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...er corps à leurs craintes : deux jours seulement après l'annonce du président Trump, la Turquie lançait son opération « Source de paix ». Chacun appréciera à sa manière le cynisme dont a fait preuve Ankara en nommant ainsi un processus qui a provoqué, en moins d'un mois, plusieurs centaines de morts et contraint à la fuite des centaines de milliers d'hommes, de femmes et d'enfants. « Ainsi va la guerre ! » pourrait-on me répondre non moins cyniquement. Mais c'est une guerre où l'un des belligérants fait procéder à des exécutions sommaires de civils au mépris de toutes les normes internationales ; une guerre où une militante de la paix, Mme Havrin Khalaf, a été torturée puis sauvagement assassinée en raison de ses opinions politiques. De telles pratiques ne sont pas tolérables, et aucun conflit ...
...il est impératif de le priver du chaos dont il tire sa force. À cet égard, l'offensive menée par la Turquie contre le Nord de la Syrie constitue une double faute morale. Elle tient d'abord à ce que l'incursion militaire turque a eu pour effet de provoquer un redéploiement des forces démocratiques syriennes, dont certains corps de troupe avaient pour mission d'assurer la garde des prisonniers de guerre issus des rangs de Daech. En les contraignant à grossir le nombre des soldats directement opposés à son armée, le président turc contribue indirectement mais sciemment à l'affaiblissement d'un dispositif permettant de contenir une éventuelle résurgence de la nébuleuse terroriste.
...urquie, enfin, a laissé entrer les futurs djihadistes européens ! L'offensive turque en Syrie est une triple faute. C'est d'abord une faute sécuritaire : des dizaines de milliers de prisonniers djihadistes se trouvent au nord-est de la Syrie. Leur dispersion aurait des conséquences graves pour notre sécurité. Même si les Américains, avec la coalition, ont permis la mort du leader de Daech, cette guerre n'est malheureusement pas derrière nous puisque 10 000 djihadistes, dont 500 Français, seraient emprisonnés par les Kurdes. Où sont-ils ? Que vont-ils devenir ? La sécurité, c'est la première des libertés, le pilier de la cohésion de notre société. Nous ne pouvons que redouter qu'un seul de ces bourreaux entre à nouveau sur notre sol. Soit les forces spéciales françaises sont en capacité opérati...
...Le 8 octobre dernier, soit la veille des frappes turques, j'ai interrogé le Premier ministre pour savoir comment la France entendait protéger les populations civiles kurdes. Il m'a alors indiqué que la France veillerait « à ce que soient pris en compte les intérêts des Kurdes, dont le courage et les sacrifices nous obligent ». Or, aujourd'hui, les combattants kurdes, confrontés à une situation de guerre menaçant leur survie, n'ont pas eu d'autre choix que de se rapprocher du régime syrien de Bachar al-Assad. Monsieur le ministre, je souhaite que vous nous disiez clairement ce que vous comptez faire sur trois sujets : l'interdiction, annoncée par le président Erdogan, du sol turc à tous les Syriens en situation irrégulière à partir de ce soir – ces Syriens, au nombre de 2 millions, seraient expu...
...t notre indignation vis-à-vis de cette offensive dirigée contre ceux qui – faut-il le rappeler – sont nos alliés face à la barbarie islamiste. Nous déplorons l'inaction des puissances occidentales face à cette violation du droit international. Cette opération militaire est d'autant plus grave qu'elle déstabilise davantage une région qui a déjà payé un lourd tribut depuis 2011 et les débuts de la guerre civile syrienne. Combien de fois n'avons-nous pas encensé, à l'époque, ces valeureux résistants kurdes contre Daech, toutes ces femmes et ces hommes qui se sont battus, sans relâche, pour la défense de nos valeurs démocratiques, pour la protection de nos libertés, pour notre sécurité ?
...os côtés contre ceux qui ne représentent rien d'autre que l'inhumanité. Comme le rappelle l'exposé des motifs de la proposition de résolution, nous déplorons déjà des centaines de morts, dont de nombreux civils, ainsi que plus de 300 000 déplacés. Jusqu'où cela doit-il aller ? Qu'attendons-nous pour prendre des mesures fermes afin d'imposer au président turc Erdogan la fin des hostilités ? Cette guerre d'agression doit cesser sans délai, car il ne s'agit ni plus ni moins que d'une nouvelle opération d'épuration ethnique émanant de la Turquie. La décision du président Erdogan d'attaquer les forces kurdes n'a, en définitive, rien de surprenant. Ne s'inscrit-elle pas dans la continuité d'une stratégie, menée depuis de nombreuses années, visant à anéantir la population kurde de Syrie et à empêcher...
...mme un réconfort par les combattants et tous ceux qui croient en la démocratie. C'est déjà énorme ! Si nous devions entrer dans les détails, sans doute nous séparerions-nous de nouveau entre des options différentes. Or il importe que ce moment d'unanimité française ait lieu. La France entretient avec la Syrie – c'est également vrai avec l'Irak – une vieille accointance. Au sortir de la première guerre mondiale, nous disposions d'un mandat, certes néocolonial, sur ce pays, qui a duré de 1920 à 1946. Aussi, les choses étant ce qu'elles sont, une familiarité s'est créée entre les Syriens et les Français, et ce quels qu'aient pu être les avatars des régimes politiques successifs des deux pays. Cette continuité historique nous intéresse et il convient, monsieur le ministre, de la rétablir. Il est a...
...ont décimées et les photos des femmes et des hommes morts au combat fleurissent partout dans les lieux publics. N'oublions pas que ces citoyens ont pris les armes pour protéger non seulement leur région, mais aussi le monde entier, contre l'accroissement territorial de Daech. Le Rojava est aussi une construction politique, fruit d'une révolution progressiste qu'il importe de valoriser. En pleine guerre, cette région est parvenue à s'organiser selon le principe d'égalité entre les femmes et les hommes, en prônant la laïcité, en dépassant les clivages ethniques et religieux et en mettant en avant une construction politique pacifique. En un mot, il s'agit pour nous d'un exemple. L'expérience politique du Rojava est aujourd'hui compromise par la lenteur de l'Europe à s'opposer à l'absurdité de la ...
La guerre civile syrienne dure depuis plus de huit ans déjà. Elle a fait un demi-million de morts et a provoqué l'exil de 5 à 6 millions de personnes de leur foyer, soit le quart de la population. Aujourd'hui, nous sommes toujours confrontés au fait qu'un pays, la Turquie, notre partenaire de l'OTAN, a annexé un territoire en violation du droit international et que des populations sont expulsées ; nous ne...