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Je salue madame la ministre des outre-mer, monsieur le rapporteur, que je prie de recevoir mes voeux amicaux de prompt rétablissement, mes chers collègues, et je salue aussi bien sûr très chaleureusement l'ensemble des Polynésiens qui nous écouteront peut-être avec un peu de décalage. C'est une longue histoire qui lie dans un destin commun la France et la Polynésie, pays d'outre-mer « au sein de la République », pour reprendre les termes de l'article 74 de la Constitution. Avec ses 118 îlots, ses 280 000 habitants – ils sont même un peu plus nombreux – , la Polynésie française occupe un espace stratégique au sein du Pacifique. Cette zone économique exclusive représente près de 50 % de la zone économiqu...
...ue la nation reconnaît la Polynésie française comme un membre à part entière de la République, une et indivisible mais ouverte à la différence territoriale, sociale et culturelle, à tout ce qui fait un peuple fier de ses racines, apaisé par la reconnaissance de ses spécificités et confiant dans l'avenir. Je vous invite donc, chers collègues, à reconnaître la place de la Polynésie française dans l'histoire et le fonctionnement de notre république en votant sans réserve ces deux textes issus du travail de notre parlement.
...diciable à l'institution. Demain, il faudra une vacance d'au moins un tiers des sièges – sur le modèle des conseils municipaux. Une remarque au passage : ces textes sur la Polynésie sont une nouvelle illustration des statuts à la carte qui existent aujourd'hui partout dans les outre-mer puisque chaque territoire peut dorénavant décider précisément de sa manière de fonctionner, ainsi adaptée à son histoire, à sa géographie et à sa culture. Il me semble que c'est une évolution très sensible par rapport à une période où l'État leur disait : « Vous êtes DOM ou vous êtes TOM, et pareil aux autres dans chacune de ces catégories. » Contrairement à cette époque, chaque territoire choisit la manière de fonctionner qui lui semble la mieux adaptée. Un autre aspect non négligeable du texte concerne la propri...
...ondi des trente ans d'autonomie. Pour y avoir été présente, je me rappelle très bien de la session de l'assemblée de la Polynésie française qui a alors permis à toute l'expertise de s'y exprimer. J'y avais notamment retenu une phrase du président de l'assemblée à l'époque, devenu président de la Polynésie, Édouard Fritch, phrase à mon avis assez fondatrice de ce que nous faisons aujourd'hui : « L'histoire de notre autonomie, c'est l'histoire de la conquête d'une certaine forme de liberté au sein même de la Liberté, avec un grand L, proclamée dans notre devise républicaine. Derrière toute conquête, il y a souvent le fruit d'un travail, de l'opiniâtreté, de la souffrance, de l'effort d'hommes et de femmes qui, à un moment de notre histoire, ont été amenés à se battre pour la conviction que la régenc...
...ésormais s'attacher à définir avant de lui donner corps. C'est pourquoi la définition, dans l'article 1er, des trois domaines – sanitaire, environnemental et économique – dans lesquels devra désormais se traduire le nécessaire accompagnement de l'État constitue une première avancée. À toutes ces victimes, nous devons une meilleure indemnisation : c'est là la moindre des choses. L'évocation de l'histoire de la Polynésie et du mal qu'a pu faire l'activité nucléaire de la France me permet de rendre, une fois encore, hommage à Edmond Simeoni et aux militants de l'Action pour la renaissance de la Corse qui, grâce à leur mobilisation, ont fait échouer les essais nucléaires que l'État projetait à l'Argentella, près de Galéria, dans les années 1950. Songer à ce que la Corse serait devenue si ces essais ...
Je m'associe bien entendu à tout ce que mes collègues ont dit de l'histoire et de la singularité de la Polynésie. N'ayant que cinq minutes de parole, je me contenterai de saluer ces deux textes qui représentent une nouvelle étape importante de la décentralisation et, pour la Polynésie, une nouvelle étape importante de son autonomie. Sont en effet prévus des compétences élargies pour les communes, des coopérations intercommunales favorisées pour accompagner le développe...
