette de la contribution à la charge des OCAM – organismes complémentaires d'assurance maladie – dont le produit est versé aux médecins traitants. Si la rédaction du Sénat a permis de réduire le champ de la contribution en excluant une partie des contrats de prévoyance, les contrats de même nature souscrits par les professionnels ou les individus à titre indépendant y restent soumis. Cela risque donc de renchérir l'ensemble des contrats d'assurance couvrant la prévoyance quel que soit l'organisme assureur.
L'article 29 permet de nouvelles dérogations et libéralise considérablement l'exercice de la médecine dans les centres de santé. Il choisit de lutter contre la désertification médicale en jouant de l'appât du gain, notamment en favorisant l'intéressement des membres d'un groupement de coopération sanitaire et l'exercice de la médecine libérale. Voilà qui se situe aux antipodes non seulement de la conception que se fait notre groupe de l'exercice de la médecine, inséparable à nos yeux d'une vocat...
La France insoumise pourrait se réjouir du fait que nous proposons justement la création de centres de soins et de santé. J'aimerais en revanche appeler de nouveau l'attention sur un autre aspect du fonctionnement des centres de soins : un non-professionnel de santé est autorisé à y investir, ce qui veut dire qu'il peut salarier des médecins – une disposition assez surprenante, puisqu'un système équivalent n'est pas toléré s'agissant de la pharmacie.
Il s'agit de s'emparer de toutes les possibilités offertes par l'article 51 de la loi de financement de la sécurité sociale pour 2018 en matière d'expérimentation – une formule qui nous est chère, en particulier dans les territoires ruraux. Dans ce but, nous proposons que soit permise la création de centres autonomes de soins ambulatoires organisés et gérés par des médecins libéraux ; cela permettrait de désencombrer les hôpitaux.
... mieux ! Mais la question n'est pas là. Je souhaite savoir comment faire pour mieux répartir les crédits de façon à faire face à la situation sanitaire déplorable, voire catastrophique, que connaissent certains territoires. Ce n'est pas parce que vous augmentez globalement les crédits que ces territoires se portent mieux ! Ce n'est pas pour rien que je cite le département du Nord : l'Académie de médecine a poussé un cri d'alarme l'année dernière sur la situation sanitaire de ce département, où l'espérance de vie est inférieure de quatre ans à la moyenne nationale. Quatre ans, ce n'est pas rien ! L'égalité devant la mort, qu'est-ce que cela signifie ? C'est quand même important ! Il y a donc là un vrai sujet et, même si je sais bien que le problème ne sera pas résolu en cinq minutes, je souhaite ...
Madame la ministre, je connais, dans ma circonscription, une médecin généraliste installée qui réfléchit à une nouvelle organisation des soins de proximité permettant, tout en maintenant la productivité, de développer la prévention et d'assurer qualité, pertinence et coordination des soins – je sais que vous y êtes attachée – sans majorer le temps de travail des praticiens. Pour cela, elle s'appuie sur la littérature médicale, et particulièrement sur les recommand...
...les plateaux de télévision parce que si elle jetait un coup d'oeil dans le rétroviseur, cela lui ferait très mal ! Quant à Marisol Touraine, qui prétendait bouleverser tout le système, elle n'a en définitive pas fait grand-chose : ce sont plutôt les électeurs, en définitive, qui ont bouleversé sa situation – ce qui n'est pas forcément un mal ! Quoi qu'il en soit, comment voulez-vous trouver des médecins pour les établissements de santé à Oloron-Sainte-Marie ou à Saint-Claude, par exemple, quand on enlève des ressources à ces centres ? Les médecins ont besoin d'établissements de qualité, comme cela existait il y a quelques années. On a beau invoquer la pénurie de médecins, conséquence du numerus clausus, l'évolution des esprits, le fait que les femmes médecins ne veulent pas s'installer à la cam...
Vous faites un plaidoyer pour l'exercice pluri-professionnel, pour l'exercice regroupé, pour la lutte contre les déserts médicaux, pour l'économie du temps médical, pour la réduction des charges administratives ; la conclusion logique de ce plaidoyer, c'est la création des assistants médicaux ! Ils soutiendront l'exercice professionnel des médecins regroupés, pour lesquels ils joueront un rôle de pivot : les médecins consacreront moins de temps aux tâches administratives, et disposeront de plus de temps médical pour travailler en coopération les uns avec les autres. Cela marche dans la plupart des pays dont le système de santé ressemble au nôtre. La France a pris beaucoup de retard dans ce domaine. Quatre mille assistants médicaux, ce ne ...
Il y a encore des médecins qui exercent seuls : vous ne pouvez pas les forcer à exercer dans une maison de santé, vous le savez aussi bien que moi. Qui plus est, 4 000 assistants médicaux, ce n'est pas suffisant pour toutes les maisons de santé : comment choisirez-vous celles qui y auront droit, et celles qui n'y auront pas droit ? Je vous dis cela avec beaucoup de modestie, mais vous devez tenir compte de ces objections...
Je vous remercie, madame la ministre, de m'avoir répondu. Je vous rassure : je suis favorable, moi aussi, au développement de l'exercice coordonné. Avant de retirer cet amendement, je ferai deux remarques. Premièrement, il ne me semble pas adapté d'exiger une équipe de trois médecins pour prétendre au financement de cette mesure. Cette idée qui circule n'est pas adaptée à la situation des territoires. Il faut clarifier le dispositif sur ce point afin de dissiper les doutes et les craintes qui s'élèvent. Beaucoup de maisons de santé ne comptent en effet que deux médecins. Nous avons la chance de disposer d'un tissu d'infirmières sur notre territoire ; à court terme, cela peut...
