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Ces agriculteurs qui nous attendaient, hier, place de la République à Paris, où ils avaient installé un village de produits locaux pour sensibiliser l'opinion publique à l'amélioration du prix de leur production. Nous sommes allés à leur rencontre, avec Arnaud Viala et plusieurs de nos collègues Les Républicains. Du fond des exploitations de nos circonscriptions ou sur les pavés de Paris, toutes et tous attendent un engagement fort de la représentation nationale. Hier soir à Rungis, Emmanuel Macron a annoncé vouloir légiférer sur ce sujet, par ordonnances, pour aller plus vite.
... Nous devons répondre à l'inquiétude du monde agricole d'une manière concrète, mais nous ne pourrons le faire pleinement qu'une fois terminée la concertation entre les parties. L'efficacité même de la démarche impose que l'on respecte les conditions qui ont été acceptées par tous et qui doivent conduire in fine à l'élaboration de la loi. La reconnaissance de la dimension économique de l'acte de production agricole, la recherche d'une meilleure rémunération des produits ou la transmission des exploitations agricoles sont des sujets éminemment sérieux, qui réclament mieux qu'une simple réponse de circonstance.
Personne n'imagine, encore moins ceux qui méconnaissent l'agriculture et les agriculteurs, les efforts incommensurables qui ont été réalisés depuis une trentaine d'années en termes de qualité de la production, de sécurité sanitaire et alimentaire, de développement durable et de bien-être animal.
...évaluation, la coordination et la simplification participent du postulat de la confiance qui doit se substituer au postulat de la suspicion. Hier, plus que des annonces, le Président de la République a présenté sa vision de l'agriculture et ses attentes à l'égard des agriculteurs. Mais, à ce stade du débat, monsieur le ministre, puisqu'il y a urgence, appliquons la loi. La référence aux coûts de production et aux prix du marché figure dans la loi Sapin 2. Monsieur le ministre, vous étiez député socialiste il y a quelques mois, comme Dominique Potier : nous avons voté cette disposition ; elle est dans la loi.
...uis persuadé qu'il y a un récit à écrire autour de cette nourriture. C'est peut-être le dessein premier des États généraux de l'alimentation que de le faire. Je peux témoigner que ce travail a été engagé. Il a été fertile, s'agissant de la première étape. Ayant l'honneur, à la demande du ministre de l'agriculture, d'animer l'atelier onze sur la transition écologique et solidaire de notre outil de production agricole, je peux témoigner de la fécondité des échanges, y compris entre des personnalités venant d'horizons très divers. S'asseoir à la table de discussion – comme pour partager un repas – afin de parler de l'avenir de notre agriculture, de notre nourriture, de notre santé et de notre planète est une chance extraordinaire. Et, non sans éprouver une légère frustration de ne pas l'avoir fait pen...
Le second effort concerne la ferme France. Je signalerai seulement quelques pistes qui nous tiennent à coeur. Pour construire le futur, il faudra travailler sur l'agriculture de groupe. Je ne citerai qu'un chiffre : aujourd'hui, les charges liées à la mécanisation représentent 15 % à 30 % de la production. Si on les réduisait à 20 %, on dégagerait des gains de productivité extraordinaires. Cela suppose, cher Jean-Baptiste Moreau, une réforme de la fiscalité, à laquelle vous allez vous atteler. Nous avons connu des dérapages qu'il faut absolument contrôler afin de retrouver l'esprit de l'agriculture de groupe. Il faudra aussi travailler sur les organisations de producteurs et mettre fin aux rappor...
Nos agriculteurs seront victimes des accords de libre échange tels que le CETA – Comprehensive Economic and Trade Agreement –, permettant l'entrée sur notre territoire du boeuf canadien qui concurrencera directement la production bovine française. M. Macron dit vouloir augmenter le revenu des agriculteurs. « En même temps », il favorise la libre concurrence. Un enfant de onze ans comprendrait que c'est impossible. Si notre modèle agricole ne change pas, nous allons dans le mur. C'est la raison pour laquelle l'État doit intervenir pour définir un nouveau pacte entre les agriculteurs et la société.
...problème de l'installation des jeunes agriculteurs. Certaines dispositions, comme le fait de prendre la restauration collective comme débouché local, vont dans le bon sens, mais elles manquent d'ambition, faute d'objectifs suffisants. Peut considérer comme « locaux » des fromages ou des yaourts fabriqués avec du lait produit à des milliers de kilomètres ? Par ailleurs, si le caractère local de la production est un critère important, cette production doit aussi être issue de l'agriculture biologique. Certaines dispositions visent à renforcer le pouvoir de négociation des agriculteurs pour obtenir de meilleurs prix, ce qui est positif. Notre projet pour l'agriculture est clair. Nous défendons un modèle économique, écologique et paysan, garant d'une alimentation de qualité, une agriculture paysanne, ...
