Vendredi dernier, à la suite de votre visite au CHU de Clermont-Ferrand, la France a enfin lancé l'expérimentation du cannabis thérapeutique. C'est une première victoire, et d'abord pour les 3 000 patients qui participent à cette expérimentation ; ils l'attendaient depuis tellement d'années que c'est pour eux un véritable soulagement. Ce lancement était aussi attendu par les professionnels de santé et par les acteurs agricoles, qui y voient une perspective de développement d'une filière d'avenir.
Par rapport à ses voisins européens, la France est à la traîne sur cette question, et l'ambition de tous est que cette expérimentation soit à terme pérennisée de manière encadrée et définie. Quelque 200 centres de références dans 170 hôpitaux y sont impliqués. Cinq pathologies lourdes sont concernées par cette prise en charge : les patients souffrant de certaines formes d'épilepsie, de douleurs réfractaires, d'effets secondaires de la chimiothérapie, de certaines douleurs liées à la sclérose en plaques ou encore en soins palliatifs.
L'objectif de l'expérimentation du cannabis thérapeutique est de disposer d'une analyse complète des données scientifiques recueillies. Elle permettra de définir des modalités strictes de prescription et de distribution, avec une exigence : la qualité. C'est un acte fondateur pour les patients atteints de pathologies lourdes en France, et je tiens à partager avec vous mon émotion de savoir désormais que mon petit frère, atteint de sclérose en plaques, pourra peut-être bénéficier demain d'un traitement propre à soulager des douleurs qui ne sont pas traitées par les médicaments aujourd'hui.