Nous voici au chapitre « Adapter l'emploi à la transition écologique », un sujet qui conditionne l'acceptation du grand public à la transition.
Nous l'avons répété à plusieurs reprises depuis le début de l'examen de ce texte, l'action du groupe Socialistes et apparentés est guidée par la volonté d'accroître la justice sociale et de diminuer l'empreinte carbone. Les deux objectifs sont indissociables : nous affirmons que la lutte contre le réchauffement climatique va de pair avec la transformation de l'activité humaine, qui doit devenir respectueuse de l'environnement et être elle-même respectée.
Si personne ne peut blâmer le scepticisme de ceux qui risquent de perdre leurs emplois du fait de la transition écologique, il y a une réalité : il faut nous préparer au long terme si nous voulons survivre. Oui, le changement climatique aura des effets sur le monde du travail mais il faut aussi affirmer que ces effets peuvent être positifs si nos objectifs sont clairs en matière de protection des êtres et des ressources et si nous affichons nos ambitions en visant l'émancipation de tous.
Tous les scénarios le confirment : entre pertes et nouveaux emplois, le solde est positif. Nous pouvons citer l'étude de l'association négaWatt, prévoyant 400 000 emplois supplémentaires en 2030 dans un scénario d'énergies renouvelables, ou encore celle de l'Agence de la transition écologique (ADEME), qui prévoit plus d'un million d'emplois en 2050. Il est donc fondamental de protéger ceux dont l'emploi est menacé par la nécessaire bifurcation engagée, en faisant apparaître les nombreuses conversions possibles et en les rendant accessibles.
Les points sur lesquels il faut agir sont au nombre de trois. Premier point, en amont : former dès à présent les jeunes aux métiers d'avenir, qui doivent être bien identifiés. Deuxième point : informer tous ceux dont l'emploi est voué à changer de nature. Les Français doivent, dès à présent, disposer des moyens de se préparer en toute sécurité au changement, ce qui nécessite évidemment une action concertée entre acteurs privés et publics. Dernier point, celui des personnes qui se retrouveront particulièrement éloignées de l'emploi : pour elles, nous devons disposer d'ambitieux dispositifs de protection et d'accompagnement. Rogner sur les mesures de chômage ou de formation, c'est compromettre la possibilité des Français de soutenir la bifurcation écologique.
Souvent, on rétorque à ceux qui souhaitent avancer plus rapidement que nous atteignons la limite de l'acceptabilité des mesures. Pourtant, cet argument n'est valable que si rien n'est fait pour préparer l'avenir du monde. La préparation aux métiers d'avenir par la formation et l'apprentissage exige des moyens importants que seul le Gouvernement peut réellement engager étant donné le principe de recevabilité financière qui s'impose à nos amendements.
Les mesures proposées par notre groupe visent à renforcer et à accélérer la mobilisation des outils qui permettront de mieux sensibiliser et informer nos concitoyens sur les enjeux climatiques par l'intermédiaire des représentants du personnel, de donner une vision positive de l'avenir et de permettre à chacun de prendre sa part dans un renouveau collectif. Nous espérons que notre assemblée s'en saisira pour affirmer sa volonté de changement face à l'urgence.