Interventions sur "casseur"

22 interventions trouvées.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPaul-André Colombani :

Insérer une telle disposition inutile ne peut générer que les effets négatifs suivants : tout d'abord, en renforçant les pouvoirs des préfets plutôt qu'en donnant plus de moyens aux magistrats pour contrôler les casseurs identifiés et condamnés, elle électrisera les débats sur les risques de dérive policière de la part du Gouvernement. Ensuite, cette loi ne sera pas applicable, ce qui renforcera le sentiment que la loi ne change pas la vie des gens et que le Parlement est impuissant à proposer de vraies réponses, faisant le lit de l'antiparlementarisme. Enfin, de façon générale, les conflits sociaux doivent être...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLaurence Vichnievsky :

...à une condamnation préalable de la personne concernée pour des faits de violence contre les personnes ou de dégradation de biens lors de précédentes manifestations. Nous ne sommes pas opposés à des mesures préventives. Je pense que nous en avons besoin dans le nouveau contexte créé par ces formes assez inédites de manifestations, mais ce que nous voulons, c'est éliminer de ces manifestations les casseurs, les cogneurs, les boxeurs, et non pas donner à un pouvoir politique, quel qu'il soit – je ne fais bien sûr aucun procès d'intention au Gouvernement – , le pouvoir d'empêcher ses opposants de manifester. Une condamnation préalable est un fait objectif, extérieur à l'appréciation du préfet, c'est même le seul. C'est là qu'on doit placer le curseur entre les exigences de l'ordre public et la gara...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaOlivier Becht :

Tout le monde est évidemment d'accord pour interdire la présence des casseurs dans les manifestations et pour que toutes les mesures soient prises afin qu'on ne revoie pas les spectacles auxquels nous avons assisté ces dernières semaines sur les Champs-Élysées et ailleurs en France. Je dois néanmoins rappeler que les lois ne doivent jamais être des lois de circonstance, pour la bonne et simple raison que les circonstances changent. Une disposition qui peut paraître partic...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaStéphane Peu :

... circonstance avec la pérennité du droit, en l'espèce celui de manifester. D'abord, on ne peut absolument pas assimiler la participation à un spectacle sportif au droit de manifester, qui est un droit à valeur constitutionnelle. Deuxième remarque : on justifie la volonté de prendre des décisions de caractère discriminatoire interdisant à tel ou tel d'aller manifester en évoquant le spectacle de casseurs, que tout le monde ici a en tête. Nous souhaitons tous, je pense, qu'ils soient mis hors d'état de nuire, mais les actes illégaux, voire violents, ne sont pas toujours illégitimes ou incompréhensibles dans les conflits sociaux : on peut comprendre la très grande désespérance et la très grande colère d'ouvriers qui arrivent un matin sur leur lieu de travail pour découvrir qu'un patron voyou a dém...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-François Cesarini :

Ce texte est très attendu, notamment par nos commerçants, dont les boutiques, tous les week-ends, subissent des dégradations inadmissibles. Il comporte des avancées notables, en particulier sur le plan démocratique, avec la facilitation de la déclaration des manifestations, et sur le plan sécuritaire – je pense au dispositif « casseurs-payeurs », qui était attendu, et à l'instauration, avec l'article 1er, de périmètres administratifs de protection et de contrôle. Cet article 2 est en effet central et suscite bien des débats, légitimes, entre la majorité et l'exécutif pour construire aujourd'hui quelque chose de nouveau. Il dispose qu'il sera possible de prononcer une interdiction administrative de manifester à l'endroit de p...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMathilde Panot :