Le Sénat a adopté un amendement supprimant, pour les médecins exerçant en zone sous-dotée, la condition d'exercice coordonné nécessaire pour bénéficier du soutien d'assistants médicaux. Or – comme je l'ai dit au cours de nos débats – l'objectif de cette mesure est précisément d'encourager l'exercice regroupé, notamment dans les territoires sous-dotés. L'amendement no 64 vise donc à réorienter les assistants médicaux vers les médecins qui en ont le plus bes...
Je vous ai bien écouté, madame la ministre, mais vous ne pouvez pas, en toute responsabilité, renvoyer à la négociation conventionnelle un dispositif présenté comme une des mesures majeures en matière de lutte contre la désertification médicale ! Si, demain, un médecin généraliste qui s'installe dans une maison de santé pluridisciplinaire décide de recruter un assistant médical, va-t-il lui faire signer un CDD en l'attente d'un éventuel financement pérennisé à la fin de l'année ? Mais de qui se moque-t-on ? Se donne-t-on ou non les moyens de lutter contre ce fléau ? Nous avons passé cinq mois à essayer de trouver des solutions, et à une heure moins le quart du ...
...e groupe UDI-Agir et Indépendants votera contre cet amendement car la disposition proposée n'apporte pas de vraies solutions au problème de l'encombrement des urgences – dont je peux témoigner, ma circonscription comprenant l'hôpital de Roubaix. Je rappelle que dans le monde rural, c'est la désertification médicale qui pousse les gens à se rendre aux urgences en premier recours. S'il n'y a pas de médecin, ce n'est pas en proposant à l'hôpital de réorienter les patients vers la médecine de ville que l'on réglera le problème ! En outre, financer l'hôpital pour qu'il contribue à cette réorientation que des professionnels médicaux ou paramédicaux exerçant en ville font déjà en permanence et sans rien demander, c'est tout de même un peu fort de café ! Il y aurait rupture d'égalité de traitement entre...
... Quand vous avez été comme moi professionnel de santé à l'hôpital, vous ne pouvez pas envisager de dire au patient : « Merci d'être venu et de payer la consultation, mais je ne vais pas m'occuper de vous, ce sera untel. » D'ailleurs, il est inutile de renvoyer les patients concernés vers un cabinet médical extérieur : s'ils sont venus aux urgences, c'est justement parce qu'ils n'ont pas trouvé de médecin traitant ou un praticien de garde ! Monsieur Véran, vous êtes également professionnel de santé ; vous savez bien que si vous ne faites pas un acte, vous n'exercez pas votre métier. Dès lors, rémunérer un forfait pour réorienter le patient vers un médecin libéral est plus que choquant : c'est totalement anormal. Je pense que vous aurez des difficultés à appliquer cette mesure. Et le jour où il y...
Mais je crois, moi aussi, que si les gens se rendent massivement aux urgences, c'est parce qu'il y a des déserts médicaux. Vous m'avez dit en commission que ce n'était pas le cas sur l'ensemble du territoire. Je finirai par en conclure qu'il y a surabondance de médecins en certains endroits, et qu'il n'était donc pas si insensé de vouloir mettre en place un conventionnement sélectif pour en faire venir là où il en manque. Quelle que soit la manière dont on aborde la question, votre mesure me paraît complètement inadaptée, et même un peu délirante.
En tant que professionnel de santé, je pratiquais déjà quotidiennement la réorientation. Elle est d'ailleurs déjà prévue par le code de santé publique et en usage dans bon nombre de services d'urgence – à condition, je vous rassure tout de suite, chers collègues, de trouver un médecin généraliste pour accueillir le patient qui se présente.
Et puis il faut surtout noter que cette mesure va remettre du bon sens dans le financement de l'hôpital et des services d'urgence. Aujourd'hui, comme le système de santé est complètement désorganisé, on accepte dans certains services d'urgence, même dans les zones où des médecins généralistes seraient disponibles, nombre de patients dont le traitement ne requiert pas le plateau technique, mais à qui on trouve tout de même un ou deux actes non invasifs à faire pour pouvoir facturer la consultation plus cher à l'assurance maladie. Et le système, là encore, tourne en rond. Au contraire, cet article de bon sens va permettre d'expérimenter au plus près du terrain et de consa...
Un amendement sur les urgences a au moins le mérite d'amener ce sujet dans l'hémicycle, ce qui nous permet à tous de rendre hommage aux femmes et aux hommes qui vivent cette galère, notamment aux heures de pointe et le week-end. Je ne reviens pas sur ce qui a été dit sur la pénurie de médecins mais a priori, si les gens viennent aux urgences, c'est qu'il n'y a pas d'autre offre. Et il risque d'être un peu compliqué de leur dire qu'ils ont fait 20 kilomètres et attendu deux heures pour rien, qu'ils vont devoir faire des kilomètres supplémentaires pour consulter un médecin. J'ai deux questions, et je fixerai ma position personnelle en fonction des réponses. Premièrement, que l'on soit ...
… mais sous une autre forme. Grâce à cette majorité et à la jurisprudence du Conseil constitutionnel, je ne suis plus président depuis un mois de l'établissement dont je vais parler – cela en fait peut-être sourire certains dans cet hémicycle, mais pas les gens sur le terrain. Ce centre hospitalier a été un des premiers à mettre en place une permanence de soins des médecins de ville au service des urgences.