Cette mesure a un impact environnemental ridicule pour des conséquences économiques et sociales considérables : les lignes ciblées représentent seulement 0,04 % des émissions du secteur des transports et 0,02 % des émissions totales de la France. Le problème n'est pas uniquement le démantèlement des infrastructures aéroportuaires, et vous le savez ; le problème, c'est le destin de notre industrie aéronautique et de l'avion vert prévu pour 2035. On aurait pu imaginer des dispositions pour encourager les biocarburants dans le transport aérien, ou même une opposition de votre part, madame la ministre, à l'abandon par Air France des lignes intérieures au profit de sa filiale Transavia dont la flotte, plus polluante, est composée de seuls Boeing. Mais là, rien.
Votre majorité s'étonne dans la presse que les élus d'Occitanie et de Nouvelle-Aquitaine réagissent. Mais l'aéronautique, c'est 22 % de notre emploi industriel, c'est près de 1 300 entreprises sous-traitantes et près de 150 000 emplois directs et indirects. Vous nous direz qu'il faudra faire un gros effort de reconversion. Mais, madame la ministre, pas en cette période, pas sur un volume d'emploi aussi important et pas avec une précipitation aussi forte – la suppression des lignes dont on parle, c'est mars 2022. Vous vous excuserez en nous disant : ce n'est que deux heures trente et quelques liaisons. Mais les élus socialistes de ces régions vous ont écrit. Vous le savez, en entrant ces dispositions, nous entrons dans une stratégie du toboggan où, après deux heures trente, certains diront quatre heures, cinq heures, six heures, et l'on interdira les liaisons aériennes intérieures.