...es, de ce que vous allez voter ! Rendez-vous en compte, parce que, comme nous l'avons déjà dit, nous sommes en train de renforcer un arsenal qui, auparavant, s'expliquait par l'état d'urgence et qui concernera dorénavant toute la population française, toutes les personnes qui veulent manifester. Pourtant, vous l'avez dit, monsieur le ministre, et nous le répétons avec vous, il n'y a que 150 à 300 casseurs ! Nous sommes en train de nous attaquer aux libertés fondamentales de tout un peuple avec des mesures d'exceptions, ce qui est absolument inacceptable ! À cela s'ajoute que vous les intégrez de plus en plus au droit commun au point d'en faire voter – comme les gouvernements précédents – presque une par an. Or, le rabougrissement des libertés fondamentales n'a jamais été évalué. En revanche, Am...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRémy Rebeyrotte :

Nous sommes tous concernés, sur tous les bancs. Qui pourrait soutenir une telle violence alors que, de surcroît, elle remet en cause la liberté de manifester ? Les mesures proposées tendent à mettre les casseurs hors d'état de nuire, car c'est bien eux qu'elles visent, lorsque des faits commis sur le moment ou préalablement ont été établis. Il s'agit de mesures d'urgence. Je rappelle que notre droit en comporte déjà et qu'elles concernent par exemple des personnes dont le comportement est potentiellement dangereux pour elles-mêmes ou pour les autres. Le Gouvernement et l'Assemblée apportent par ailleur...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDavid Habib :

...peut-être même pris, fort des dispositifs existants, des dispositions qui pourraient être contenues dans ce texte – je pense aux moments où, dans le Pays basque, la situation était peut-être plus tendue qu'elle ne l'est aujourd'hui. Nous n'avons donc pas besoin d'ajouter quoi que ce soit à l'arsenal juridique actuel. Le plus grave, et chacun le sait, c'est que l'on ne réglera pas le problème des casseurs avec ces dispositions et c'est l'application qui pourrait être faite de ces dernières sur les autres manifestants. J'évoquais hier la loi de 1970 et les propos tenus alors par François Mitterrand, qui appelait celles et ceux qui s'apprêtaient à prendre ces dispositions à respecter un scrupuleux équilibre entre la liberté de manifester et le devoir de sécuriser les biens et les personnes. Or, v...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLoïc Prud'homme :

... Nous observons un net renforcement de l'arsenal répressif. La responsabilité du Gouvernement doit être de garantir le droit de manifester dans de bonnes conditions, en sécurité. Or, face aux mobilisations sociales, la réponse que vous apportez est sécuritaire, alors qu'elle devrait être politique, monsieur le ministre. Vous prenez prétexte des agissements de quelque cent cinquante à trois cents casseurs, que vous avouez connaître parfaitement et contre lesquels vous ne faites rien, pour vous exonérer de cette réponse politique qu'attendent les Gilets jaunes depuis douze semaines. Vous n'avez plus que la dérive autoritaire pour essayer de maintenir le peu d'autorité qu'il vous reste.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaYannick Favennec-Bécot :

...une main tremblante, car nous risquons de porter atteinte à ces libertés publiques auxquelles nous sommes tant attachés. Cet article ne s'adresse cependant pas aux citoyens qui veulent manifester pacifiquement, et dont la liberté d'aller et venir ne sera pas atteinte. Bien au contraire, cet article 2 va leur permettre d'exercer sereinement leurs libertés individuelles. Nous ne pouvons laisser des casseurs, des brutes, malmener notre République, notre démocratie et nos valeurs.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarietta Karamanli :

Je profite des éléments de réponse que M. le ministre a apportés au débat pour dire que nous partageons la même préoccupation : parvenir à interdire aux casseurs de manifester. Mais l'arsenal juridique en vigueur répond déjà à cet objectif.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaStéphane Peu :

En défendant cet amendement de suppression, je tenterai de ne pas répéter les arguments déjà énoncés et de ne pas polémiquer vainement. S'agissant des casseurs, de grâce, ne nous la faites pas, pas à nous ! La présence de casseurs dans les manifestations ne date pas des gilets jaunes.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaStéphane Peu :

