La position équilibrée que j'appelle de mes voeux va dans le sens de la promotion des langues régionales. Je souhaite que la proposition de loi de Paul Molac soit adoptée – je l'affirme bien volontiers aujourd'hui à l'Assemblée nationale comme je l'ai fait au Sénat – , mais non pas dans les termes actuels, car j'estime qu'elle va trop loin concernant l'enseignement immersif, une question qu'il faut prendre très au sérieux.
Tel est le sens de cet amendement de suppression, lequel n'empêche pas certaines pratiques qui ne me posent aucun problème – dans mon discours de présentation du texte, j'ai d'ailleurs rendu hommage à Diwan.
Je demande aussi à ce que l'équité en matière d'usage des fonds publics soit assurée : M. Lachaud a eu tout à fait raison d'appeler notre attention sur le sujet. Je n'irai pas jusqu'à refuser totalement de verser de l'argent public à ces établissements – car nous leur en distribuons – , mais il ne faut pas le faire de façon disproportionnée. Il n'est pas souhaitable que, grâce à de l'argent public, le taux d'encadrement soit bien plus favorable dans les écoles privées que dans les écoles publiques. La garantie de l'équité sur le territoire est une question qui relève également de la responsabilité du ministère de l'éducation nationale.
Au-delà de l'enjeu sociétal, ce débat représente donc aussi un enjeu social. D'une part, un enfant dont la famille ne parle pas le français à la maison – il est généralement issu d'un milieu défavorisé – ne pourrait pas aller dans un tel établissement.