Les amendements de Éric Woerth pour ce dossier

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J'invite la majorité à faire attention aux grands mots tels que « refondation », employé à tort et à travers à propos de chacune des réformes présentées ici. « C'est beau comme l'antique », comme on a pu dire de Bonaparte. Il n'en demeure pas moins que, lorsque les fondations sont mal construites, l'édifice est bancal. Et, en l'espèce, l'édific...

Reconnaissons que les choses avaient mal commencé, et ce très lentement, trop lentement. Pendant deux ans, vous n'êtes parvenus à mener aucune concertation avec les syndicats ; elles commencent tout juste et nous en voyons le résultat. Vous n'êtes pas non plus parvenus à mener de consultations auprès des formations politiques. Vous auriez pu vo...

… cela aurait été de bon aloi et bien naturel, mais, pour une raison qui m'échappe, vous ne l'avez pas fait. Nous avons été reçus par M. Pietraszewski il y a exactement une semaine : nous le remercions, mais c'est intervenu un peu tard ! En définitive, on n'aura jamais mis autant de temps pour préparer une réforme des retraites. Or, maintenant...

Nous demandions du temps en commission et nous demandons du temps en séance publique, en évitant évidemment, monsieur le président de l'Assemblée nationale, des conditions d'examen dégradées ; siéger de nuit les samedis et les dimanches n'aurait pas de sens.

Le Parlement apparaît d'ailleurs largement ignoré au sein du processus d'élaboration de la loi. Je le disais, il existe, au fond, une table des grandes personnes – des parents – autour de laquelle se trouvent les syndicats et le Gouvernement : elle porte le nom de « conférence de financement » et on y discute des choses sérieuses, comme du fina...

Peut-être y en a-t-il certains sur les bancs de cet hémicycle qui ne comprennent pas exactement de quoi il s'agit. Cela pourrait être également le cas de quelques membres du Gouvernement ! Au fond, l'impression est que peu de monde domine totalement la créature qui a échappé à son créateur.

Pourquoi ? Car nous sommes incapables de nous projeter à un horizon de 10, 15, 20, 30 ou 40 ans afin d'avoir une idée de ce que vous proposez. De fait, parler des retraites sans véritablement parler d'âge revient à parler de mariage sans parler d'amour.

C'est possible – c'est vrai – , mais, au risque d'être un peu vieux jeu, on passe ainsi probablement à côté de l'essentiel. La réalité est que nous vivons plus longtemps en bonne santé – tant mieux – et qu'il y aura de moins en moins d'actifs pour financer les retraites. Il convient d'en tirer les conséquences et de travailler plus longtemps ; ...

L'absence totale de visibilité s'agissant du financement du nouveau système interroge, et ce d'ailleurs jusque dans vos propres rangs. Une partie de l'équilibre que vous nous présentez repose sur 2027 par une sorte de tour de magie. Nous ne savons pas du tout comment vous remettrez le système à l'équilibre en 2027. Certaines courbes sont très i...

Et puis vous nous assurez, monsieur le secrétaire d'État chargé des retraites, que la valeur du point sera garantie. Mais il y a en fait deux valeurs – la valeur d'achat et la valeur de service – , et deux méthodes pour les revaloriser – selon que l'on se situe avant ou après 2045. Tout cela n'est pas clair. Quant aux réserves des régimes auto...

Bref, il y a beaucoup d'incertitudes et bien d'autres points obscurs dans ce texte iceberg, où l'essentiel est immergé sous la surface. À cela, vous ajoutez des phases de transition interminables : j'ai compté dix-huit dates qui s'entremêlent pour créer plus de trente-neuf phases de transitions pour passer d'un morceau du système à un autre. C...

Il est vrai que votre texte résout le cas des neuf derniers pensionnés du régime des chemins de fer franco-éthiopien – qui relie Djibouti à Addis-Abeba… Mais on parlera sans doute encore en 2100 des derniers pensionnés des régimes spéciaux de la SNCF ! Il y avait pourtant d'autres mesures à prendre.

Au passage, je rappelle que notre groupe vous rejoint sur plusieurs points. Ainsi, nous sommes favorables à la suppression des régimes spéciaux, car ils sont d'un autre temps, de même qu'à l'augmentation du minimum garanti. Mais il n'y avait pas besoin de tout révolutionner uniquement pour faire cela dans un système que nul ne comprend désormais.

Nos propositions sont vraiment très simples. Tout d'abord, on repousse progressivement, en douze ans, l'âge légal de départ à la retraite de 62 ans à 65 ans. Ce serait plus simple et moins hypocrite que l'âge pivot, deux fois plus efficace sur le plan financier et plus juste car cela ne créerait pas un effet d'horizon qui va inciter les gens à ...

Quant à la pénibilité, il faut un système universel fondé sur l'usure physique due à l'activité professionnelle. Et tout cela fonctionne. Contrairement à vous, chers collègues de la majorité, les députés de notre sensibilité ont déjà mené des réformes des retraites et ils ont mis, eux aussi, quelques millions de personnes dans la rue : aussi s...

Bref, tout ça pour ça… Les Français se posent des questions simples : ils veulent savoir quand ils partiront et à quel âge. Au-delà des convergences entre public et privé, avait-on besoin de tout chambouler ? Votre réforme est si compliquée qu'elle en devient inutile. Je crois même que, demain, nul ne sera capable d'en mesurer l'impact et de di...