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Pour vivre bien, il faut bien manger. Cela paraît une évidence, mais nous savons que cette exigence a peu à peu été entamée par les modifications de nos modes de vie, ainsi que par les pratiques du secteur agroalimentaire. À côté de l'art de la table, qui, dans notre pays, occupe une place si importante, se développe, comme ailleurs, la malbouffe. Il convient donc d'accorder à notre alimentation le plus grand soin. Bien manger n'est pas d'abord une affaire d'esthètes ou d'épicuriens, c'est une question politique. On peut en ce domaine créer des conditions plus ou moins favorables – et il faut commencer par so...
La présente proposition de loi peut, je l'espère, faire consensus à l'Assemblée. L'alimentation est en effet l'une des bases fondamentales de l'organisation sociale et politique. Or l'un de nos premiers devoirs, en tant que représentants de la Nation, est de garantir que chacun puisse consommer une nourriture saine en quantité suffisante. L'organisation de la cité, depuis la démocratie athénienne, pose ce devoir politique comme l'un des premiers. Aujourd'hui, vous le savez tous, des i...
...ent. Vous connaissez ces problèmes, comme moi, mais le périmètre de cette proposition de loi est plus restreint. Puisque nous ne serions sans doute pas d'accord sur les moyens ou sur la volonté de mettre au pas ces transnationales nocives pour l'humanité, nous vous proposons de voter un texte qui permet d'améliorer immédiatement la santé de nos concitoyens. Limiter les additifs dans les produits alimentaires est une nécessité publique. De la même façon qu'avec les pesticides, les effets cocktails induits par la présence de plus de cinq additifs alimentaires sont dangereux pour la santé. À l'ère des maladies chroniques, où cancers et pathologies lourdes se multiplient, c'est une mesure de salubrité publique que celle-ci. Nous suivons d'ailleurs, en la matière, une recommandation du Haut Conseil d...
Certains y perdront peut-être de l'argent. Grand bien leur fasse, ils réfléchiront au sens des actions qu'ils ont menées du temps où leurs pratiques étaient autorisées. Enfin, l'instruction délivrée par l'école de la République, dans une phase de transition et tant que les lobbies alimentaires s'emploient à empoisonner les gens, doit permettre à nos enfants de s'alimenter correctement et de savoir se détourner des dangers semés sur notre chemin par ceux qui tirent profit des maladies qu'ils produisent. Je ne vois donc pas pourquoi nous serions en désaccord. Certains ici ne cessent de répéter qu'ils partagent notre constat, qu'ils seraient des plus heureux que notre société permet...
La proposition de loi que nous sommes amenés à examiner aujourd'hui revient sur un problème essentiel auquel nos sociétés contemporaines sont confrontées : la « malbouffe » et ses incidences sur notre santé. Nous le savons tous, consommer excessivement et de manière récurrente des produits alimentaires ultratransformés contribue au développement de maladies chroniques comme le diabète, entraîne l'augmentation des situations de surpoids et d'obésité dont souffrent, dès le plus jeune âge, de nombreux Français et peut être à l'origine de pathologies cardiovasculaires. Ce constat a été dressé à de nombreuses reprises ces dernières années et très récemment dans le rapport de la commission d'en...
Nous prenons du temps pour partager un repas, et pour le plaisir d'être ensemble. Le repas gastronomique des Français est même entré au patrimoine culturel immatériel de l'humanité, comme le rappelait M. le ministre de l'agriculture et de l'alimentation. Le repas français est donc célébré partout dans le monde, mais pour manger quoi ? De la même façon que chaque médaille a son revers, chaque repas ne se vaut pas. En effet, un mal persistant envahit nos assiettes. Ce mal porte un nom : la malbouffe. Le terme est explicite. Ce phénomène nous a peu à peu amenés à oublier le goût des choses et des bons produits, à accepter de manger des plats ...