... présent article est donc ridicule : la France doit reconnaître officiellement et entièrement les préjudices causés à la Polynésie et aux Polynésiens. C'est pourquoi notre amendement évoque la reconnaissance des « préjudices économiques, environnementaux, sanitaires et sociaux ». Nous devons, mes chers collègues, consentir cet effort d'honnêteté pour la population polynésienne, mais aussi pour l'histoire, qui nous jugera sévèrement. En réécrivant l'alinéa 6, notre amendement mettrait ainsi en adéquation les mots et les faits sur les essais nucléaires en Polynésie française.
...ux revenir, madame la ministre, sur la lecture que les générations suivantes feront de nos débats. En 2014, nous avions organisé, dans un quartier de Faaa, une projection du film Aux enfants de la bombe ; s'en était suivi un débat, au cours duquel un jeune de vingt ans s'était levé pour déclarer qu'il ne savait pas qu'il y avait eu des essais nucléaires chez nous. Une telle ignorance de sa propre histoire, résultat d'une forme d'autocensure de notre système éducatif, nous appelle à la vigilance sur les mots que nous utilisons. Dans vingt ou trente ans, nos enfants, qui liront le texte dont nous sommes saisis, ne vous auront pas à leurs côtés, madame la ministre, pour s'entendre expliquer que le mot « contribution » ne suggère aucune participation volontaire. Il y aura donc méprise sur le sens.
Une forme d'équilibre a donc été trouvée, fruit d'une discussion très nourrie. Pour rebondir sur les échanges précédents entre M. Brotherson et Mme la ministre, je dirai même que les générations qui, dans quinze ou vingt ans, seront à notre place, auront forcément un regard différent, car leur compréhension de l'histoire aura forcément évolué. Ayons l'humilité de le dire : la reconnaissance du fait nucléaire est déjà, en tant que telle, un acte monumental. Ayons aussi l'humilité de laisser l'histoire se faire, se réécrire par les générations futures, en fonction de la façon dont elles la comprendront. Je souhaite donc ardemment que nous nous en tenions au terme choisi, lequel, je le répète, est le fruit d'une co...
Nous soutenons cet amendement qui, je pense, parvient à traduire les remarques que nous avons entendues. Peut-être celles-ci ont-elles été exprimées tardivement, madame la ministre, mais M. Brotherson a expliqué l'autocensure ici à l'oeuvre, et la nécessité du long et difficile travail de transmission de la mémoire et de l'histoire. C'est peut-être parce que nous sommes, en ce moment précis, au seuil d'un compromis historique que s'exprime la volonté de voir mise en lumière la réalité du préjudice subi. L'amendement permettrait d'apporter une réponse à ceux qu'anime cette préoccupation tout à fait légitime. Nous le voterons donc.
Au nom de tous mes collègues et des Polynésiens, je vous remercie sincèrement. Je sais que nos débats éclaireront pour l'histoire le sens de l'article 1er.
À mon tour, je remercie sincèrement notre collègue Maina Sage de son initiative, le rapporteur de son avis favorable et la ministre de son avis de sagesse. C'était important. Nous nous réjouissons de pouvoir voter ensemble cet amendement, qui aura un vrai écho symbolique, dès à présent et pour l'histoire.
...nt persuadé, la France a eu besoin de la centralisation pour se faire et elle aura besoin de la décentralisation pour ne pas se défaire. Nous devrions aller plus loin dans l'autonomie en Polynésie mais aussi en métropole, dans d'autres régions qui le demandent. Je pense à la Corse, à la Bretagne et au Pays basque. Nous ne pourrons pas éluder cette demande à l'avenir, car elle va dans le sens de l'histoire mondiale. Aujourd'hui, la France est trop grande pour le local et trop petite pour l'international, ce qui nous ramène au projet européen.
Ce qui s'est joué aujourd'hui, ce qui se joue depuis des années, en particulier depuis quelques mois, c'est la construction d'un chemin, avec des maîtres mots : respect, dialogue, compréhension. Cela implique de regarder l'histoire en face, telle qu'elle a été. J'en veux pour preuve la modification de l'article 1er du projet de loi organique : on a retenu l'expression « mise à contribution » et non le terme « contribution », ce qui montre que l'on n'a pas peur de donner un sens aux choses. Bien évidemment, ce chemin continue – il est dynamique, non pas statique – , avec la demande de justice. Celle-ci est inhérente à la qu...