Monsieur le ministre de l'agriculture et de l'alimentation, il est nécessaire de créer un chèque « bien manger » au profit des Françaises et des Français, qui soit un véritable levier pour la transition agroécologique de notre agriculture. Nous en avons déjà parlé et vous me dites réfléchir à un chèque pour l'aide sociale, pour l'assistance aux plus fragiles, comme une nouvelle organisation de l'aide alimentaire. Finalement, au lieu d'agir, vous suggérez de remettre un rapport dans un an.
L'aide d'urgence est plus que nécessaire, bien sûr, mais elle existe déjà. Or le débat sur le chèque « bien manger », que j'appelle de mes voeux, dépasse largement les mécanismes de l'aide alimentaire. Nous examinons une loi sur le climat. C'est le climat notre urgence aujourd'hui. Il faut agir vite pour une agriculture plus autonome, plus durable, régénératrice et rémunératrice.
Les bienfaits du chèque « bien manger » universel pour une agriculture durable sont multiples. Il sera bénéfique pour le climat, grâce aux nouvelles pratiques agricoles que ce levier va stimuler ; pour la santé globale, en particulier humaine – la mauvaise alimentation coûte chaque année 27 milliards d'euros à la sécurité sociale ; enfin, pour la cohésion sociale, en particulier rurale, car nous serons tous par notre consommation aux côtés de nos agriculteurs pour une meilleure rémunération. C'est anti-agribashing, ce qui devrait réjouir notre collègue Pierre Morel-À-l'Huissier.
Nous n'avons pas besoin d'un nouveau rapport, monsieur le ministre, mais d'un levier universel et puissant en faveur de notre agriculture et pour la dignité des Français. Nous ne devons pas faire d'une pierre deux coups en habillant de vert l'aide alimentaire déjà existante. L'État doit avoir une ambition financière pour notre transition agricole ; ce chèque en est le bon moyen.
Cela fait des mois maintenant que ce chèque est attendu par les Français. Je souhaite, monsieur le ministre, que vous nous révéliez le calendrier précis de sa mise en oeuvre.