Les amendements de Éric Coquerel pour ce dossier

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En réalité, cette loi qui prétend être une loi d'équilibre ne réglera rien et aggravera tout. Vous entendez dissocier les bons réfugiés, qui seraient admissibles au droit d'asile, des mauvais migrants, qui ne le seraient pas. Pour les premiers, vous allez tout compliquer, si ce n'est pire, entre les délais de recours raccourcis, la télé-audienc...

Votre texte ne fera que renforcer l'extrême droite, parce que les gens finiront par préférer l'original à la copie. Votre texte est une mauvaise action, dans tous les sens du terme.

Monsieur le président, monsieur le ministre d'État, madame la rapporteure, mes chers collègues, au moment où nous avons déposé cette motion de rejet préalable, nous avions largement de quoi la défendre. Pourtant, je ne vous étonnerai pas en vous disant que ce n'est pas du contenu du projet de loi Asile et immigration, aussi injuste qu'inefficac...

Une tout autre raison explique que je m'exprime ce soir devant vous. Depuis le 18 juillet dernier, l'affaire Macron-Benalla touche votre ministère et vous-même, de telle façon que vous n'êtes en réalité plus à même de défendre ce projet de loi dans cet hémicycle.

Il y a à cela plusieurs raisons. Nous vous avons écouté, monsieur le ministre d'État, vous exprimer devant les commissions des lois de l'Assemblée nationale, puis du Sénat. Je n'ai même pas pu compter le nombre de fois où vous avez dit ne pas être au courant…

… où vous avez prétendu n'avoir aucune responsabilité, où vous vous êtes défaussé sur vos hommes, où vous avez menti.

Pour mémoire, à la question « Avez-vous rencontré M. Benalla ? », vous répondez : « J'ignorais sa qualité auprès du Président », « Je ne le connaissais pas », « J'imaginais qu'il était policier ».

Depuis, nous avons appris que M. Benalla était chargé de mission, chargé de la coordination de la sécurité du Président de la République, en lien avec le Groupe de sécurité de la Présidence de la République – le GSPR – et les militaires, et qu'il assistait à des réunions stratégiques sur la réorganisation de la sécurité de l'Élysée.

Et vous voudriez nous faire croire, monsieur le ministre d'État, que vous ne saviez rien des prérogatives de cet homme ?

Vous nous avez dit ignorer qu'il portait une arme ; et nous apprenons que c'est le directeur de cabinet du préfet de police de Paris qui lui a donné l'autorisation que le ministère de l'intérieur lui avait refusée !

Vous nous avez encore dit, monsieur le ministre d'État, que vous ignoriez qui était cet homme qui se trouvait dans la salle d'information et de commandement de la préfecture, au soir du 1er mai, et vous prétendez avoir cru qu'il s'agissait d'un observateur – alors que le préfet de police, M. Delpuech, nous a expliqué le lendemain qu'il était av...

C'est en raison du passage à tabac de manifestants, nous avez-vous expliqué, que, dans l'après-midi du 2 mai, après avoir visionné les vidéos, vous avez contacté d'une part le préfet, de l'autre l'Élysée. Mais nous avons aussi appris ces jours-ci que M. Benalla a arboré durant toute la manifestation du 1er mai un brassard de police et qu'il uti...

Je suis très étonné, monsieur le ministre d'État : c'est grâce à des photographes, grâce à des vidéastes, que nous avons appris le rôle joué ce jour-là par M. Benalla ; mais vous, ministre de l'intérieur, vous n'avez absolument rien su depuis le 2 mai !

Vous ne savez pas non plus qui a autorisé M. Benalla à être présent, et à jouer un rôle tout autre que celui d'observateur. Le préfet dit que ce n'est pas lui ; M. Gibelin nous dit que ce n'est pas lui ; vous-même, vous n'étiez pas au courant. Mais alors qui est au courant au ministère de l'intérieur ?

Vous nous avez dit que, quand vous avez vu cette vidéo, vous n'avez pas jugé bon d'utiliser l'article 40 du code de procédure pénale ; il vous obligeait pourtant, comme autorité constituée, à signaler ces faits au procureur – sans attendre que la justice se saisisse elle-même, le 19 juillet !

Vous nous avez dit avoir cru qu'il revenait au préfet de saisir la justice, ou bien à l'Élysée… Mais vous n'avez donc aucun pouvoir, monsieur le ministre d'État ?

Je relève d'ailleurs que quelqu'un a menti : soit le préfet de police, soit vous. Vous nous dites avoir vu ces vidéos le 2 mai après-midi et être, à ce moment-là, entré en contact avec l'Élysée et la préfecture ; mais le préfet de police nous a expliqué que, le 2 mai au matin, il a été appelé par l'Élysée, où son correspondant venait aux nouvel...

Monsieur le ministre d'État, plusieurs syndicats ont été entendus hier au Sénat, et ils ont tous déclaré avoir eu l'habitude de voir M. Benalla donner des ordres, distribuer des consignes. Ils ont même expliqué que son attitude vis-à-vis d'eux était exécrable ! Et j'ai noté que vous aviez fait un communiqué pour annoncer que vous alliez recevoi...

 « Je ne comprends pas », leur dites-vous, « que ne m'avez-vous fait part plus tôt de ce problème ? » Mais comment faites-vous, monsieur le ministre d'État, pour ignorer que quelqu'un qui n'est ni policier ni gendarme joue au cowboy, et même au soldat, au beau milieu des forces de l'ordre ?

 « Avez-vous parlé ensemble de ce problème ? », vous a-t-on demandé ; en réponse, vous vous êtes vanté : « Ah non, très peu, j'ai parlé avec lui de la lenteur avec laquelle se discutait le projet de loi constitutionnelle. » C'est un problème, monsieur le ministre d'État !