Les amendements de Gérard Cherpion pour ce dossier
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Madame la présidente, madame la ministre, madame la présidente de commission, mesdames et monsieur les rapporteurs, mes chers collègues, c'est avec amertume que mes collègues et moi-même entamons la dernière phase de l'examen de ce projet de loi. Permettez-moi de faire miens les mots de Michel Forissier, un des rapporteurs au Sénat, rappelant q...
Quelle belle invitation au débat… Mais, en réalité, c'était de l'incantation, et la loi est construite sans véritable débat. Il est certes plus facile de critiquer l'opposition qui, selon vous, fait de l'obstruction, de critiquer ce Sénat obtus qui ne souhaite pas entendre la vérité omniprésente et omnipotente du Président de la République derr...
Ceux qui ont suivi nos débats savent que nous, nous avançons dans un seul but : légiférer dans l'intérêt de toutes les Françaises et tous les Français. Le nombre de messages que j'ai reçus de la part des branches, des partenaires sociaux, des experts, des chambres consulaires, des régions et de bien d'autres encore en témoignent. Mais nous souh...
Aucune, ou du moins peu de mesures introduites par le Sénat ont été prise en compte, alors que ce dernier avait pourtant avait enrichi le texte sans remettre en cause son équilibre. Pas d'évolution non plus par rapport à votre méthode : dépôt hors délai de plus de 105 amendements du Gouvernement, réécrivant parfois entièrement le texte, et cont...
… et réveillant une concurrence entre lycées professionnels et CFA alors qu'il faut encourager la complémentarité. Enfin, l'aspect le plus grave de votre texte, c'est la transformation de l'assurance chômage, passant d'un système assurantiel, financé par les cotisations des assurés, à un système de solidarité national financé par l'impôt, nota...
Madame la présidente, madame la ministre du travail, madame la présidente de la commission des affaires sociales, mesdames les rapporteures, mes chers collègues, lorsque vous avez présenté cette réforme aux côtés du Premier ministre, madame la ministre, vous avez déclaré qu'elle serait une révolution copernicienne et un véritable big bang. Nou...
Je comprends la philosophie qui inspire la volonté du Gouvernement de confier l'apprentissage aux branches plutôt qu'aux régions, en prenant exemple sur les modèles danois et allemand. Cependant, madame la ministre, la France n'est ni l'Allemagne, ni le Danemark. Ainsi, selon un rapport de la direction générale du Trésor datant de 2017, il exi...
Ajoutez à cela que moins de dix branches – et mon estimation est large – ont la capacité et la structuration nécessaires pour s'approprier ces nouvelles compétences.
Vous le savez, je suis un défenseur du dialogue social autant que de la place des partenaires sociaux, que vous écartez tant sur l'assurance chômage que sur la formation professionnelle.
Cette évolution me semble très préjudiciable pour l'avenir. Un exemple : le débardage à cheval. Si nous avons, dans les Vosges, besoin de cet art ancestral et noble, car certaines exploitations forestières ne sont pas accessibles aux engins mécaniques, les besoins en la matière sont limités à quelques postes tous les deux, trois ou cinq ans. Q...
Enfin, cette réforme va conduire à renforcer la concurrence entre les lycées professionnels et les CFA. Une véritable révolution copernicienne aurait dû vous amener à reconsidérer la place des lycées professionnels, mais par peur de l'éducation nationale, vous avez ignoré cet aspect de la question.
Jusqu'à présent, la région jouait le rôle de régulateur et finançait les plateaux techniques des lycées professionnels, tout en étant attentive aux spécificités des territoires, ce qui limitait les effets de la concurrence entre CFA et lycées professionnels. Celle-ci sera dorénavant acharnée, le risque étant de voir disparaître les lycées prof...
Quel sera alors l'intérêt d'une telle évolution, tant pour la société que pour l'entreprise ? Vous le voyez, le CPF en euros suscite de nombreuses craintes. Sur ce point, nos débats en commission ne m'ont pas rassuré. Vous nous aviez assurés que vous nous apporteriez les réponses dans l'hémicycle : nous les attendons. À cela s'ajoute la baiss...
Nous assistons dans le même temps à une réelle recentralisation de la formation professionnelle par l'État : en effet, les partenaires sociaux en sont exclus, tout comme les organismes paritaires collecteurs agréés, les OPCA, auxquels on retire la collecte. En outre, le Comité interprofessionnel pour l'emploi et la formation – le COPANEF – et ...
Ainsi, l'assurance-chômage ne sera plus une assurance, mais bien un système de solidarité nationale. C'est inquiétant, car lorsque l'on entend le ministre de l'économie dire que les aides au retour à l'emploi sont inutiles, que le ministre du budget annonce qu'il y a trop de solidarité nationale, l'on peut s'attendre à ce que l'État décide de b...
Et nous assistons de nouveau, en la matière, à une recentralisation. En même temps, qu'en est-il du remboursement des 35 milliards d'euros de dette cumulée de l'Union nationale interprofessionnelle pour l'emploi dans l'industrie et le commerce, l'UNÉDIC ? Madame la ministre, nous dénonçons ce changement avec la plus grande vigueur. Vous boulev...
Par ailleurs, vous avez décidé d'intégrer les articles relatifs à l'égalité entre les femmes et les hommes et à l'emploi des personnes handicapées par voie d'amendement, car votre concertation sur ces deux sujets n'était pas terminée lors du dépôt du projet de loi. Nous attendons encore les réponses à nos questions. Vous contournez ainsi le Co...
Madame la ministre, nous abordons l'examen de ce projet de loi de façon ouverte et constructive, mais exigeante. Cette exigence, nous la voulons pour la France et pour les Français, car ils le méritent. Les sujets abordés par votre projet sont en effet au coeur de l'avenir de notre pays.