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...crayon rouge, mais le représentant d'un groupe parlementaire et d'une force politique qui ont placé la lutte contre l'évasion fiscale au coeur de leurs combats. Je m'efforcerai d'énoncer les choses aussi simplement que possible en commençant par faire un état des lieux. Celui-ci est bien connu. Vous avez d'ailleurs rappelé, monsieur le ministre, qu'existe un écart d'imposition délirant entre les multinationales, notamment celles du secteur du numérique, et les TPE et PME. D'après les chiffres communément avancés, l'imposition moyenne des grandes entreprises du numérique serait de 9 %, quand elle atteint 23 % pour les PME françaises ! Cet écart scandaleux manifeste d'abord qu'est considérable le manque à gagner pour la puissance publique, l'impôt collecté étant sans commune mesure avec l'activité effec...
...get de l'État environ 350 millions d'euros nets. À titre de comparaison, n'y voyez bien évidemment aucune malice de ma part, c'est dix fois moins que la perte de recettes causée par la suppression de l'ISF. La portée de la mesure relève donc très largement du symbolique, voire de l'affichage politique. D'une part elle ne viendra pas compenser le trou dans nos finances publiques dont les grandes multinationales sont responsables. D'autre part elle ne répondra pas au déséquilibre d'imposition entre ces grands groupes et nos TPE et PME. Monsieur le ministre, dans quelle mesure l'outil qui nous est proposé aujourd'hui réduira-t-il cet écart ? Comme je le disais plus tôt, les grands groupes sont à 9 % d'imposition, les PME à 23 %. Avec cette taxe, à combien serons-nous ? À 10 % ? À 11 % ? Autant dire qu...
...ilettage massif des crédits d'impôts et autres niches fiscales qui en mitent le rendement. En clair, vous entendez bénéficier une nouvelle fois de l'onction des députés sur cette baisse en cours et à venir. Monsieur le ministre, ne comptez pas sur les députés communistes pour vous la donner. D'ailleurs, d'un côté vous prétendez doter notre pays d'outils visant à rénover la fiscalité des grandes multinationales – et implicitement à lutter contre les phénomènes d'évasion fiscale – , de l'autre – « en même temps »… – vous baissez l'impôt sur les sociétés, conformément à des logiques de compétitivité et d'attractivité. J'y vois une contradiction majeure, car avec cet article 2, vous jouez à fond la carte de la concurrence fiscale et de la funeste course à l'échalote au moins-disant fiscal à l'oeuvre en E...
...evaient en définitive augmenter afin de financer le manque à gagner budgétaire entraîné par la suppression de l'ISF, lui-même décidé pour lutter contre le prétendu exil fiscal des riches contribuables et faire en sorte que notre système fiscal soit compétitif. CQFD. En définitive, notre système multiplie les exonérations au profit des acteurs économiques les plus mobiles, des très riches et des multinationales, exonérations qui seront financées par le plus grand nombre, soit par de l'impôt supplémentaire – qu'il s'agisse de la TVA ou de la CSG – , soit par le recul des services publics dans nos territoires : des maternités qui ferment, des trésoreries qui disparaissent, des horaires d'ouverture de préfecture qui se réduisent ou une dématérialisation toujours plus poussée de ces procédures administrati...
...ues françaises, sa généralisation aux autres acteurs économiques permettrait de faire la transparence sur les lieux de localisation d'activité, d'effectifs, et d'impôt acquitté. Ce serait un outil utile pour les citoyens et les responsables politiques que nous sommes. Mais, comme l'a proposé mon collègue Fabien Roussel, instaurons aussi le prélèvement à la source de l'impôt sur les bénéfices des multinationales, avant que ces bénéfices ne partent à l'étranger. Nous pourrions également reconnaître dans notre code général des impôts la notion d'« établissement stable numérique » afin de caractériser la réalité de l'activité opérée dans notre pays par les géants du numérique. « Tout cela n'est pas possible car vos propositions sont contraires aux conventions fiscales ou au droit européen », nous rétorque...
...uses, notamment dans les marchés publics ouverts par les collectivités. Avançons au niveau européen vers la convergence par le haut pour lutter contre le dumping fiscal et social : faisons le à vingt-sept ou, si nécessaire, à moins, mais avançons enfin pour que disparaissent progressivement ces pratiques fiscales dommageables, ces taux d'imposition zéro, ces accords secrets entre gouvernements et multinationales et cette opacité qui conduisent à siphonner les voisins. De tels agissements ne sont plus possibles dans un marché où circulent librement les capitaux, sans contrôle et sans restriction : ils conduisent l'Europe vers l'abîme. L'Europe y va tout droit, elle qui s'obstine à réduire toujours davantage la fiscalité des plus riches et des grands groupes, fragilisant ainsi le financement de l'action ...
Nous voterons la motion de renvoi en commission présentée par le président Chassaigne. L'évasion fiscale est un véritable cancer. Certains, dont le ministre, la présentent comme un dysfonctionnement du capitalisme financier moderne. Elle en est au contraire l'un des rouages essentiels. Face à l'inaction politique, les multinationales et les riches contribuables sont en mesure de placer leurs capitaux là où la fiscalité est la plus avantageuse. Pire, les États jouent pleinement ce jeu funeste en baissant toujours plus l'impôt. Avec les paradis fiscaux, nous avons affaire à de véritables trous noirs de l'économie, des repaires de l'argent sale, celui de la criminalité, de la prostitution et du trafic d'êtres humains. Comme l'...