Depuis des années, d'abord comme paysan puis comme élu local et comme député, j'ai travaillé sur la question du partage de la terre. Mais il a fallu attendre l'année dernière pour que je découvre que ce que nous avions observé sur notre territoire était une vérité quasi universelle. Partout où la terre est partagée, il y a une forme de prospérité sociale ainsi qu'une forme de prospérité écologique. A contrario, partout où elle est accaparée, on observe un appauvrissement des sols et une pauvreté de la société qui va jusqu'à des formes démocratiques dégradées – on retrouve des systèmes à la fois autoritaires et ultralibéraux. Cette règle autour de la terre m'a fait réfléchir, dans l'histoire, à ce qu'ont été les partageux dans l'après-guerre, ceux qui ont fondé l'épopée de l'agriculture moderne aujourd'hui. Plus je pense écologie, puis je vis écologie, comme vous tous avec mon cerveau, avec mon coeur, avec mes tripes, plus je me sens socialiste…