Au contraire, tous les experts souhaitant que nous nous saisissions des enjeux climatiques nous demandent de nous attaquer sérieusement au transport.
Prenons un autre exemple, celui d'un producteur de yaourt en Polynésie, en Martinique ou en Guadeloupe – il y en a. L'éco-score de ses produits devra comprendra l'empreinte carbone liée à l'importation depuis l'hexagone des pots en verre, du lait ou d'autres ingrédients.
La fabrication du pot de yaourt en question aura donc un impact environnemental élevé et le produit affichera un éco-score moins bon que les produits concurrents. En effet, les producteurs de l'hexagone n'auront pas à intégrer dans l'éco-score de leurs yaourts les charges liées à l'importation des produits de fabrication. Leurs pots de yaourt présenteront donc un meilleur éco-score, ce qui les avantagera, une fois expédiés outre-mer, aux yeux des consommateurs de la Martinique, de la Guadeloupe et de la Polynésie française ! Entre deux yaourts aux caractéristiques gustatives identiques et aux éco-scores opposés, ils penseront naturellement que celui qui affiche le meilleur éco-score est celui qui a le plus faible impact en matière d'émissions de CO2. Ils choisiront donc le yaourt en provenance de l'hexagone au détriment du yaourt fabriqué dans leur propre territoire. Tel est précisément le risque que j'ai voulu dénoncer avec mon amendement et contre lequel nous devons réagir.
Vous dites, madame la ministre, que les produits dont l'empreinte carbone doublerait en raison de leur livraison seraient en réalité très peu nombreux. Raison de plus pour adopter la mesure que je vous propose dans le cadre de l'expérimentation prévue à l'article 1er ! Il sera toujours possible de l'abandonner si elle ne donne pas satisfaction. À tout le moins, évitons de créer une distorsion de concurrence majeure qui fragiliserait l'industrie agroalimentaire.
Voilà ce que je voulais ajouter au sujet de cet amendement, sur lequel j'ai demandé un scrutin public.