Enfin, le dernier tiers a trait à notre capacité à développer une industrie produisant une électricité plus écologique. Dans votre projet de loi, vous proposez que les objectifs nationaux de développement des différentes filières d'énergies renouvelables, fixés par la programmation pluriannuelle, soient déclinés par décret en objectifs régionaux ; les objectifs fixés parallèlement par les schémas régionaux seraient rendus compatibles avec ces derniers. Vous adoptez une démarche descendante, hypertechnocratique et inadaptée à la réalité des territoires, qui ne créera pas les conditions nécessaires à la montée en puissance tant attendue des énergies renouvelables dans notre pays, pour laquelle – je le rappelle – nous nous situons dans le dernier tiers des pays européens.
Sur la filière biométhane, le Gouvernement a choisi dans le plan de relance de soutenir l'hydrogène : nous approuvons le lancement d'une filière de l'hydrogène, mais nous plaidons pour sa structuration afin d'éviter la situation du photovoltaïque où la France achète des panneaux en Chine. En revanche, la construction d'une filière de l'hydrogène ne devrait pas signifier le renoncement à une filière biométhane, puisque la première se situe à l'échelle nationale quand la seconde a vocation à créer localement de la valeur ajoutée. Or vous avez renoncé : il est vrai que produire du biométhane coûte aujourd'hui un peu plus cher mais, à la différence de l'hydrogène, il existe déjà une infrastructure nationale de distribution qu'il serait fort dommage de ne pas valoriser.