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...bien accueilli par notre assemblée, accepté par le Gouvernement puis voté par le Sénat qui le jugeait plus équitable et plus efficace. Cette brève digression historique vise à rappeler qu'en matière de droit, les choses ne sont pas toujours certaines à l'avance. Mais reprenons. L'ampleur de la censure prononcée le 6 octobre, son effet immédiat et le volume croissant des réclamations ont accru le montant des sommes à rembourser. Celui-ci est passé de la somme prévue par le projet de loi de programmation des finances publiques 2018-2022, soit 5,7 milliards d'euros, à 10 milliards d'euros. Par ailleurs, l'effet immédiat de la censure impose de rembourser les entreprises dès 2017. Le Gouvernement prévoit d'effectuer des remboursements de 5 milliards d'euros en 2017 et de 5 milliards d'euros en 2018...
...conséquences de vos mesures pour les cent plus fortunés et pour notre économie. Selon cette note de la direction générale du Trésor, le prélèvement forfaitaire unique – le PFU – rapportera, pour les cent premiers contribuables, 582 380 euros par an. Si l'on ajoute à cette généreuse mesure la suppression de l'impôt de solidarité sur la fortune, l'ISF, le gain s'élève à 1,5 million d'euros, soit un montant supérieur à l'ISF qu'ils acquittaient jusqu'à présent ! Ce n'est pas tout. Pour mesurer l'impact de ces deux réformes sur notre économie, la direction générale du Trésor elle-même a fait tourner ses ordinateurs et son modèle informatique « Mésange » : un gain de 0,5 point de PIB et la création de 50 000 emplois seulement. C'est écrit en toutes lettres dans la note. On pensait déjà avoir atteint ...
...icacité. Pourquoi, monsieur le ministre ? Parce que, en l'appliquant, comme vous le faites, pour une seule année, en l'occurrence 2017, il est à craindre que ces grands groupes ne procèdent à des arbitrages comptables permettant de minorer leur contribution. Les services comptables des grands groupes sont très probablement déjà au travail pour identifier les possibilités de diminuer au maximum le montant à régler à l'État. On sait, par le jeu de provisions ou d'écritures comptables, que c'est faisable. Nous n'avons pas affaire à des enfants de choeur. En tant que responsables politiques, nous ne pouvons être naïfs. Ce seul argument doit nous convaincre, mes chers collègues, d'inscrire la proposition du Gouvernement dans le temps long, sur plusieurs années. Rappelons à nos concitoyens que l'optim...
Monsieur le ministre, cette motion a le mérite de mettre le doigt sur l'absence de données précises. Lors de la réunion de la commission des finances, nous avons été plusieurs à vous interroger sur ce point. Vous nous l'avez dit, 223 entreprises sont perdantes, et 95 gagnantes. Mais vous avez également annoncé que vous feriez connaître les montants – on suppose que les gains et les pertes sont concentrés sur quelques-unes, certaines étant très gagnantes, d'autres très perdantes.
...5. Combien de collectivités territoriales réclament en vain les sommes correspondant à des transferts de compétences non financés par l'État, soit 1 milliard pour le seul conseil régional d'Île-de-France ? Je pense aussi aux salariés de GM la deuxième, à hauteur de 5 milliards, reposera sur la collectivité tout entière. Nous sommes en effet appelés à voir le déficit de la Nation se creuser d'un montant de 0,2 % supplémentaire pour payer la moitié de ces 10 milliards. C'est d'ailleurs, à l'origine, le seul moyen que vous envisagiez, monsieur Le Maire, quand on estimait que le remboursement n'excéderait pas 5 milliards. Cela nous conduit à une septième leçon de choses : là où l'urgence sociale ne trouve pas grâce à vos yeux quand elle impliquerait une dépense publique supplémentaire, en revanche...
...ropos de notre collègue Vigier sur la motion de rejet préalable, mais il s'agit là d'une motion de renvoi en commission, qui nous permettrait de prendre un peu plus de temps en commission pour se poser des questions et y répondre. Par conséquent, nous voterons pour la motion de renvoi en commission, qui vient d'être présentée par notre collègue Éric Coquerel. Nous souhaitons en effet obtenir les montants, en euros sonnants et trébuchants, perçus par les entreprises gagnantes et manquant aux entreprises perdantes. Par ailleurs, certaines entreprises forment actuellement des recours contre l'État : nous voudrions avoir une base juridique, qui nous assure, comme l'a dit notre collègue de La République en marche, qu'il n'y aura pas, dans quelques mois, dans un an ou dans deux ans, de nouveaux recou...
