Intervention de Barbara Pompili

Séance en hémicycle du mardi 30 mars 2021 à 15h00
Lutte contre le dérèglement climatique — Discussion générale

Barbara Pompili, ministre de la transition écologique :

Je crois que le diagnostic est connu et que les Français attendent désormais qu'on se bouge un peu : pendant que certains leur poseront des questions, nous agirons. Les élections à venir permettront ensuite de débattre.

Valérie Rabault nous somme d'être « offensifs » pour « reprendre la main sur notre destin ». C'est précisément ce que nous faisons à travers ce texte. Elle a évoqué le reste à charge dont les ménages doivent s'acquitter lorsqu'ils rénovent leur logement. En réponse à sa remarque, j'annonce que nous sommes en passe de trouver un terrain d'entente afin que le reste à charge pour les ménages procédant à une rénovation globale soit couvert par un prêt avance mutation, conformément aux recommandations de la mission confiée à Olivier Sichel en vue d'accélérer la rénovation des passoires thermiques. Grâce au travail mené avec la majorité, nous parviendrons prochainement à un système qui reprendra une bonne partie des conclusions de cette mission et permettra de réaliser un saut qualitatif et quantitatif majeur en matière de rénovation des logements. Nous en avons besoin : je rappelle que la France ne réalise que 100 000 rénovations performantes, un chiffre bien insuffisant si nous voulons venir à bout des passoires thermiques et faire baisser nos émissions de gaz à effet de serre.

Marie-France Lorho a mentionné, à raison, la question des analyses du cycle de vie – ACV. Je l'invite cependant à revenir vers moi pour obtenir des précisions sur les ACV des automobiles électriques, dont elle affirme qu'elles seraient moins bonnes que celles des automobiles thermiques. Je peux en effet vous assurer que nos analyses, comme d'ailleurs les études de l'ADEME, l'Agence de la transition écologique, montrent que, même si les voitures électriques ont des défauts – notamment la très mauvaise empreinte écologique de leurs batteries, qui justifie que nous oeuvrions à les fabriquer en France, où nous utilisons moins de matériaux néfastes pour l'environnement – et même dans les pays présentant un mix électrique très carboné, comme la Pologne, l'analyse du cycle de vie et l'empreinte environnementale d'une voiture électrique sont meilleures que celles d'une voiture thermique. Il faut le souligner.

Marie-Noëlle Battistel a évoqué un chemin « semé d'embûches ». J'en conviens. Les embûches, néanmoins, peuvent être déjouées. Je la rejoins lorsqu'elle souligne la nécessité d'embarquer tous les Français dans la transition écologique. C'est pour cette raison, encore une fois, que nous voulons sortir des grands discours et leur préférer des actions supportables par tous. C'est ainsi que nous prendrons des mesures qui seront effectivement mises en oeuvre plutôt que d'être abandonnées après avoir déclenché une révolte sociale : pas de symboles, mais des actions.

Nicolas Meizonnet nous a invités à « arrêter d'emmerder les Français ». Je suis d'accord avec lui : il faut arrêter de les emmerder avec des prises de position fondées sur des slogans. Faisons en sorte d'améliorer leur vie : nous serons tous plus utiles !

Madame Ménard, je voulais seulement vous dire que toutes les actions menées en faveur de l'écologie – peu importe d'où elles viennent et qui en est à l'initiative – seront soutenues par le Gouvernement. L'urgence est trop forte pour que nous puissions nous permettre de regarder de travers des personnes qui n'ont pas les mêmes idées que nous. Dès lors qu'une personne travaille pour l'écologie, et même si elle ne partage pas mes idées, je suis prête à l'entendre. Cela étant dit, madame la députée, je pense que sur certaines questions, nous nous opposerons férocement.

Matthieu Orphelin,

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