Nos propos ont été largement caricaturés. Il est évident qu'il convient d'apprendre les éco-gestes à l'école. Mais nous devons aussi dire aux enfants que nous avons des choix stratégiques et démocratiques à faire pour définir l'agriculture que nous voulons ou encore ce que nous laissons faire aux entreprises. L'éducation au développement durable doit comprendre ces éléments.
Vous connaissez les chiffres aussi bien que moi : les gestes individuels ne représentent qu'un quart des changements que nous devons opérer pour être à la hauteur des enjeux écologiques et climatiques. Les trois quarts restants sont des changements systémiques, collectifs, dont nous devons décider démocratiquement.
Par ailleurs, vous pouvez constater que nous avons déposé toute une série d'amendements sur l'éducation au développement durable. Si nous l'avons fait, ce n'est pas pour ajouter des éléments les uns à la suite des autres, mais parce que près de 25 % d'entre eux ont été déclarés irrecevables. Si nous voulons avoir une petite chance de dire que les changements individuels ne sont pas suffisants, ou encore de parler de l'eau et des forêts, nous sommes contraints de procéder de la sorte ; c'est malheureusement la seule manière de faire passer à certains d'entre eux les fourches caudines de la recevabilité. À cet égard, je ne m'habituerai pas à ce qu'un quart des amendements soient jetés à la poubelle et ne puissent pas être discutés démocratiquement.