...on parle bien de dividendes versés après bénéfices. Ces chiffres montrent que la contribution de 3 % sur les dividendes, dont il est ici question et que vous proposez de supprimer sans compensation, n'a pas freiné la distribution des dividendes dans notre pays. Malheureusement, en cinq ans, l'État n'aura ainsi prélevé que 9 milliards d'euros sur les 300 milliards d'euros de dividendes versés. Ces montants montrent que nous devons en réalité aller beaucoup plus loin sur le plan fiscal pour favoriser la redistribution des richesses et améliorer le financement de l'économie réelle. La seconde raison du caractère inacceptable de votre décision de faire payer l'addition de 5 milliards d'euros à nos concitoyens tient aux choix fiscaux que vous avez opérés dans le cadre du budget pour 2018. C'est là qu...
...tion des remboursements au titre de l'annulation de la taxe sur les dividendes suite au contentieux s'élève à 300 millions en 2018 et à 1,8 milliard les années suivantes, pour un coût total de 5,7 milliards. Or, monsieur le ministre, depuis le mois de juillet, voire depuis la fin du mois de juin, vous disposiez des informations qui permettaient de dire que ce contentieux allait déboucher sur des montants très importants.
...ne sera pas terminée lorsque l'examen du second commencera. Vous avouerez qu'il y a là quelque chose de tout à fait absurde. Comme le souligne le Haut Conseil des finances publiques dans son avis du 30 octobre 2017, ce PLFR est « singulier », car les évaluations de recettes pour 2017 ont été actualisées sur la base de celles qui figurent dans le PLF pour 2018, c'est-à-dire sur des informations remontant au début du mois de septembre 2017, soit à une date antérieure de deux mois à la date de dépôt du présent PLFR. Vous auriez dû, monsieur le ministre, réaliser les évaluations à la date de ce dépôt. Plus grave encore : aucune actualisation des crédits budgétaires n'a été opérée dans ce PLFR au motif de « l'urgence entourant la préparation de cette mesure » – je cite l'exposé des motifs.
...égard, les auteurs du texte dont nous sommes saisis estiment, sans donner aucune explication, que la somme de 10 milliards sera répartie pour moitié sur 2017 et 2018. Cette répartition n'est pas conforme à la réalité : comment expliquer aux 318 entreprises frappées par les deux nouvelles taxes qu'elles devront les payer, pour l'essentiel, le 20 décembre 2017, sous la forme d'un acompte de 80 % du montant de ces deux impôts, et que celles d'entre elles qui ont payé la taxe de 3 % sur les dividendes seront remboursées sur deux exercices ? Vous avouerez que c'est un peu surprenant. Ainsi, le principe de sincérité pourrait ne pas avoir été respecté dans la présentation de ce PLFR pour 2017. Un second problème concerne le risque de condamnation pour concussion des fonctionnaires des services fiscaux ...
...ministre, que vous soutiendrez notre amendement. Concernant la manière dont nous légiférons, je crois, là aussi, qu'on ne peut pas continuer à voter des articles avec des oeillères. Jeudi dernier, en commission des finances, je vous ai demandé de nous indiquer le nombre d'entreprises gagnantes et perdantes. Vous nous avez dit que 95 d'entre elles étaient gagnantes – elles seront remboursées d'un montant supérieur à ce qu'elles paieront au titre de la surtaxe – , et que 223 seraient perdantes.
Absolument ! Je vous ai alors demandé de nous indiquer les montants. Vous m'avez répondu expressément que vous ne pouviez me les communiquer, mais que vous demanderiez au directeur de la législation fiscale de me les transmettre ultérieurement.
Et encore, j'ai divisé par 365 jours, et non par le nombre de jours ouvrés – j'aurais obtenu un montant encore supérieur. Pour mémoire, ce niveau des intérêts moratoires a été modifié par la loi de finances pour 2006. C'est donc bien que le Parlement a le pouvoir d'en fixer le taux. Aussi, monsieur le ministre et mes chers collègues, avec Gilles Carrez et d'autres députés, nous vous proposons une série d'amendements visant à abaisser le taux pour le rendre cohérent avec l'environnement économique ...
