Bien sûr, ceux qui vont avoir besoin d'entrer dans les agglomérations pour travailler comme les artisans, avec leurs camionnettes, qui ne pourront pas se débarrasser aussi facilement de leur outil de travail, nous allons les aider, grâce à la prime à la conversion que nous allons adapter pour eux, car elle n'est pas suffisamment incitative. Nous allons également adapter cette prime à ceux qui ont des difficultés à changer leur voiture. Un bonus sera prévu pour l'achat d'un véhicule électrique ou à faibles émissions. De même, nous allons mettre en place des aires, desservies par les transports en commun, où l'on pourra garer sa voiture ou récupérer un vélo.
Nous allons en outre aménager des voies réservées au covoiturage. Il ne s'agit pas d'un gadget. J'ai rencontré une dame qui pratique le covoiturage sur une des voies créées à cet effet dans l'agglomération de Lyon, où des expériences ont été menées. Elle m'a confié qu'elle s'y était mise par souci de prendre sa part à l'écologie et qu'elle continuait non seulement parce qu'elle rencontre des gens, parce que ce système est souple, mais aussi parce qu'elle économise ainsi quelque 800 euros par an – voilà la réalité. Donc, le covoiturage, c'est aussi du social !
Nous reviendrons sur les ZFE, mais prétendre qu'il s'agit d'une mesure anti-sociale ne tient pas. Tout au contraire, elle donnera une plus grande mobilité aux personnes afin qu'elles puissent se déplacer à leur gré, mais aussi respirer. La santé, pour moi, ce n'est pas rien !
Aude Luquet est intervenue dans un moment un peu difficile : elle était un peu seule parce que c'était au tout début de la séance d'hier soir. Je tiens à la remercier d'avoir évoqué l'acceptabilité sociale qui est, je l'ai dit, très importante et je vous montrerai au cours de la discussion que pour chaque mesure un peu contraignante, il y a toujours une mesure d'accompagnement prévue.
Mme Luquet a également parlé de l'association des collectivités locales, qui sont bien sûr un élément majeur – et je parle sous le contrôle du rapporteur général, qui a raison de se montrer très vigilant sur cette question – pour nous permettre de diffuser notre politique écologique dans les territoires, en tenant compte de leurs spécificités. On ne va pas agir de la même manière en montagne ou chez moi, à Amiens, on ne va pas agir de la même manière à Paris ou au Guilvinec. Même s'il faut un cadre global commun, il faut aussi tenir compte des spécificités locales – et je n'évoque pas ici le cas des territoires d'outre-mer, auxquels il faudra également s'adapter.
Dominique Potier a rappelé que partout où la terre était partagée, il y avait une forme de prospérité sociale et écologique. Je suis bien d'accord et c'est précisément ce que nous essayons de faire aujourd'hui. L'écologie ne doit pas être une affaire de bobos, mais l'affaire de tous. Pour cela, il faut un accompagnement social. Je sais que vous y êtes attaché. Nous aussi, et nous continuerons de le montrer – je songe aux dispositions de l'article 1er sur l'affichage.
En ce qui concerne la régulation, vous avez cité l'encyclique Fratelli tutti, du pape François – je vous avais tendu la perche en mentionnant la précédente, Laudato si'. Encore une fois, nous sommes ensemble sur la même planète. C'est un peu « bateau » de le dire, mais nous sommes bel et bien dans le même bateau.