Certains débats suscitent des réactions épidermiques, celui qui a trait aux langues régionales en fait partie. Dès lors que l'on n'est pas d'accord à 100 % avec vous, on passe pour les méchants qui voudraient réduire à néant les langues régionales. Halte-là !
Tous autant que vous êtes, lorsque vous avez été au pouvoir, vous avez voté des budgets de l'éducation nationale en baisse, réduit les moyens consacrés à l'éducation et diminué le nombre d'enseignants et donc de recrutements aux CAPES de langues, y compris régionales.
Par conséquent, lorsque vous annoncez la mise en place d'un enseignement par immersion sans en donner les moyens à l'éducation nationale, c'est encore du pipeau. Il vaudrait mieux augmenter les recrutements aux CAPES ou à l'agrégation de langues régionales pour permettre l'ouverture d'un nombre plus important d'options dans les collèges et dans les lycées. Ce serait réellement utile : vous défendriez ainsi vraiment les langues régionales et nous serions à vos côtés pour voter cette augmentation de budget. Or ce n'est pas ce que vous nous proposez.
Ce texte prévoit de l'immersion, alors que le bilinguisme existe déjà. Augmentons plutôt les moyens en faveur du bilinguisme et attendons de voir les effets produits avant d'opter immédiatement pour un enseignement par immersion, de plus contraire à la Constitution. En réalité, l'enjeu de cette proposition de loi est de renforcer la loi Carle en augmentant le financement public destiné aux établissements privés, et non de défendre les langues régionales. Ce serait mentir que de dire le contraire.