...icit public. Or le dispositif envisagé par le Gouvernement ne tient pas. Monsieur le ministre, je vous rappelle, comme l'a d'ailleurs fait le Haut Conseil des finances publiques, que pour que votre affaire marche, il faudrait considérer que les 10 milliards d'euros en question ne sont pas imputables sur l'exercice budgétaire 2017. Or la créance est certaine et claire, puisqu'elle correspond aux montants versés en 2013, 2014, 2015, 2016 et 2017 – je fais ici référence aux 200 millions déjà versés – par les entreprises assujetties à la taxe : cela ne fait pas débat. La taxe étant abrogée, je ne vois pas quel débat il pourrait y avoir sur ces montants.
...vez-vous estimer que seuls 5 milliards d'euros devront être payés en 2017, puis 5 milliards en 2018 ? Cela me paraît totalement inexact : la dérogation – au sens du système européen de comptabilité nationale – au titre des mesures exceptionnelles et temporaires que vous mentionnez dans le dernier alinéa de l'exposé des motifs ne s'applique pas en l'espèce. Il n'existe en effet aucun débat sur le montant de la créance.
...remarque porte sur la comptabilisation. Vous avez expliqué au Haut conseil, qui en fait état dans son avis, ne pas vous appuyer sur la première partie du fameux article 20. 189 du Système européen des comptes – SEC – selon lequel « le moment d'enregistrement de la dépense ou de la recette correspond au moment où les bénéficiaires disposent d'un droit automatique et incontestable au versement d'un montant pouvant être déterminé individuellement, et qu'il est improbable que ces derniers ne réclament pas ce qui leur est dû. » C'est pourtant le cas ici, puisque l'impôt a été invalidé. Monsieur le ministre, vous parliez de prescription fiscale, mais il n'y en a pas, puisqu'il n'y a plus d'impôt. L'impôt ayant disparu, il s'agit d'une créance. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle vous avez estimé u...
Je voudrais rapidement m'inscrire dans la suite des interventions de François Pupponi et du président de la commission des finances. J'ai du mal à comprendre, pour ma part, comment vous allez pouvoir comptabiliser jusqu'à 5 milliards de remboursements au titre des contentieux dès 2017. Dans son avis, le Haut conseil explique en effet que « le montant retenu en déficit public 2017 dépendra in fine du calendrier de traitement des dossiers individuels par l'administration fiscale. » Même si un certain nombre de contentieux sont déjà avancés devant le tribunal administratif de Montreuil, encore faut-il que les dossiers aient été validés individuellement par l'administration fiscale. Ce n'est pas parce qu'une décision générale du Conseil constitut...
Il vise à faire en sorte que les Français n'aient pas à rembourser 5 milliards d'euros en 2018, sous quelque forme que ce soit. Si nous votons une nouvelle taxe augmentant le montant de l'impôt sur les sociétés acquitté par les grandes entreprises, faisons en sorte qu'elle rapporte les 10 milliards d'euros à rembourser ! C'est la raison pour laquelle cet amendement, ainsi que l'amendement no 14, proposent d'élargir l'assiette de la contribution additionnelle sur les sociétés aux entreprises dont le chiffre d'affaires est compris entre 500 millions et 1 milliard d'euros. Ils...
Cher collègue, vous n'avez pas bien lu le texte du Gouvernement, qui précisément détermine le montant de la contribution exceptionnelle avant imputation des créances fiscales, ce qui rend inutile tout carry back. Si j'ai bien compris le texte du Gouvernement, il comporte une pilule anti-carry back, mon cher collègue.
Avis défavorable. Votre amendement, cher collègue, compromet le rendement de la contribution exceptionnelle. En effet, il amène à exonérer la plupart des entreprises en raison des abattements conséquents qu'il propose. De surcroît, les déficits antérieurs peuvent être reportés en avant, ce qui diminue le montant de l'impôt sur les sociétés dû. Des entreprises bénéficiaires en 2017, mais dont les comptes présentent des déficits, pourront les imputer dans les conditions prévues par le droit commun.