Les amendements de Gilles Le Gendre pour ce dossier
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Il n'y a pas un député de La République en marche qui soit satisfait de la situation qui vous a contraint, monsieur le Premier ministre, à engager la responsabilité de votre gouvernement sur le projet de loi instituant un système universel de retraite.
Il n'est pas un député de La République en marche qui n'entende l'incompréhension, parfois la colère, que suscite cette décision chez certains de nos concitoyens.
Mais la critique et le doute sont légitimes. Le débat prendra provisoirement fin ce soir dans cet hémicycle,
… d'apporter aux Français les réponses nécessaires pour leur expliquer cette réforme aussi complexe qu'elle est ambitieuse. Il n'est pas un député de La République en marche…
… qui n'ait le sentiment qu'on lui a volé le débat auquel notre groupe se préparait avec ardeur depuis plus de deux ans,
avec l'ambition d'inscrire dans la loi une réinvention de notre protection sociale redonnant tout leur sens aux mots de justice, de cohésion, de solidarité.
une minorité de blocage qui a pris le risque d'abord en commission spéciale, puis, dans cet hémicycle, au cours des treize jours de discussions ininterrompues, de tourner en ridicule notre démocratie parlementaire et notre assemblée.
La réforme des retraites méritait – et mérite encore – un débat digne et responsable, à la hauteur des défis que notre majorité ne craint pas de relever pour conquérir de nouveaux droits en direction des Français les plus vulnérables, …
… des droits pour nos concitoyens les plus exposés aux risques de l'existence et aux révolutions du travail à venir, …
… des droits pour tous ceux que le régime actuel, à bout de souffle, a progressivement laissés de côté : les femmes, les mères de famille, les agriculteurs, les indépendants, les fonctionnaires, les aidants, les personnes handicapées, …
… et bien d'autres, en un mot, tous les oubliés des tenants de l'immobilisme – je veux parler des auteurs de ces deux motions de censure, qui ne craignent jamais de rogner leurs propres idéaux de justice et de redistribution.
Oui, la réforme des retraites méritait un vrai débat démocratique. Quel paradoxe ! Depuis deux ans, les partenaires sociaux discutent du futur régime universel, …
… dans une confrontation difficile, parfois conflictuelle, mais toujours utile et constructive, même quand les organisations sont radicalement opposées à la réforme.
La démocratie sociale, si souvent décriée, fonctionne, alors que la démocratie parlementaire, prise en otage…
… par des rêveurs utopistes du grand soir, est contrainte à mettre un genou à terre ! Ce n'est pas cela que nous voulons.
Nous voulons, au contraire, une démocratie sociale et une démocratie représentative vivantes, s'épaulant l'une l'autre.
Le recours à l'article 49, alinéa 3, de la Constitution est un pis-aller constitutionnel, mais il est nécessaire. Depuis samedi, nous entendons retentir les sirènes des pompiers pyromanes.
« Césarisme », « déni de démocratie », « pulsions totalitaires » : il faut de l'audace et un certain culot, pour oser ces procès ! Qui sont-ils, ceux qui parlent ainsi ? Ce sont les deux groupes qui ont confondu amendement et amusement, …
… et ont embolisé le débat en bloquant le compteur des articles votés à sept sur soixante-cinq, les prétendues victimes bâillonnées, qui, représentant 33 députés sur 577, soit 4 % de nos rangs, ont monopolisé plus de 45 % du temps de parole durant l'examen du texte.
Je veux le dire à nos collègues des groupes La France insoumise et de la Gauche démocrate et républicaine : le recours à l'article 49, alinéa 3, n'est pas le fait du Premier ministre !