Cela va sans dire : la lutte contre le réchauffement climatique passe par la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Si certaines mesures de ce projet de loi vont dans le bon sens, comme celles qui favorisent un meilleur étiquetage des produits ou la protection des sols, vous ratez complètement le coche en matière de réduction de CO2. Pire, vous poursuivez la politique énergétique absurde que la gauche a conduite pendant le quinquennat précédent.
Ce projet de loi aurait pu constituer un plan ambitieux, or on n'y trouve rien ou presque rien pour favoriser le localisme, alors que la moitié des émissions de gaz à effet de serre sont liées à nos importations, rien ou presque rien pour dépolluer les transports ni pour lutter contre les passoires thermiques, alors que les transports et le bâtiment sont les secteurs les plus polluants. À la place, vous accumulez les mesures liberticides et bureaucratiques aux effets dérisoires sur l'empreinte carbone. Bref, c'est un condensé d'écologie punitive.
Pendant que nous débattons d'une loi qui rate sa cible, l'argent du contribuable continue à subventionner le démantèlement du principal atout de la France dans la lutte contre le réchauffement climatique : au nom d'une fausse écologie, nos impôts sont dilapidés pour financer le démembrement de notre mix électrique, pourtant décarboné à plus de 90 %. Grâce à l'alliance des productions nucléaire et hydraulique, les Français bénéficient de l'une des électricités les moins polluantes d'Europe, les moins chères, les plus sûres, sans risque de black-out. Les objectifs délirants de la programmation pluriannuelle de l'énergie prévoient 40 % de production électrique renouvelable d'ici à 2030 ; pour les atteindre, vous imposez toujours plus d'éoliennes et de panneaux photovoltaïques dans nos régions.
Cette politique inconsciente a doublé la facture des ménages en dix ans, et les seuls contrats signés avant 2017 ont déjà coûté 121 milliards d'euros d'argent public. Par idéologie, vous persistez à financer des éoliennes qui ne produisent de l'énergie que 20 à 25 % du temps ; cette intermittence déstabilise le réseau électrique et doit être compensée par des énergies pilotables, comme le nucléaire. Pourtant, vous voulez réduire la part de ce dernier. Qu'est ce qui le remplacera ? Le gaz ou le charbon, comme en Allemagne : vous voyez bien que vous êtes dans la contradiction la plus totale.
De plus, la prolifération des éoliennes défigure nos paysages, engendre un bétonnage massif et soulève de graves interrogations en matière de santé publique. Pour qu'elles produisent 15 à 20 % de l'électricité d'ici à 2028, il faudra presque doubler leur nombre, ce qui revient à dépenser plus de 90 milliards d'euros. Pour le même prix, le nucléaire produit cinq fois plus, d'une électricité tout aussi propre, plus stable et plus durable. Même la Cour des comptes dénonce cette gabegie aberrante. Au lieu de sacrifier la filière nucléaire et ses emplois, défendez cette industrie nationale que le monde nous envie – les programmes français, au Royaume-Uni et en Chine, en sont la meilleure démonstration.
Si vous êtes vraiment attachés au développement des énergies renouvelables, pourquoi privatisez-vous la première d'entre elles, en bradant la gestion de 400 barrages hydrauliques, financés par le contribuable ? Cela n'a rien d'étonnant, puisque Emmanuel Macron a déjà fragilisé la principale énergie décarbonée de France en fermant la centrale de Fessenheim et en vendant le groupe Alstom à General Electric – un véritable scandale. Cela n'a rien d'étonnant, puisque vous vous apprêtez à démanteler EDF, avec le projet Hercule, lequel retardera la lutte contre le réchauffement climatique. Vous allez démembrer le deuxième producteur d'électricité de la planète et l'un des leaders mondiaux de l'électricité bas-carbone, lequel en outre contribue au rayonnement de la France et garantit notre souveraineté énergétique.
Nous pensons qu'il ne faut pas démanteler EDF, ni privatiser les barrages hydroélectriques ; nous pensons qu'il faut concentrer l'argent public sur la rénovation du parc nucléaire existant et développer la nouvelle génération de cette énergie ; nous pensons qu'il faut investir dans la recherche sur le traitement des déchets et sur les énergies du futur, comme l'hydrogène ; nous pensons qu'il faut dépolluer les transports et le bâtiment, favoriser le localisme et, surtout, arrêter d'emmerder les Français.
Le vendredi 8 janvier, RTE, Réseau de transport d'électricité, incitait les Français à réduire leur consommation d'électricité à cause du froid, par crainte d'un black-out. Voilà un avant-goût bien modeste de ce qui les attend si nous laissons ce Gouvernement, ou la gauche, continuer sa politique. L'écologie est l'affaire de tous, mais elle est prise en otage par une poignée d'idéologues. Nous devons renouer au plus vite avec une écologie de bon sens, pragmatique.