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Cependant, quand une industrie présente un avantage comparatif, crée des emplois et produit une électricité qui ne coûte pas cher, on fait en sorte de préserver son potentiel, son savoir-faire et son rôle dans le pilotage du réseau français et européen. C'est justement cette énergie pilotable qui permet de maintenir la folie allemande ! Il va falloir choisir entre dénucléarisation et décarbonation : on ne peut pas poursuivre deux lièvres à la fois. Le report de l'objectif de réduction de la part du nu...
...e s'appuyant sur la PPE montre ainsi qu'en retenant cette hypothèse de fermetures de quatorze réacteurs et en estimant la durée de vie des autres réacteurs à soixante ans, un « effet falaise » se produira durant la décennie 2040-2050, au moment où toutes les centrales entrées en service dans les années 1980 arriveront en fin de vie, ce qui réduira brutalement la capacité installée de production d'électricité nucléaire de 63,2 mégawatts à 15 mégawatts. Un tel scénario serait lourd de conséquences. Il nous obligerait à remplacer rapidement ces capacités de production électrique perdues, dans la mesure où les scénarios de transition énergétique actuellement retenus proposent une électrification des usages qui conduira, à tout le moins, à un maintien du niveau de la demande électrique à l'horizon 2050. ...
...e est responsable de 28 % des émissions mondiales. Il faut regarder les effets de masse. La France peut être comparée à un individu qui pèse 60 kilos, auquel le médecin conseille de faire un régime, alors qu'elle se trouve à côté de trois géants – la Chine, les États-Unis et l'Inde – qui pèsent 3 tonnes à eux trois. On ne maigrit pas de la même manière selon le poids d'origine. Dans notre pays, l'électricité est déjà largement décarbonée. La transition énergétique, oui ; la trahison énergétique, non ! Tout cela a un prix. Le coût marginal de la tonne de CO2 évitée va devenir exponentiel. Rendez-vous compte que le facteur 5 implique une économie de 1,7 tonne de CO2 par an, soit dix fois moins que ce qu'un ménage émet actuellement. Cela représente, au choix, un an de chauffage au gaz pour un apparteme...
...tenu des engagements, la négociation sur les six premiers parcs est une erreur à 23 milliards d'euros. Il faut donc remettre de la raison dans la politique énergétique de la France. Parce que vous voulez développer l'éolien et le photovoltaïque, vous êtes en train de réinstaller la taxe carbone dans les têtes. Or le financement de la transition énergétique a déjà fait bondir de 40 % la facture d'électricité, de gaz et de fioul. Il faut y ajouter les certificats d'économie d'énergie, qui sont un système intéressant, mais qui sont aussi une taxe qui ne dit pas son nom, parce qu'elle est, en réalité, imposée aux citoyens, via les producteurs d'énergie, à la pompe ou sur la facture d'électricité. Tout cela pour aider des industries : ce sont des aides d'État qui ne disent pas leur nom. C'est là que rési...
...contre de l'objectif numéro un qu'est la réduction des gaz à effet de serre que l'on prétend être le combat de sa vie, un peu de modestie serait requise. Vous devriez être plus clair sur l'avenir d'EDF – et nous aurions dû, d'ailleurs, en discuter dans le cadre de ce texte – , car ce dont il s'agit avec la modification de l'ARENH, c'est en réalité l'avenir d'EDF, une sorte de service public de l'électricité, avec le nucléaire comme élément de base, assorti de compléments sur le modèle de la sécurité sociale et des mutuelles. Si c'est bien le modèle vers lequel vous voulez vous diriger, parlons-en, afin que les Français sachent quel est le marché de l'électricité que vous voulez dans dix ans. Je ne dis pas que les monopoles publics ont toujours mieux fonctionné, car ce n'est pas vrai, et la droite n...
… je les récapitulerai, afin qu'elles soient très claires. Je ne voudrais pas, en effet, réentendre dans ce débat certaines fausses accusations. Premièrement, on marche sur la tête : on a dramatiquement augmenté la facture d'électricité, de carburant et de fioul pendant quinze ans, avec un impact très faible en matière de CO2. Le président de la Commission de régulation de l'énergie a déclaré devant la commission d'enquête sur les énergies renouvelables, que je préside, que nous ne finançons pas les énergies vertes pour lutter contre les émissions de gaz à effet de serre. Les gilets jaunes vont être contents ! On leur expliquait...
Cher collègue, vous pouvez, quant à vous, enlever votre gilet vert, car ce texte de loi est très mal équilibré ! Deuxièmement, il faut diversifier le mix énergétique en remplaçant de la consommation d'énergie fossile par de la production moins carbonée. Assez de débats sur l'électricité, car là n'est pas la question. Les véritables débats, ce sont les 50 à 60 milliards d'euros d'énergie fossile que nous payons chaque année, les transports ou la rénovation énergétique. Je sais que certains de nos collègues partagent cette opinion.
Je dois avouer que certains des propos de notre collègue Julien Aubert m'ont séduite : c'est normal puisque nous avons défendu le même programme à l'élection présidentielle. Il faut reconnaître que la France, avec ses 75 % d'électricité d'origine nucléaire, a déjà une électricité décarbonée et un mix énergétique bien meilleur que celui de ses voisins européens. Il est vrai aussi que nous ne disposons pas vraiment d'éléments permettant de mesurer l'effet des dizaines de milliards d'euros consacrés à la production d'énergies renouvelables. En tout état de cause, cette politique a eu peu d'effets sur la réduction des gaz à effet de...
Vous mélangez les enjeux. S'agissant du nucléaire, nous ne pouvons pas décemment continuer à produire une électricité à 75 % d'origine nucléaire quand, dans le deuxième pays le plus nucléarisé au monde, cette part se situe à 20 ou 25 % ! Il y a quelque chose qui coince dans notre propre modèle. Mais vous ne pouvez pas non plus utiliser le nucléaire pour freiner les initiatives et bloquer les actions absolument indispensables dans le domaine des énergies renouvelables. Alors que vous avez bénéficié d'un temps de...
Le moulin à paroles, c'est vous, monsieur de Rugy ! Et celui qui nous propose de retirer la cravate après avoir retourné sa veste, c'est encore vous ! Ce sont 35 % du capital actuel qui sont livrés à la logique des actionnaires : Dalkia, la direction commerce, les énergies renouvelables, Enedis, les activités en outre-mer – excusez du peu ! C'est un nouvel acte de dérégulation du marché de l'électricité. Vous pouvez vous fixer tous les objectifs de résorption de gaz à effet de serre ou de maîtrise des tarifs que vous voulez, vous ne les atteindrez pas si vous vous débarrassez de ces outils stratégiques.
...ut le projet vise en réalité à diminuer la part du nucléaire pour augmenter celle des énergies renouvelables. L'augmentation tendancielle très forte prévue par la PPE dépasse d'ailleurs de loin le potentiel du charbon. Enfin, en affirmant que les coûts de production baissent dans l'éolien, vous laissez de côté les coûts cachés, l'impact sur le réseau, le coût du stockage, les prix négatifs d'une électricité produite au mauvais moment – puisque l'on en arrive à devoir payer les clients pour qu'ils nous rachètent notre électricité – , le coût de l'effacement, etc. Vous ne raisonnez qu'en coûts financiers ou budgétaires alors qu'il faut raisonner en coûts économiques pour mesurer ce que cette énergie coûte à la collectivité nationale. Vous parlez d'industrie. L'éolien offshore flottant en est une, qui...