Il s'agit ici de nos langues : le breton, le gallo, le basque, le catalan, le corse, l'alsacien, le flamand, tous les créoles, toutes les langues de l'outre-mer – je parle pour notre collègue Kamardine qui ne peut pas être des nôtres aujourd'hui.
Certains, du fait de leurs origines, sont plus sensibles que d'autres à ce sujet. C'est mon cas. J'ai eu la chance d'être élevé dans une maison où deux langues étaient parlées, la conversation roulant de l'une à l'autre selon les sujets et les interlocuteurs. Comme tous les gens de leur génération, mes parents avaient appris le français à l'école, mais ils maîtrisaient parfaitement la concordance des temps ou l'accord des participes passés – ils auraient pu en remontrer à beaucoup, y compris dans cet hémicycle. Adopter un tel texte, c'est aussi leur rendre justice et hommage.