Certes, je suis d'accord avec vous, les premiers à subir les casseurs sont les commerçants et les riverains, mais les manifestants aussi, non seulement parce que les manifestations ne peuvent pas aller au bout, mais aussi parce que les manifestants et les services d'ordre des organisateurs sont parfois pris pour cible physiquement.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaStéphane Peu :

Nous le savons peut-être mieux que quiconque ici. Par ailleurs, je me suis parfois étonné de la mansuétude troublante des stratégies de maintien de l'ordre vis-à-vis des casseurs, notamment à l'encontre des organisateurs de manifestations.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaStéphane Peu :

Fermons la parenthèse mais, de grâce, ne nous faites pas de procès de ce type. M. le ministre a répondu tout à l'heure aux exemples que je citais. Évidemment, l'article 2 ne poserait pas de problème s'il ne visait que les casseurs. Cependant, par extension, il pose d'autres questions. Bien sûr, l'occupation d'une entreprise ou d'autres actes ne seront pas visés par l'article, mais vous savez bien que quand une entreprise ferme et qu'un actionnaire étranger se présente et refuse de négocier et de recevoir les salariés licenciés, certaines méthodes permettent de se faire entendre hors de l'entreprise : bloquer une route ou...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDanièle Obono :

...itutions nationales et internationales interpellent le Gouvernement, c'est parce que vous suivez la pente d'une dérive autoritaire. Vous allez à l'encontre de la philosophie libérale, qui est à l'origine de l'instauration des droits fondamentaux des individus, de la garantie de leur liberté d'aller et venir et de manifester, ainsi que de la protection octroyée à ces derniers vis-à-vis non pas des casseurs mais de l'État et de l'arbitraire.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGeorge Pau-Langevin :

Nous sommes effectivement là au coeur du débat. Nous pouvons parfaitement comprendre que l'on ait envie, après des violences et des dégradations commises au cours de plusieurs semaines de manifestations, de prendre des mesures drastiques pour empêcher les débordements de ce type. Toutefois nous avons déjà connu, à une autre époque, une loi anticasseurs, et nous avons bien vu à quels excès elle avait donné lieu. La France n'est pas un pays comme un autre : c'est un grand pays démocratique. Compte tenu de notre tradition de respect du droit, nous ne pouvons pas nous permettre de faire n'importe quoi. Même s'il y a une exaspération, il faut impérativement que nous soyons fidèles aux principes qui font la grandeur de notre pays. Par conséquent, u...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaHubert Wulfranc :

Je le dis d'autant plus que, lorsque j'étais maire de Saint-Étienne-du-Rouvray, j'ai vu comment l'on pouvait être efficace, dans d'autres circonstances, face non pas à des casseurs, mais à d'autres individus.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLoïc Prud'homme :

... caractère liberticide de l'amendement. La prise en compte d'« agissements » suffira désormais à prononcer une garde à vue. Danièle Obono l'a souligné : le péril pèse non pas sur l'avenir mais dès aujourd'hui. Il existait déjà hier puisque, lors des différents samedis de mobilisation, plus de 5 000 manifestants ont été placés en garde à vue. Selon M. Castaner, ministre de l'intérieur, il y a 300 casseurs, ce qui signifie, en admettant que ces casseurs aient été arrêtés, qu'au moins 4 700 personnes ont été placées arbitrairement en garde à vue. Du reste, sur ces 5 000 gardes à vue, combien de procédures judiciaires ont été diligentées ? Quelques dizaines à peine. En somme, nous avons déjà plongé à pieds joints dans l'arbitraire, la suspicion. Si quelqu'un va à la piscine, il peut être arrêté en ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDanièle Obono :

Il ne s'agit pas de casseurs, de dangereux braqueurs de banque, mais de gens ordinaires, de citoyens, de pères et de mères de famille, de salariés, d'ouvriers, qui se trouvent pris dans les nasses et ciblés par des interpellations. Ils sont ainsi, durant un temps anormalement long, aux mains de la police, qui les libère ensuite en reconnaissant son erreur. On ne mesure pas le préjudice subi par ces personnes ; aucun suivi n...