À ce rythme, nous serons revenus dans quatre mois au niveau d'avant la crise du covid-19, alors même que celle-ci n'est pas terminée, et que les variants gagnent du terrain, y compris dans le milieu carcéral. Je l'ai constaté à la maison d'arrêt de Bois-d'Arcy, qui était, au moment de ma visite, un véritable cluster. Plus rien ne fonctionnait dans l'établissement – plus d'école, plus d'activités – et celait allait durer trois semaines ou un mois. Inutile de dire que, dans de telles conditions, il est encore plus compliqué de préparer sa réinsertion qu'en temps normal. D'ailleurs, la Contrôleure générale des lieux de privation de liberté a demandé que des mesures soient prises pour vider les établissements pénitentiaires, comme lors du premier confinement.
Le code pénal et le code de procédure pénale, tels qu'ils sont rédigés, ne sont que des machines à remplir les prisons. Par-delà le mécanisme de régulation carcérale que j'appelle de mes voeux, sans réforme de la détention provisoire, nous n'y arriverons pas non plus, car trop de prévenus sont enfermés. Vous aviez dit que, grâce à votre loi de programmation 2018-2022 et de réforme pour la justice – c'était l'une de ses promesses – , il y aurait moins de prévenus en détention.