Nous sommes tous d'accord : il faut arrêter le gaspillage. Nous sommes tous choqués de voir ces tonnes de papier qui s'empilent au rez-de-chaussée de certains bâtiments ou qui partent directement à la poubelle – car, parfois, la distribution dans les boîtes aux lettres n'est même pas faite. Nous ne pouvons pas continuer comme cela.
Il faut trouver le meilleur moyen d'y remédier, avec des garde-fous. L'expérimentation le permettra, en montrant s'il faut poursuivre la démarche « Stop pub », ou alors en adopter une autre, celle de « Oui pub ».
J'entends les inquiétudes que vous exprimez concernant les petits artisans, entre autres. Mais les chiffres sont clairs : 90 % des imprimés non adressés viennent de la grande distribution ; c'est quand même la quasi-totalité ! Le reste, effectivement, comprend des imprimés d'artisans ou des annonces d'événements culturels. Nous avons donc prévu que, dans le cadre de l'expérimentation, les maires pourraient faire des exceptions pour ce type d'imprimé, s'ils estiment que c'est nécessaire, pour tel ou tel artisan, par exemple. Nous avons pensé à cette objection, et le dispositif est adapté aux réalités des territoires.
J'entends certains dire : « Ce n'est pas grave, ce sera recyclé. » Mais je rappelle qu'il vaut toujours mieux éviter de produire les déchets ; le meilleur déchet, c'est celui que l'on ne produit pas. Le recyclage est une solution, mais qui a ses limites : le papier ne peut être recyclé qu'un nombre limité de fois, entre cinq et sept ; qui plus est, dans certains cas, le recyclage n'est pas intégral, car il faut intégrer des fibres neuves. Attention, donc, le recyclage n'est pas la panacée.
Enfin, le « Oui pub » existe déjà pour la publicité par voie numérique. C'est une bonne chose, parce que celle-ci a un impact, même s'il faut rappeler que 75 % de l'impact environnemental du numérique est lié à la fabrication des terminaux.