Intervention de Stéphane Travert

Séance en hémicycle du mardi 28 novembre 2017 à 15h00
Questions au gouvernement — Interdiction du glyphosate

Stéphane Travert, ministre de l'agriculture et de l'alimentation :

Madame la députée, je vous remercie de votre question et de votre mobilisation en tant que présidente de la mission d'information commune sur l'utilisation des produits phytopharmaceutiques.

La question du glyphosate illustre parfaitement, vous le savez, les tensions qui peuvent exister aujourd'hui entre le possible et le souhaitable. La Commission européenne a clairement cherché un possible : elle devait dégager une majorité qualifiée parmi les vingt-huit États membres de l'Union sur l'utilisation du glyphosate dans les prochaines années. Elle a trouvé cette majorité qualifiée hier autour d'une durée de renouvellement de cinq ans. C'est beaucoup mieux, vous l'avez dit, que les dix ans qui étaient envisagés jusqu'alors, mais ce possible ne règle pas deux questions cruciales : il n'assure pas de sortie automatique du glyphosate à la fin de la période ; il ne prévoit aucune restriction de l'usage de celui-ci permettant de préparer progressivement cette sortie.

Le Président de la République a défini hier soir ce qu'il entendait faire, c'est-à-dire reconduire l'autorisation du glyphosate pour trois ans sans laisser les agriculteurs sans solution, et a fixé, pour ce faire, cette échéance de trois ans. Cette tension entre le possible et le souhaitable est précisément le moteur des états généraux de l'alimentation : il s'agit de partager des diagnostics, d'identifier des contraintes, de co-construire des solutions, avec un engagement de l'ensemble des acteurs dans cette voie.

Le Gouvernement est au travail ; tous les ministres travaillent sur cette question de manière interministérielle. Les acteurs de l'agriculture et du secteur agroalimentaire sont également mobilisés dans le cadre de l'élaboration des plans de filière. Il nous appartient désormais, collectivement, de rendre possible le souhaitable, avec ambition et pragmatisme, et de trouver des solutions adéquates pour nos agriculteurs. Faisons en sorte qu'ils puissent modifier leurs pratiques agronomiques et tenir ce délai, afin que, demain, nous respections la perspective fixée, conformément à la pensée présidentielle à ce sujet,…

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