...e baguette de pain, l'indétrônable pot-au-feu de fin gras du Mézenc, l'exceptionnelle lentille verte du Puy et son petit salé : chaque terroir a sa spécialité. La France est un pays de tradition culinaire, où manger est avant tout un plaisir. Un repas en famille ou entre amis est à la fois un moment de partage et de convivialité, mais il permet aussi de sensibiliser les plus jeunes au goût et à l'alimentation. Malgré tout, qu'il semble lointain, le temps où nos mères ou nos grands-mères faisaient mijoter des bons petits plats à base de légumes du jardin et d'une viande ou d'un poisson du cru, qu'elles faisaient suivre d'un vrai fromage de pays, avec un bon pain de campagne ! Que ton aliment soit ton premier médicament, recommandait déjà Hippocrate en conseillant l'absorption d'une décoction d'or...
Notre consommation de produits frais, en net repli, est très insuffisante. Les études scientifiques déplorent un véritable problème de santé publique, et les constats sont alarmants. L'argument santé fleurit sur les emballages dans les rayons des supermarchés ; mais malheureusement, la mention « 100 % nature » ne veut pas dire « bon pour la santé ». Le marketing alimentaire est souvent trompeur, parfois même mensonger. Ensemble, nous relèverons le défi d'une alimentation saine, sûre et durable, pour un corps sain. Une vraie réflexion s'impose, car les décisions que nous prenons aujourd'hui auront des conséquences sur les enfants et le monde de demain. C'est le genre d'engagement à long terme dont nous avons besoin, parce que nous ne résoudrons pas ce problème e...
Depuis quelques années, nous avons vu se multiplier les sites internet et les applications qui conseillent les consommateurs dans le choix de leur alimentation. J'en utilise au quotidien et certainement beaucoup d'entre vous aussi. La liste en est d'ailleurs longue,...
...exigences en matière de qualité des produits. Pour certains, il s'agit essentiellement d'une question de santé, pour d'autres, d'un enjeu environnemental et sociétal, mais les consommateurs semblent de manière générale de plus en plus vigilants. Ils cherchent à consommer de saison et local, à manger équilibré ou encore à ne pas gaspiller. Ce regain d'intérêt s'explique notamment par le fait que l'alimentation industrielle a pris une place prépondérante dans nos assiettes. Sans confondre alimentation sûre et alimentation saine, il faut aussi constater que certains scandales sanitaires, tristement célèbres, ont contribué à entretenir la méfiance envers la composition des produits et des plats préparés. Pourtant, aujourd'hui, la question n'est plus de savoir si ce que nous mangeons est sûr : l'enje...
...ir des débats qui risquent de revenir régulièrement à l'avenir. En effet, la généralisation de la malbouffe, qu'il s'agisse des fast-foods ou bien des plats préparés industriels, est devenue un problème dont le législateur doit s'emparer, car il représente des enjeux de taille. C'est d'abord un enjeu en termes de santé publique, en raison des maladies ou des problèmes de surpoids qu'une mauvaise alimentation peut entraîner. Monsieur le rapporteur, vous l'avez clairement affirmé en ouvrant ce débat, les risques pour la santé sont nombreux et avérés. Je rappelle que l'alimentation est au troisième rang des causes de cancers évitables, et directement liée à de nombreuses maladies chroniques dont la prévalence ne cesse de croître dans notre pays : obésité, diabète, maladies cardiovasculaires. Et mêm...
Par conséquent, c'est dans cette double optique qu'il faut en appeler à une politique publique ambitieuse en la matière. En premier lieu, la présente proposition de loi recommande de réglementer la présence d'additifs dans l'alimentation et de n'accepter que ceux qui figurent dans la liste des produits et substances autorisés sous le label « agriculture biologique ».
Pourtant, à l'heure actuelle, nos connaissances sur les additifs et sur les produits utilisés dans l'alimentation transformée sont insuffisantes pour qu'une législation puisse entrer en vigueur. L'effet cocktail, c'est-à-dire la combinaison de plusieurs additifs, nous empêche notamment d'avoir une connaissance précise sur leurs effets.
