Madame la ministre, chers collègues, chers twitchers – vous qui étiez déjà 6 300 à nous suivre hier pour notre premier jour de débat sans filtre ! – , je suis heureux d'échanger avec vous aujourd'hui sur le projet de loi portant lutte contre le dérèglement climatique et renforcement de la résilience face à ses effets.
Chers collègues de la majorité, je viens de parler avec les jeunes qui, depuis hier, sont rassemblés devant l'Assemblée nationale pour manifester leur incompréhension vis-à-vis de ce texte. Pourquoi ne retient-il pas davantage de propositions de la Convention citoyenne pour le climat ? J'ai eu évidemment bien du mal à le leur expliquer. Une question me taraude depuis des semaines : comment pouvons-nous avoir une telle différence d'appréciation sur le contenu de ce projet de loi ? Certains le jugent « historique » alors que nous pensons qu'il est très loin d'être à la hauteur des enjeux. Aujourd'hui, je vois au moins trois raisons qui expliquent nos divergences.
La première est que vous ne comptez pas les tonnes de CO2 évitées. Quasiment tout le débat en commission spéciale s'est déroulé sans que nous abordions cette question et précisions, pour chaque article, les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2030. Lorsque nous nous en plaignons, on nous répond qu'il n'est pas possible de fixer des chiffres précis parce que la réglementation change, mais que l'objectif reste le même. La vérité, c'est que seules comptent les tonnes de CO2 évitées. Quelles mesures permettront de réduire les émissions et de quelle quantité ? Voilà la question.
Comment peut-on parler « d'un projet de loi historique » sans compter les tonnes de CO2 évitées ?