Il faut garantir des prix qui prennent en compte le coût de production et la réalité du territoire. Comme le dit Alain Rivière, éleveur de mérens et de limousines, un hectare en Ariège ne correspond pas à un hectare dans la plaine du Lauragais, et en encore moins dans la Beauce. Il est nécessaire de prévoir une compensation importante lorsque les handicaps naturels sont avérés, particulièrement dans les zones de montagne. Chaque paysan doit recevoir un revenu décent...
...s maux. Car la profonde crise de revenus que vivent nos paysans, européens et français, n'est pas, de mon point de vue, simplement conjoncturelle, liée à des aléas successifs ou aux seules contraintes administratives et fiscales, voire environnementales. Cette crise est structurellement contenue dans les choix politiques d'abandon des outils de régulation et d'intervention sur les prix d'achat de production : je pense en particulier à la maîtrise des volumes et du stockage. Ces choix politiques sont en lien avec l'ouverture des échanges et la toute-puissance laissée à des opérateurs industriels et de la grande distribution, au détriment de la valeur ajoutée conservée par les producteurs. Ce n'est pas d'un manque de compétitivité dont souffrent nos paysans, mais d'un manque de revenus tirés du prix ...
...lic, devant les responsables agricoles, on gonfle les muscles, pour paraître volontaire, on annonce la révolution des prix, mais on appuie sur l'accélérateur au côté de M. Juncker, en Conseil des ministres européen : telle est la réalité ! Mes chers collègues, non seulement aucune garantie n'est apportée sur le volet agricole du CETA, en matière de respect des normes européennes ou de qualité des productions, mais on entend bien se servir de cet accord comme base de négociations des futurs accords. Naturellement, M. Hogan, comme M. le Président Macron, ne sont pas en capacité de justifier l'intérêt de ces accords pour notre agriculture.
... présence de cinq composants obligatoires de repas servis en collectivité n'est plus d'actualité, parce qu'elle n'est plus en adéquation avec nos modes alimentaires d'aujourd'hui et qu'elle pousse au gaspillage. Il s'agit également de tenir compte de la nécessité d'avoir une majorité de produits bio, sans chercher à tendre trop rapidement vers le « tout bio », pour tenir compte des contraintes de production locales et ainsi ne plus se retrouver piégé dans le paradoxe des aberrations en termes d'empreinte carbone. Je terminerai mon propos en insistant sur le fait que les attentes de nos agriculteurs sont à la hauteur des aspirations légitimes de nos consommateurs à retrouver dans leur alimentation des produits de qualité, qui voient les uns payer le juste prix et les autres être rémunérés en fonctio...
... personne ne s'étonne de retrouver les vins de nos coteaux proposés sur les cartes des meilleures tables. Oui, c'est à une véritable révolution copernicienne que le monde viticole de nos bords de Méditerranée a procédé. Avec un courage, une volonté et une détermination que je veux ici saluer. Je les salue d'autant plus que la viticulture, la culture de la vigne est, chez nous, plus qu'une simple production agricole. C'est une géographie. C'est une histoire. C'est une civilisation inscrite dans notre patrimoine et dans nos paysages. Le vin, c'est le sang de notre terre languedocienne. Il irrigue nos mémoires. Il est ce que nous sommes et nous sommes ce qu'il est. Aujourd'hui, ici, à cette tribune, je ne viens donc pas seulement défendre les revenus de nos vignerons et les marges bénéficiaires de no...
...osanitaires utilisables ne sont pas les mêmes. Bref, la partie est faussée. C'est un véritable jeu de bonneteau ! Vous l'avez compris, c'est plus qu'une guerre des prix, c'est une déstabilisation qui empêche les nôtres de lutter à armes égales. Certains de nos vignerons sont désespérés ; certains sont prêts à tout abandonner – voire pire. C'est pour cela qu'il faut impérativement protéger notre production. On peut être une adepte du marché sans être pour autant naïve. Dans le cadre de la mondialisation agressive qui est notre quotidien, notre région et nos viticulteurs doivent pouvoir se défendre. Nos terroirs ont un avenir ; encore faut-il que nous en soyons les garants, et cela non seulement en matière de concurrence – je viens d'en parler – , mais aussi dans d'autres domaines, que je citerai p...
Il s'agit de permettre aux exploitants de vivre dignement de leur travail, d'accompagner la transformation des modèles de production, d'alléger le poids des normes. Nous partageons ces objectifs, mais nous divergeons en ce qui concerne la méthode ; en effet, si je puis me permettre, vous mettez la charrue avant les boeufs !
...haite dire : au cours des dernières années, l'agriculture française a su affronter un certain nombre de mutations avec courage, détermination, résilience, tout en tenant compte des évolutions du monde environnant. La première mutation a été celle des attentes des consommateurs. Plus leur niveau d'exigence a augmenté, plus celui de l'implication des agriculteurs pour améliorer la qualité de leurs productions a crû, ce qui a impliqué nombre de mises aux normes et un travail de fond. Deuxième mutation : l'exigence sanitaire et réglementaire, dont on décrit aujourd'hui le poids, mais à laquelle les agriculteurs ont accepté de se plier et se plient chaque jour. Troisième mutation : l'exigence économique liée à la mondialisation des échanges et à la compétitivité, non seulement entre les territoires fr...