La gravité de la crise sanitaire mondiale que nous traversons appelle à changer de logiciel. Elle justifie au moins des mesures d'exception par lesquelles on décide de mettre hors tension la loi du marché et du profit, par lesquelles on décide de partager, de mettre en commun pour notre bien à toutes et à tous.
Une récente étude de l'OMS estime que 75 % des vaccinations ont été effectuées dans dix pays riches. Voilà des mois que nous soulevons cette question et que cette aspiration grandit. Or aujourd'hui, partout sur la planète, les vaccins font défaut. Le directeur général de l'OMS indique : « Les flexibilités de l'accord sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce sont là pour être utilisées dans les situations d'urgence. » Et il pose cette question : « Si ce n'est pas maintenant, alors quand ? »
Il a en outre invité les ministres des finances à investir dans la production locale non seulement de vaccins contre la pandémie, mais aussi d'autres vaccins dont tous les pays ont besoin pour les programmes de vaccination de routine. La levée des brevets est d'abord une question d'urgence sanitaire, c'est aussi la possibilité d'ouvrir la voie à de nouvelles solidarités en matière de santé.
Quelle est la position de la France ? Si ce n'est pas maintenant, alors quand ?