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Je soutiendrai à la fois l'amendement no 2461 de Julien Aubert et mon amendement no 1706. Il s'agit d'élargir la procréation socialement assistée – et non la procréation médicalement assistée – à toutes les femmes. Cela va profondément bousculer nos principes éthiques et instaurer irrévocablement un droit à l'enfant, au détriment de certains droits de l'enfant, comme celui d'avoir un père. M. le rapporteur Jean-Louis Touraine a affirmé en commission qu'il n'y avait pas de droit de l'enfant à avoir un père, mais que l'on pouvait parler d'un véritable droit à l'enfant. Soyons clairs : la question n'est pas celle de l'existence d'enfants sans père connu, élevés par une femme seule ou un couple de femmes – cela relève des choix de vie de chacun et des aléas de l'existence. Cependant,...
J'espère pouvoir tenir des propos très calmes et très sereins. Je suis un peu étonnée de ce que j'entends en ce qui concerne l'argument médical et le fait que la PMA serait actuellement le traitement de l'infertilité. Nous n'allons pas rappeler ici comment on fait des bébés. Nous n'allons pas détailler le rapprochement charnel. Je pourrais vous parler de la cigogne d'Alsace. Lorsqu'un couple témoigne dev...
Je voudrais entrer dans ce débat sur la loi bioéthique, qui va nous occuper pendant près de trois semaines, en formulant un souhait : celui que le Gouvernement et sa majorité s'ouvrent au doute. Dans les décisions très lourdes de conséquences que nous aurons à prendre, rien ne me semblerait plus dangereux que les certitudes avec lesquelles vous vous apprêtez à évincer délibérément le père, à dénier à la femme qui accouche son statut spécifique de mère, à priver l'enfant d'une filiation vraisemblable en effaçant au profit de deux mères la branche masculine de sa filiation et en favorisant délibérément les familles monoparentales. Vous l'avez dit, madame la garde des sceaux, monsieur Touraine, de même que Mme Théry que nous avons auditionnée : cette loi constitue un changement de c...
Madame Genevard, nous sommes tous ici, autant que vous, habités de doutes divers, et nous avançons avec prudence. Nous souhaitons tous protéger l'intérêt et les capacités d'épanouissement de l'enfant. C'est notre priorité et notre devoir en tant que parlementaires. Votre question est légitime. Nous l'entendons ; nous nous la sommes tous posée : l'absence de père pendant l'enfance restreint-elle les possibilités de développement et d'épanouissement de l'enfant ? Cette question est légitime, mais la réponse a été formulée de façon répétée et itérative, pendant toutes les auditions que nous avons tenues, au cours desquelles nous avons pu entendre…
… et je suis persuadé que vous voulez effectivement le protéger, mais de quoi ? De l'absence de référence à un père ? C'est un préjugé : la filiation n'a jamais été autre chose qu'un fait social et culturel. C'est un homme qui vous parle : la paternité a toujours été une présomption.
Mes chers collègues, quelle loi enjoindra aux parents d'apporter de l'amour aux enfants ? Cela n'est pas possible ! Tout ce que nous pouvons faire, c'est empêcher les ravages de la cruauté. Nous savons tous qu'il existe des familles biologiques évidentes avec un père et une mère qui sont des bourreaux d'enfants, tandis que d'autres familles composées d'un seul parent ou de deux parents du même sexe sont, à l'inverse, des nids d'amour et de développement. Nous le savons tous – aussi bien vous, madame Genevard, que moi. Puisque toutes les opinions méritent d'être entendues, écoutez le point de vue radical d'un disciple d'Épictète.
...t dont nous discutons n'est pas à proprement parler un sujet de bioéthique. Je l'assume : nous opérons une révolution des règles de la filiation, qui consiste à proclamer que le patriarcat est fini. Nous abolissons le principe selon lequel les hommes seraient propriétaires du corps des femmes ou de leurs enfants, qui a, comme je l'ai dit, prévalu pendant des millénaires. Je rappelle qu'à Rome, le père de famille avait droit de vie et de mort sur sa femme et ses enfants. Ce temps-là est révolu. Ce qui est vrai, ce n'est pas ce qui procède du biologique, mais ce qui procède du social et du culturel, …
...onstituée l'existence d'une vérité biologique. Mme Le Pen a dit que c'était une question angoissante : « Qui suis-je ? » Tout en respectant son opinion, qui est très cohérente, je lui réponds que « je » n'est pas le résultat d'une histoire antérieure. Je suis fasciné par le fait que quelqu'un pense que la réalité d'un être précède son existence, autrement dit qu'elle réside dans l'identité de son père et de sa mère. La réalité d'un être suivra toujours son existence. Le processus de construction du jeune être humain est un processus de culture cumulative – point final.
Vous avez aussi raison de dire que le lien juridique de filiation est fondé sur une présomption s'agissant du père, mais vous oubliez que la question de la vraisemblance biologique intervient aussi dans le droit de la filiation. D'ailleurs, déroulant la pelote de la filiation d'enfants nés de deux femmes par PMA avec tiers donneur, le Gouvernement, au travers de ce texte, nie tout lien avec un géniteur mâle alors que, en l'état actuel de la science et de la médecine, un enfant naît toujours de la rencontre d'...