... sens quand on sait qu'en moyenne, aujourd'hui, nous consommons malheureusement le double des doses recommandées. Parfois même, nous consommons du sucre sans le savoir, puisque ce dernier est présent dans des produits transformés sans que nous puissions le soupçonner. Compte tenu des risques pour la santé, nous ne pouvons que souhaiter une réduction des taux de sucre, de sel et de gras dans notre alimentation – les consommateurs le souhaitent aussi, puisque, je le disais en introduction, ils sont de plus en plus attentifs à la composition des produits qu'ils achètent et de plus en plus nombreux à se tourner vers les applications mobiles, et à changer par conséquent leurs habitudes alimentaires. C'est également pour cette raison que nous devons encourager les actes de prévention : la pédagogie est...
...es, cette différence insupportable s'explique pour une part importante par ce constat : quand on est pauvre, on mange peu, mais surtout on mange mal. Les dernières études montrent que dès l'âge de 10 ans, un enfant d'ouvrier ou d'employé a quatre fois plus de risque de souffrir d'obésité. Ce chiffre fait écho au prix d'une calorie de fruits et légumes, cinq fois plus cher que pour tous les autres aliments. Cet écart est plus important encore dans les territoires d'outre-mer. Une étude récente, effectuée sur une cohorte de plus de 100 000 personnes, a même conclu qu'une hausse de 10 % de la consommation de produits ultra-transformés se traduisait par une augmentation de plus de 10 % du risque de développer un cancer, en particulier un cancer du sein. Je remercie donc le rapporteur, Loïc Prud'homm...
Dans les territoires ultramarins, les taux de sucre sont supérieurs à ceux qui ont cours au niveau national. C'est pourquoi nous avons voté en 2013 une loi sur la qualité de l'offre alimentaire dans ces départements.
Comme je l'ai dit, nous avons adopté en 2013 la loi visant à garantir la qualité de l'offre alimentaire outre-mer ; mais, faute de sanction, la situation est toujours la même, les taux de sucre ne s'étant pas améliorés. De nombreuses associations, dont je salue ici le travail, prennent à bras-le-corps ces sujets, notamment par l'éducation populaire. Cependant, leur action ne saurait suffire. Pour ces raisons, nous soutenons cette proposition de loi et jugeons qu'il faut que la loi soit contrai...
Nous examinons cet après-midi une proposition de loi présentée par nos collègues du groupe La France insoumise. Elle procède d'une ambition louable, celle de protéger nos concitoyens des dangers de ce que l'on appelle la malbouffe, c'est-à-dire la prolifération dans nos assiettes d'aliments ultra-transformés, très sucrés et très salés et à faible valeur nutritive. Permettez-moi, avant toute chose, d'évoquer le cas des agriculteurs. Ceux-ci vivent comme une injustice le fait d'être parfois mis sur le banc des accusés et ressentent les accusations dont ils font l'objet comme une sorte de dépossession des produits de la terre dont ils sont à l'origine. Il faut le redire avec force à ...
On a coutume de dire qu'il n'y a pas de bons ou de mauvais aliments, mais qu'il y a de bonnes et de mauvaises façons de les consommer. Je l'ai d'ailleurs affirmé dans cet hémicycle lors d'une précédente tentative visant à obliger les industriels à utiliser le Nutri-score dans les publicités. Mais à la réflexion, il existe tout de même de mauvais aliments. Quand on lit les études scientifiques qui ont été publiées dernièrement concernant les plats ultra-transf...
Comment ne pas être d'accord lorsqu'il s'agit de lutter contre la malbouffe ? Coluche disait : « Dieu a dit : je partage en deux, les riches auront la nourriture, les pauvres de l'appétit ». Si je ne crois pas que Dieu soit le grand responsable de cette fracture alimentaire, il n'en reste pas moins qu'il y a bien d'un côté les pays du Nord, qui traitent des dangers et des problématiques de la malbouffe, et de l'autre les populations du Sud, qui souffrent de la faim et de la malnutrition. Ce phénomène n'est pas près de s'arrêter, puisque, selon un rapport de l'ONU, plus de 821 millions de personnes dans le monde souffrent encore de la faim. En même temps, et c'...