Intervention de Annie Chapelier

Séance en hémicycle du mardi 6 avril 2021 à 21h00
Lutte contre le dérèglement climatique — Article 19

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAnnie Chapelier :

Je profite de l'examen de cet article relatif aux zones humides, notamment, pour exprimer mon désarroi : comment peut-on proposer un projet de loi sur le climat sans évoquer l'eau et la forêt dans le texte initial ?

Pour ce qui est de l'eau, l'article 19 bis permettra heureusement de se focaliser sur cette ressource, mais nos amendements sur ses usages et sa consommation ont pour la plupart été jugés irrecevables.

Que dire de la forêt ? Si quelques amendements ont réussi à passer les fourches caudines de l'irrecevabilité, ils ont été placés plus loin dans le texte, à l'article 56 relatif aux aires protégées, voire après l'article 75.

Comment, alors que le titre de ce texte indique qu'il porte « lutte contre le dérèglement climatique et renforcement de la résilience face à ses effets », osons-nous recaler les amendements visant à défendre la forêt et les arbres, qui nous rendent tant de services ? Pourquoi ce texte, si ce n'est pas pour les défendre ?

Les arbres nous permettent de respirer, de vivre. Nous oublions trop que la crise sanitaire, la pandémie qui nous paralyse tous, trouve son origine dans l'effondrement de la biodiversité et la déforestation. « Issue de la nature, la covid-19 a montré à quel point la santé humaine est intimement liée à notre relation avec le monde naturel », déclarait António Guterres en mai 2020. En effet, la covid est une zoonose, comme 60 % des maladies infectieuses chez l'homme, et découle directement de la dégradation des espaces naturels par l'activité humaine. La lutte contre la déforestation est le premier pilier de la lutte contre les pandémies et elle doit commencer chez nous, dans ce texte. Elle aurait dû trouver sa place dans cet article. C'est l'objet de mon intervention, même si je n'ai pas l'impression qu'il intéresse grand monde.

Je le répète, je regrette que le traitement de cette question ne soit pas à la hauteur de son importance vitale.

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