L'article 39 est censé améliorer la pertinence et la qualité des soins. À mon sens, il s'agit seulement de réaliser des économies : c'est la logique boutiquière dont nous parlions en début de séance. Quand un établissement manque de moyens, la solution n'est pas de l'en priver encore plus ; on ne soigne pas l'anorexie avec des produits minceur. Comme le dit le professeur de psychologie Roland Gori, « l'obsession de la rentabilité à grand renfort de technique nous déshumanise ». La réussite de notre système de soins, vanté par le monde entier, repose sur une profonde humanité et empathie entre le soignant et le patient. Quand le patient devient un client et le soignant un gestionnaire, c'est tout l'équilibre des structures de santé qui est perturbé. Quand vous incitez à valoriser les bons élèves, qui se révèlent être les grands « austéritaires », et frappez en même temps ceux qui continuent d'investir dans la qualité des soins, vous ne faites qu'accentuer cette situation. C'est pourquoi nous demandons la suppression de cet article.