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L'école dispense effectivement un enseignement à la fois moral et civique ; ce point a d'ailleurs été précisé lors de débats précédents sur le présent texte. Or, tandis que l'enseignement civique consiste en un certain nombre d'éléments extrêmement objectifs, qui peuvent être transmis, il n'en va pas de même dès lors qu'on aborde les questions de morale, dont la dimension est beaucoup plus subjective. Donc, pour rejoindre ce que vient de dire mon collègue Xavier Breton, nous considérons que l'école doit essentiellement avoir un rôle d'instruction et que le premier éducateur doit être la famille. C'est la raison pour laquelle nous souhaitons que l'enseignement puisse se concentrer sur la dimension civique.
On pourrait défendre l'enseignement de la morale, qui a existé historiquement. Toutefois, cette morale était partagée. Or on sait bien que la morale, de nos jours, est celle de la pensée unique, transmise par les nouvelles ligues de vertus qui se sont instituées. Bien que très minoritaires, elles prennent en otage le débat tout en imposant leur idéologie. Il faut se méfier de ces nouvelles ligues de vertu et revenir à l'enseignement civique, qu...
...rminismes familial, ethnique, social, intellectuel, pour faire après un choix. » Cette vision quasi totalitaire de l'école a de quoi faire frémir toute personne attachée à la liberté. C'est avec elle qu'est apparue, dans le code de l'éducation, la notion d'enseignement moral, que notre amendement entend supprimer pour recentrer l'apprentissage des valeurs sur un enseignement civique. En effet, la morale relève de la responsabilité de parents : ce n'est pas le rôle de l'école que de formater les enfants dans une vision uniforme de la société. L'école a déjà fort à faire avec la transmission des savoirs et des connaissances, qui permettront dans l'avenir aux enfants de s'émanciper et de participer à la vie de la société. L'école n'a pas à jouer un rôle moral.
Il vise à rappeler un principe simple, et cela va mieux en le disant : les parents sont les premiers éducateurs de leurs enfants ; s'ils confient l'instruction de ces derniers à l'école, ils ont le droit de les élever selon leurs convictions morales, religieuses ou politiques propres. À cet égard, je crois que l'enseignement moral à l'école peut poser un réel problème, car la manière dont il est conçu n'est pas neutre. Je citerai à mon tour des propos de Vincent Peillon, qui n'a eu de cesse d'insuffler sa propre idéologie : « L'école doit opérer ce miracle de l'engendrement par lequel l'enfant, dépouillé de toutes ses attaches pré-républic...
Monsieur Breton, vous avez proposé tout à l'heure d'adjoindre au mot « moral » les mots « dans le respect de l'éducation donnée par la famille ». Je citerai encore Jules Ferry : « La vraie morale, la grande morale, la morale éternelle, c'est la morale sans épithète. » L'avis est défavorable.
Il y a un contresens ou un malentendu : nous ne contestons pas l'instruction civique, contrairement à ce que vous avez affirmé, madame la rapporteure. L'école ne constitue pas une menace. Vos propos sont donc inutilement polémiques. L'école a un rôle, la famille en a un autre, qui est complémentaire, et la morale n'entre pas dans celui de l'école. Je reconnais votre cohérence, qui tient à votre communauté d'esprit avec le prédécesseur de M. Blanquer, M. Peillon – vous étiez députée socialiste, il était ministre socialiste. Toutefois, ce n'est pas en tournant en dérision les amendements, ce que, d'ailleurs, M. Blanquer n'a pas fait en ne reprenant pas vos arguments, que vous réussirez à nous convaincre. V...
Il ne faut tomber dans le travers de la loi bavarde, et je remercie M. le ministre de ses explications. L'article L. 321-3 du code de l'éducation, qui vise certes l'enseignement du premier degré, précise que la formation « assure conjointement avec la famille l'éducation morale et civique qui comprend, pour permettre l'exercice de la citoyenneté, l'apprentissage des valeurs et symboles de la République ». Nous voterons donc contre cet amendement.
L'EMC – l'enseignement moral et civique – est effectivement très important à l'école. Je n'ai pas compris l'intervention de nos collègues du groupe Les Républicains, selon lesquels la morale serait réservée à la famille. Au contraire, il me semble que la morale nous concerne tous. Il existe une morale personnelle et il devrait y avoir une morale en politique, par exemple. Cette valeur nous grandit tous car elle nous oblige à nous fixer des limites et nous aide à progresser. Très franchement, je ne comprends pas pourquoi nos collègues font de la morale une affaire familiale qui n'aura...
Dès lors que l'on accepte la mise en place d'un enseignement moral et civique, il serait pertinent de faire référence à l'histoire de France. Ce serait une manière de replacer les choses dans une perspective historique et surtout de les objectiver. En effet, les connaissances doivent être transmises avec un souci d'objectivité. Or on voit bien que la question de la morale fait de plus en plus débat et que sa dimension subjective est susceptible de poser problème.
L'enseignement d'une morale civique repose sur des principes résultant de l'analyse des valeurs civiques ainsi que sur la grande tradition de l'éducation morale, celle des exempla, c'est-à-dire des personnes incarnant un certain nombre de valeurs. Pendant un millénaire, la transmission des valeurs morales s'est faite par l'enseignement des grandes figures ; c'est le fameux De viris illustribus de Lhomond, qui a formé des gé...